​L’ouverture, maître mot de la 5e édition de la CIIE

En tant que première grande exposition internationale organisée par la Chine depuis le 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), la 5e édition de l’Exposition internationale d’importation de Chine (CIIE) qui a débuté le 4 novembre est la preuve concrète de l’engagement de la Chine dans sa politique fondamentale d’ouverture au monde. Pour cette édition, 145 pays, régions et organisations internationales, un total de 284 entreprises du Fortune 500 et des poids lourds mondiaux dans tous les domaines d’activité sont une fois de plus au rendez-vous. Fait marquant cette année, davantage de pays sont présents et tous les pays membres du Partenariat économique régional global  (RCEP) ont des entreprises qui y participent. Rappelons que le RCEP, qui rassemble quinze pays de la zone Pacifique, est l’accord de libre-échange le plus important au monde. 

Le président chinois Xi Jinping s’est exprimé par liaison vidéo à la cérémonie d’ouverture de cette édition, déclarant que la Chine travaillerait avec tous les pays et toutes les parties pour partager les opportunités de son vaste marché, ainsi que pour partager les opportunités de son ouverture institutionnelle. « La Chine développera de manière constante son ouverture institutionnelle en ce qui concerne les règles, les réglementations, la gestion et les normes, mettra en œuvre pleinement le nouveau Catalogue des industries encouragées pour les investissements étrangers, et développera davantage la zone de démonstration nationale intégrée pour une plus grande ouverture dans le secteur des services », a-t-il remarqué. De quoi rassurer les investisseurs et les entreprises quant aux perspectives de développement dans le cadre de la modernisation de haut niveau formulée dans le rapport au 20e Congrès le mois dernier. 

Pendant plus d’une décennie, la Chine a contribué en moyenne à hauteur de 38,6 % à la croissance économique mondiale. Le pays a considérablement assoupli l’accès à son marché et réduit globalement les droits de douane sur les importations, qui sont passés durant cette période de 15,3 % à 7,4 %. De 2017 à 2021, pendant cinq années consécutives, la Chine a réduit sa Liste négative pour l’accès au marché. La dernière version de cette liste négative, publiée en 2021, a réduit le nombre de mesures restrictives de 33 à 31 et, pour les zones franches, de 30 à 27, ce qui montre bien que la Chine aspire à un plus haut degré d’ouverture afin d’attirer les investissements étrangers. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au cours des huit premiers mois de 2022, les investissements directs étrangers (IDE) dans la partie continentale de la Chine ont atteint 138,4 milliards de dollars, soit une augmentation de 20,2 % en glissement annuel. 

Alors que l’instabilité mondiale prévaut actuellement, la Chine fait de l’ouverture une priorité en faisant preuve d’une volonté à la fois ferme et inébranlable qui devrait aussi être celle de tous les pays du monde. Le système international s’effrite progressivement sous nos yeux, et le monde est divisé par les conflits géopolitiques, le nationalisme à outrance et le protectionnisme. Les règles établies au cours des dernières décennies sont sans cesse remises en cause, des pays imposant des sanctions unilatérales à d’autres pour marquer des points ou pour créer des obstacles aux échanges. Les chaînes mondiales industrielles et d’approvisionnement ainsi que les entreprises internationales sont soumises à de fortes pressions politiques qui les obligent à effectuer des choix souvent irrationnels.

Dans son discours du 4 novembre, le président Xi a assuré que la Chine souhaitait unir ses efforts avec tous les pays pour pratiquer un véritable multilatéralisme, bâtir un plus grand consensus en faveur de l’ouverture, surmonter conjointement les difficultés et les défis auxquels est confrontée la croissance économique mondiale et s’assurer que l’engagement en faveur de l’ouverture ouvrira de larges perspectives pour le développement mondial. Alors que la mondialisation était auparavant dominée par les pays occidentaux et que le commerce international subit les assauts de certains pays occidentaux qui prônent désormais le protectionnisme, voire le « découplage » avec la Chine, d’autres organisations multilatérales jouent un rôle de plus en plus actif pour garantir que le système international reste fondé sur des règles. Ainsi, les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai assument de plus grandes responsabilités sur la scène internationale et s’ouvrent même à de plus en plus de pays qui souhaitent intégrer ces organisations. Et l’initiative de « la Ceinture et la Route » permet le financement et la construction des infrastructures indispensables à la libre circulation des biens et services. 

L’ouverture donne l’essor nécessaire au progrès de l’humanité, qui génère la prospérité de tous ainsi que le développement socioéconomique. Comme l’a dit M. Xi, la CIIE est devenue une vitrine du nouveau paradigme de développement de la Chine, une plate-forme d’ouverture de haut niveau et un bien public dont le monde entier peut profiter. « Nous allons intensifier nos efforts pour entretenir un marché intérieur fort, améliorer le commerce des biens, développer de nouveaux mécanismes pour le commerce des services, et importer davantage de produits de qualité. »

Les entreprises présentes à cette édition de la CIIE l’ont bien compris, et pas seulement en termes de potentiel de marché. La Chine est aussi un hub d’innovation et de créativité disposant d’une main-d’œuvre éduquée et qualifiée capable de permettre aux entreprises multinationales  qui investissent d’établir des partenariats, d’accroître leur productivité, de développer de nouveaux produits, et de se lancer à la conquête de nouveaux marchés mondiaux tout en bénéficiant de conditions privilégiées. On connaissait la « vitesse chinoise », on parlera sans doute prochainement de l’ « avantage chinois » grâce à l’ouverture. 

par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing depuis 25 ans)

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