Les multinationales signent pour 74 milliards de dollars de transactions à la CIIE de cette année

Les entreprises multinationales ont totalisé 73,5 milliards de dollars de transactions lors de l'Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) de cette année, alors que le plus grand salon mondial des importations s'est achevé jeudi à Shanghai.

Cet événement réussi, qui s'est tenu pendant une période de flambées épidémiques de COVID-19, a envoyé un signal positif fort au monde concernant les vastes opportunités de la Chine, sa résilience économique et sa volonté de coopération, ont avancé des experts et des participants à la foire.

Face à un contexte de vents contraires anti-mondialisation, des participants ont déclaré que l'événement avait répondu à leurs attentes en leur offrant de nouvelles opportunités commerciales, en leur permettant de connaître des clients chinois et d’effectuer des échanges, et ont affirmé que l'événement les avait rendus confiants dans l'engagement de la Chine à ouvrir davantage son économie dans le cadre d'une mise à niveau économique.

Ce salon majeur, dont la cinquième édition a vu davantage de pays et de régions participants, des expositions plus diversifiées et encore plus de produits haut de gamme, a enregistré des transactions d'une valeur de plus de 73,5 milliards de dollars, en hausse de 3,9% sur un an, a fait savoir jeudi Sun Chenghai, directeur adjoint du Bureau de la CIIE.

La CIIE de 2022 est la première grande exposition internationale organisée en Chine après la conclusion réussie du 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), et elle fait suite à une vague d'événements diplomatiques qui ont vu les dirigeants du Vietnam, du Pakistan, de la Tanzanie et de l'Allemagne effectuer une visite en Chine.

« L’événement a mis en évidence l'ouverture de la Chine dans la nouvelle ère et a souligné l'engagement inébranlable de la Chine à créer de nouvelles opportunités pour le monde grâce à son propre développement, alors que le monde est confronté à une pandémie persistante, à une crise énergétique et à une tendance croissante à l'anti-mondialisation et au protectionnisme commercial », ont affirmé des experts.

Des représentants de 145 pays, régions et organisations internationales ont participé à l'exposition. Plus de 2800 entreprises de 127 pays et régions du monde y ont participé, apportant avec elles un total de 438 nouveaux produits, technologies et services.

Au total, 284 des 500 plus grandes entreprises du monde et des sociétés leaders de leur secteur ont assisté à la CIIE de cette année, tandis que 48 entreprises publiques chinoises administrées au niveau central ont organisé une cérémonie collective de signature d’accord.

Les États-Unis ont une fois de plus envoyé la plus grande délégation nationale, avec 200 entreprises présentes, et un grand nombre d'entreprises allemandes ont exposé leurs produits au salon.

Une plateforme d'ouverture de classe mondiale

De plus en plus d'entreprises et d'investisseurs mondiaux en sont venus à considérer la CIIE comme l'endroit où se connecter avec la Chine pour de nouvelles opportunités et profiter des fruits du développement économique de la Chine.

Le monde est ravagé par la pandémie, l'impact du conflit russo-ukrainien et la flambée des prix de l'énergie.

Dans ses dernières perspectives économiques mondiales, le FMI a abaissé la croissance mondiale à un maigre 2,7% pour 2023, contre une prévision de 2,9% effectuée en juillet.

Wilson Ho, vice-président de la société américaine de logiciels SAS, a déclaré qu’« alors que le monde fait face à des vents contraires anti-mondialisation et que la pandémie continue de frapper l'économie, le monde a cruellement besoin d'une opportunité et d'une plateforme pour sortir de cette impasse ».

« Chaque année, la CIIE est une plateforme vitale pour l'ouverture continue de la Chine. Pour les multinationales, la CIIE est une plateforme fabuleuse afin de présenter leurs marques. Inversement, nous pouvons également dire que les multinationales se tournent de plus en plus vers la CIIE », a indiqué M. Ho. SAS a signé un accord lors de cette CIIE avec une société de Shanghai afin de développer le big data et d’encourager les talents en intelligence artificielle (IA) dans le delta du Yangtsé.

Gao Shiwang, directeur de la Chambre de commerce chinoise pour l'importation et l'exportation de machines et de produits électroniques, a déclaré jeudi que la CIIE était devenue un lieu bien connu où les entreprises publiques chinoises, les gouvernements locaux chinois et les entreprises multinationales peuvent se rencontrer et signer des accords de manière collective. C’est la cinquième année consécutive que M. Gao se rend à la CIIE.

Selon Sun Chenghai, un total de 293 accords de commerce et d'investissement, évalués à 5,9 milliards de dollars, ont également été signés à la CIIE.

