Les entreprises européennes ont de grandes attentes pour le marché chinois

Les groupes d’affaires européens ont de manière générale fait part de grandes attentes en matière d'opportunités de marché et de liens commerciaux en Chine, alors qu’ils gardent un œil attentif sur un large éventail de sujets – dont notamment la réduction des émissions de carbone, l'innovation, les efforts anti-épidémiques et la relance économique – durant les deux sessions actuellement en cours à Beijing.

Les « deux sessions », à savoir les sessions annuelles de l'Assemblée populaire nationale (APN), le plus haut organe législatif du pays, et du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), le plus haut organe consultatif politique du pays, sont une fenêtre pour observer les priorités de développement social et économique de la Chine pour l'année et au-delà.

La Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine (EUCCC) suivra de très près les « deux sessions », car ces réunions signaleront la direction que prendra la Chine pour le reste de l'année, et ses résultats auront un impact significatif sur la confiance des entreprises, a déclaré un porte-parole de l’EUCCC au Global Times ce week-end.

La Chine a connu une croissance économique phénoménale depuis qu'elle s'est lancée dans un programme de réforme et d'ouverture il y a une quarantaine d'années, et sa croissance a ensuite été stimulée dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a noté l'EUCCC.

Les entreprises européennes attendent avec impatience de pouvoir faire partie du développement continu de la Chine, en particulier en ce qui concerne les pics d'émissions de carbone et les objectifs de neutralité carbone que le pays s'est fixés.

« Par exemple, il existe un énorme potentiel de collaboration entre l'UE et la Chine dans la lutte contre le changement climatique. La Chambre espère donc voir un calendrier pour le déploiement du cadre politique “1+N” de la Chine [pour le pic de carbone et la neutralité carbone] », a indiqué l'EUCCC.

L'« Enquête de 2021 sur la confiance des entreprises de la Chambre de commerce européenne » a montré que de nombreuses entreprises européennes étaient désireuses d'augmenter leurs investissements en Chine, non seulement en raison du potentiel de croissance de l'économie chinoise, mais car cela leur permettrait également de rester compétitives sur le marché chinois.

Bien que la chambre ait souligné que de nombreuses entreprises européennes rencontrent des obstacles réglementaires, elle a mis en avant « les opportunités évidentes de synergies et de coopération supplémentaire, compte tenu de l'expertise complémentaire des entreprises européennes et chinoises », qui seraient possibles si les obstacles étaient encore réduits.

« Par exemple, en termes d'activités de recherche et développement (R&D), les entreprises européennes excellent dans l'innovation industrielle, tandis que l'innovation chinoise se situe principalement du côté des consommateurs dans les chaînes de valeur, ce qui offre aux deux parties une marge de manœuvre claire pour apprendre l’une de l’autre et ajouter de la valeur », a affirmé l'EUCCC.

La Chambre de commerce britannique s'attend également à un renforcement des liens commerciaux avec le marché chinois.

S'adressant au Global Times vendredi, Julian MacCormac, président de la Chambre de commerce britannique en Chine, a déclaré s'attendre à ce que les « deux sessions » de cette année se concentrent sur le plan du gouvernement visant à renforcer le soutien à l'économie, face à un contexte de croissance économique ralentie et de préoccupations concernant le COVID- 19 et le marché immobilier.

« Nous aimerions comprendre comment le COVID-19 sera géré cette année et si les restrictions à l'entrée seront assouplies en Chine », a indiqué M. MacCormac, faisant part de son espoir de voir des indications politiques plus claires sur la prospérité commune ainsi que sur le plan du gouvernement visant à soutenir davantage les secteurs affectés le par COVID-19, tels que la vente au détail, la restauration, l'hôtellerie, et l'aviation civile.

Les priorités politiques autour de la réduction des émissions de carbone pour 2021, comprenant la réforme du marché de l'électricité et le développement des énergies renouvelables, seront également surveillées de près, et la chambre britannique espère que le gouvernement chinois continuera à créer des opportunités pour que les entreprises étrangères augmentent leur implication dans le processus.

Les entreprises britanniques rapportent que malgré les inquiétudes concernant les relations politiques entre la Chine et le Royaume-Uni, elles restent fermes dans leur engagement envers le marché chinois, quelles que soient les tensions géopolitiques, a affirmé la Chambre de commerce britannique en Chine.

Dans l'enquête de cette année menée par la Chambre de commerce britannique sur le climat des affaires en Chine, 85% des entreprises ont déclaré qu'elles avaient l'intention de maintenir ou d'augmenter leurs investissements en Chine en 2022.

« Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de défis, mais nous prévoyons qu'à la lumière de la confiance continue des entreprises britanniques dans le commerce avec la Chine, les liens commerciaux resteront solides malgré des perspectives mondiales de plus en plus complexes », a noté M. MacCormac.