Dior de nouveau accusée d’appropriation culturelle

Sur les réseaux sociaux, Dior a de nouveau été accusée d’appropriation culturelle avec l’utilisation d’un motif traditionnel chinois de fleurs et d’oiseaux pour son nouveau sweatshirt, alors que l’indignation suscitée par une précédente affaire n’est pas encore retombée.

Dans les photos comparatives postées par un internaute sur le site Sina Weibo, le motif apparaît sur un sweatshirt jaune sorti récemment par la marque dans le cadre de sa dernière collection de prêt-à-porter automne-hiver 2022. Sur son site, la marque présente ce nouveau produit comme une pièce iconique de sa collection Jardin d’Hiver.

Des motifs similaires se retrouvent également sur des robes et des manteaux de la marque, qui présente cette collection comme une « interprétation des peintures murales de Monsieur Dior, pleines de motifs poétiques et exotiques ».

Les hashtags concernés ont réalisé près de 35 millions de vues sur Weibo, depuis que cette affaire a attiré l’attention du public mardi après-midi.

Il y a tout juste 15 jours, la marque de luxe s’était déjà retrouvée au cœur de la controverse, lorsque des internautes chinois l’avaient accusée d’un autre cas d’appropriation culturelle. Dans cette affaire, ils affirmaient que les motifs d’une jupe vendue à 3800 dollars (environ 3700 €) copiaient la jupe traditionnelle chinoise Mamianqun, également connue sous le nom de « jupe tête de cheval ».

La marque n’a pas répondu à ces plaintes, mais elle a discrètement arrêté de vendre cette pièce dans la partie continentale de la Chine.

Les étudiants chinois à l’étranger se sont également joints aux manifestations contre l’appropriation culturelle de Dior et le silence de la marque sur cette controverse.

Samedi dernier, les étudiants ont organisé une manifestation sur une place près du magasin phare de Dior à Paris, tenant des affiches comparant la nouvelle jupe de Dior avec la jupe traditionnelle Mamianqun et des pancartes sur lesquelles il était écrit : « Ceci est une jupe traditionnelle chinoise », « Dior a plagié le style » et « Stop à l’appropriation culturelle ».

En novembre 2021, la marque avait par ailleurs suscité critiques et indignation publique en Chine, en présentant une photo accusée de dénigrer l’image des femmes chinoises. Présentée lors d’une exposition Dior au West Bund Art Center à Shanghai, cette photo montrait un modèle aux yeux bridés et à la peau sombre, portant une robe traditionnelle chinoise et un sac Dior.

« Il s’agit seulement d’une photo faisant partie d’un projet artistique. La marque va continuer à respecter les sentiments du peuple chinois, à respecter les lois chinoises et à coopérer avec les autorités concernées pour passer rigoureusement en revue l’ensemble des œuvres présentées au public », avait indiqué Dior dans des excuses publiées le même mois sur Weibo.