D'exposant à investisseur

L'un des points forts de l'événement de cette année est que de nombreuses multinationales ont décidé d'augmenter leurs investissements en Chine, avec par exemple une expansion de leurs usines dans le pays, ce qui a été qualifié de rejet des voix appelant à l’anti-mondialisation et à un découplage.

Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux et ancien vice-ministre du Commerce, a assuré « qu'alors que le monde souffre d'une inflation élevée, de ruptures d'approvisionnement et de fractures, la résilience de la chaîne d'approvisionnement de la Chine modifiera le paysage de l'investissement mondial ».

« La 5e CIIE sera un prélude à un grand élan dans lequel la technologie, les capitaux et les talents mondiaux se déplaceront vers l'est, vers la Chine », a soutenu M. Wei avec confiance.

Maximilian Foerst, président de ZEISS pour la région de la Grande Chine, a indiqué que pour la première fois, les entreprises avaient la chance de servir la cohorte démographique chinoise, qui peut dépenser des sommes importantes pour leur vieillesse.

Misant sur les dividendes démographiques de la Chine, le géant allemand de l'optique a annoncé lors de la CIIE sa stratégie de localisation en Chine, avec notamment la création de deux sociétés d'investissement dédiées au réinvestissement des bénéfices des entreprises sur le marché chinois.

Mark Yu, directeur général des affaires gouvernementales chez Dow pour la région de la Grande Chine, a fait savoir jeudi que la société se consacrait à une croissance à faibles émissions de carbone en Chine.

Dow Chemical Co a maintenu le rythme de lancement d'un nouveau projet tous les 18 mois sur la base d'un accord d'investissement signé avec la province chinoise du Jiangsu (est) en 2020, a déclaré M. Yu.

La société américaine de semi-conducteurs Texas Instruments (TI) a elle annoncé le 6 novembre des progrès dans sa capacité supplémentaire d'assemblage et de test à Chengdu, dans la province chinoise du Sichuan (sud-ouest), qui lui permettra de plus que doubler sa capacité actuelle d'assemblage et de test là-bas et d’effectuer des mises à niveau d'automatisation de son centre de distribution de produits à Shanghai, a indiqué la société dans un communiqué, affirmant que cette décision montrait « un profond engagement à soutenir les clients de TI en Chine ».

Ce ne sont pas seulement les entreprises des pays développés qui parient sur la Chine. Des entreprises de pays moins développés comme l'Irak, l'Afghanistan et le Sri Lanka ont également annoncé leur intention d'investir en Chine.

Chiranjaya Udumullage, président de l'Association sri-lankaise pour le commerce et la coopération économique, a déclaré que certaines des meilleures entreprises de biscuits et de thé de son pays envisageaient de créer des usines en Chine.

« Nos entreprises peuvent bénéficier des grands avantages de la chaîne d'approvisionnement de la Chine et réduire considérablement les coûts de production, tels que pour les matériaux d'emballage », a noté M. Udumullage. « Les avantages supplémentaires seraient de consolider notre présence sur le futur plus grand marché de consommation au monde, mais aussi d’envisager d'autres marchés avec la Chine comme tremplin. »

Pour de nombreuses entreprises des régions les moins développées du monde, la Chine est un pays qui apporte des opportunités constantes.

Mohammad Jan Aminzai, président de l’entreprise Khwaja Mohanmmd Amin Co, basée en Afghanistan, a soutenu que le projet de chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan devrait stimuler le commerce de 80% par rapport au niveau actuel une fois achevé.

Le commerce des pignons de pin, qui a généré au moins 100 000 emplois en Afghanistan, va encore se multiplier car le fret ferroviaire est beaucoup moins cher que le fret aérien, a ajouté le marchand afghan, qui a apporté une longue liste de fruits secs à la CIIE.

Un esprit de coopération irrésistible

Zhang Yansheng, chargé de recherche en chef au Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a participé à la CIIE du 3 au 7 novembre et participe actuellement à la Conférence mondiale sur l'Internet à Wuzhen, dans la province du Zhejiang (est).

« Il faut dire que les événements qui se sont tenus consécutivement cette semaine ont été très fructueux. J'ai revu de nombreux amis de longue date, tels que des cadres de sociétés multinationales. Ces cadres ont également déclaré qu'ils étaient prêts à faire de leur mieux pour maintenir les liens économiques et commerciaux avec la Chine, peu importe la manière dont les États-Unis suppriment une telle coopération », a avancé M. Zhang jeudi.

« La CIIE sert de vitrine pour le nouveau paradigme de développement de la Chine, de plateforme pour l'ouverture de haut niveau de la Chine, et d'un type de bien public pour le monde entier. Elle a des effets très positifs dans la promotion du développement, de l'ouverture et de la promotion des échanges entre les peuples », a soutenu M. Zhang, qui a ajouté que « la Chine fait des efforts actifs pour la communication mondiale. »