​La CIIE, cinq années d’immenses opportunités

Le compte à rebours est enclenché : dans un mois, du 5 au 10 novembre 2022, Shanghai abritera la 5e édition de l’Exposition internationale d’importation de Chine (CIIE), l’un des grands rendez-vous annuels dans le domaine des achats internationaux, des investissements, des échanges culturels, et un symbole de l’ouverture du marché chinois aux entreprises étrangères. Avec le Salon international du commerce des services de Chine  (CIFTIS) et la Foire des importations et exportations de Chine (Foire de Canton), la Chine s’est dotée de trois plateformes de premier plan et de renommée internationale pour stimuler le développement économique de haute qualité tout en adoptant une approche gagnant-gagnant avec le reste du monde. 

Dans son discours inaugural lors de la cérémonie d’ouverture de l’édition de la CIIE de l’an passé, le président chinois Xi Jinping avait souligné que « l’ouverture est la marque évidente de la Chine contemporaine » et que « la Chine partagera les opportunités de marché avec le reste du monde ». Année après année, M. Xi réitère ainsi l’engagement de la Chine à ouvrir davantage son marché aux entreprises étrangères malgré les contre-courants, qu’il s’agisse des mesures protectionnistes et de la remise en cause de la mondialisation émanant de certains pays, et plus récemment, des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales.  

L’enthousiasme des participants à la CIIE ne s’est jamais démenti, comme en témoigne l’élargissement constant de la zone d’exposition passant de 270 mille mètres carrés en 2018 à 366 mille mètres carrés en 2021. Même la pandémie n’avait pu refroidir les ardeurs des exposants internationaux lors des deux éditions précédentes, la Chine les ayant maintenues malgré les mesures de prévention et de contrôle. Beaucoup avaient d’ailleurs remarqué que pour rien au monde, ils ne manqueraient d’afficher leur présence à la CIIE en cette période cruciale. Les ventes de biens de consommation courante en Chine ont connu une progression de 12,5 % en 2021. A noter aussi que les ventes en ligne concernaient près d’un quart des ventes au détail l’an passé. Cela montre d’un côté la résilience du marché de consommation, mais aussi une transformation profonde de sa structure, ce qui laisse présager d’immenses opportunités pour les entreprises étrangères. 

Pietro Brambilla, directeur financier de L’Oréal pour l’Asie du nord et la Chine, a remarqué récemment que la CIIE avait permis à d’innombrables entreprises de commercialiser avec succès leurs produits en Chine, à tel point qu’ils étaient devenus une « partie intégrante de la vie quotidienne des consommateurs chinois ». Il a aussi souligné que les produits exposés s’étaient adaptés aux exigences sans cesse plus diversifiées du marché. « Les produits phares de la CIIE ont mis la personnalisation, l’intelligence artificielle, les solutions écologiques et bas carbone, ainsi que d’autres tendances émergentes sous le feu des projecteurs, et cela en a fait des points de convergence pour l’innovation intersectorielle. » 

Si la CIIE voit les incontournables poids-lourds mondiaux exposer leurs nouveautés depuis cinq ans, d’autres entreprises moins connues ont persévéré pour se tailler une part de marché en Chine. C’est le cas par exemple de Theland, une société néozélandaise de produits laitiers qui a réussi à prendre une place de leader avec près d’un tiers des ventes sur le marché chinois des briques de lait UHT. La société a été l’une des premières à bénéficier des nouvelles mesures de dédouanement en 72 heures chrono, c'est-à-dire que dans la situation la plus rapide, il ne faut que 72 heures entre la traite du lait en Nouvelle-Zélande jusqu'à la table d'un consommateur en Chine,  un exemple de la « vitesse CIIE ». Mieux encore, Theland a pu avoir accès très rapidement au marché des petites villes de provinces et régions même reculées et établir des partenariats de confiance dans la distribution et la logistique pour se tenir au plus près des besoins de la clientèle. C’est un autre exemple de ce que l’on pourrait appeler un « effet CIIE ».   

La CIIE jette aussi en pont d’innovation entre la Chine et l’étranger. Schott, une manufacture industrielle de produits en verre de très haute qualité, dont le stand est passé d’une superficie de 36 à 180 mètres carrés en 5 ans, a signé des accords de coopération avec des entreprises technologiques de renom et établi dès la seconde édition un centre de R&D à Suzhou (province orientale du Jiangsu) qui fournit des pièces non seulement pour le secteur du verre ultra-fin , mais aussi dans ceux de la communication 5G, de la réalité virtuelle et augmentée et du stockage de l’énergie. Pour suivre la tendance au bas carbone, Schott compte désormais procéder à la fabrication en masse du verre en utilisant de l’hydrogène. 

Ces réussites sont des exemples en miniature que l’on peut constater dans les six zones d’exposition de la CIIE, et qui s’étendent dans les secteurs des produits agroalimentaires, des produits de consommation courante, des automobiles, de l’intelligence et des technologies de l’information, des équipements médicaux et des médicaments, et enfin, du commerce des services.

En cette période d’incertitude, la Chine fournit un îlot de stabilité aux entreprises étrangères, quelle que soit leur taille, en leur apportant chaque année plus de garanties en termes juridiques, financiers et institutionnels, et davantage de facilités en termes de dédouanement et d’accès au marché. La CIIE leur permet ainsi soit de mettre le pied à l’étrier pour pénétrer le marché chinois dans les meilleures conditions possibles pour les plus hésitantes, soit d’établir des partenariats solides et durables d’amont en aval de la chaîne de valeur pour les plus confiantes. Dans un cas comme dans l’autre, les bénéfices sont au rendez-vous. Un exemple de la « garantie CIIE ». 

par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing depuis 25 ans)

Les articles d'opinion reflètent les points de vue de leurs auteurs, et ne sont pas nécessairement représentatifs des opinions de french.china.org.cn.