La Chine souhaite faire progresser l'internationalisation du RMB

La Chine fera progresser de manière régulière le processus d'internationalisation du renminbi (RMB, autre nom du yuan), et le pays rendra son marché financier plus accessible aux investisseurs internationaux en termes d'approvisionnement en produits et de mécanismes commerciaux, dans le but d’atteindre l'objectif de rehausser le profil mondial de la monnaie chinoise, ont déclaré des experts du secteur.

Ces propos interviennent après que la Banque populaire de Chine (BPC, banque centrale) a annoncé dans un avis publié dimanche qu'elle stimulerait davantage l'utilisation mondiale du RMB, en particulier dans le commerce et les investissements transfrontaliers. La banque centrale chinoise s'est également engagée à améliorer la liquidité des actifs libellés en RMB et à simplifier le processus d'entrée des investisseurs étrangers sur le marché chinois.

« Le profil mondial du RMB se renforcera progressivement à mesure que la force de la nation grandira et que son programme de réforme et d'ouverture s'approfondira, reflétant la confiance de la communauté internationale dans le développement économique de la Chine », a assuré la BPC.

Zhou Tianyun, professeur à l'International School of Business and Finance de l'Université Sun Yat-sen, à Guangzhou, a affirmé que l'ouverture institutionnelle totale du marché financier chinois était fondamentale pour accroître la liquidité des actifs en RMB.

« L'ouverture dans les deux sens, comprenant les programmes de connexion sur les marchés boursiers et obligataires du pays, devrait être approfondie. Davantage de produits financiers devraient être déployés sur le marché onshore, tandis que l'activité commerciale sur le marché secondaire en Chine devrait être encore accrue », a indiqué M. Zhou.

« La dynamique de croissance endogène et la résilience de l'économie chinoise ont aidé le RMB à rester largement stable, renforçant ainsi l'attractivité des actifs en RMB à une époque de volatilité mondiale croissante compliquée par la stagflation mondiale et le resserrement des politiques monétaires de la Réserve fédérale américaine », a pour sa part affirmé Cheng Shi, économiste en chef chez ICBC International.

La valeur d'investissement des actifs en RMB est particulièrement perceptible à l'heure actuelle, grâce à un niveau d'inflation contrôlable et à la reprise économique claire en Chine, a-t-il déclaré.

Guan Tao, économiste en chef chez BOC (Bank of China) International, a avancé que davantage d'investisseurs étrangers devraient probablement entrer sur le marché des capitaux chinois, étant donné leur allocation relativement faible d'actifs en RMB à l'heure actuelle.

Selon la banque d'investissement américaine Morgan Stanley, le RMB représentera 5 à 10% des réserves de change mondiales d'ici 2030, ce qui en fera la troisième monnaie de réserve mondiale, juste après le dollar américain et l'euro.

Les recettes et les paiements transfrontaliers en RMB de la Chine dans les secteurs non bancaires ont atteint 27 800 milliards de yuans (3910 milliards de dollars) entre janvier et août 2022, en hausse de 15,2% en glissement annuel, selon les données de la banque centrale.

L'internationalisation accélérée du RMB se reflète dans sa pondération accrue au sein du panier de devises des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI), qui est entrée en vigueur en mai, a souligné Zhou Maohua, analyste à la China Everbright Bank. Sa pondération de 12,28% actuellement, contre 10,92% auparavant, montre une utilisation plus large du RMB dans les paiements et règlements, les réserves, les investissements et les financements internationaux, a-t-il indiqué.

Ming Ming, économiste en chef chez Citic Securities, a déclaré qu'il restait encore beaucoup à explorer concernant la fonction de la monnaie chinoise dans le financement et l'investissement. À cette fin, la Chine devrait ouvrir davantage les marchés onshore des obligations et des swaps de taux d'intérêt, tout en fournissant les outils de couverture nécessaires, a avancé M. Ming.