La CIIE offre de nouvelles opportunités à la coopération sino-française en matière de produits laitiers et fruitiers malgré la pandémie

« L'Exposition internationale d'importation de Chine (CIIE) est un salon très strict et professionnel sur les participants et les visiteurs. Elle permet aux entreprises étrangères de nouer des liens plus étroits avec leurs partenaires chinois et offre une bonne opportunité de présenter leurs nouveaux produits », a déclaré Émilie Martin, directrice générale du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL) pour la zone Asie-Pacifique, dans une interview exclusive récemment accordée à China.org.cn.

La CIIE, une plateforme internationale de commerce et d'échanges professionnels

La 4^e CIIE, prévue du 5 au 10 novembre à Shanghai, rassemblera près de 3000 entreprises de 127 pays et régions du monde, enregistrant une augmentation de la participation des sociétés du Fortune 500 et de géants d'industries par rapport à l'édition précédente. Le pavillon « French Food » occupe une surface d'exposition d'environ 200 mètres carrés, comprenant sept entreprises françaises de produits laitiers et quatre entreprises françaises d'exportation de pommes.

« C'est la troisième fois que je participe à la CIIE. Je la trouve professionnelle, et elle garantit une bonne qualité de visiteurs et de participants. Ce sont des vrais professionnels qui viennent, des vrais distributeurs, des vrais clients potentiels », a indiqué Mme Martin. Selon elle, les entreprises laitières et fruitières françaises ont gagné trois avantages majeurs en participant aux précédentes CIIE : une visibilité pour les marques et les entreprises, ainsi que la signature de nouveaux contrats et des liens davantage renforcés avec les partenaires.

Par ailleurs, une « belle unité de l'offre française agroalimentaire » sera présente à la CIIE de cette année. Outre le pavillon « French Food », les entreprises participantes pourront également discuter et échanger avec leurs homologues et les autres secteurs alimentaires dans les pavillons de la France et de l'Union européenne.

Le commerce des entreprises laitières et fruitières françaises en Chine se poursuit malgré la pandémie

Cela fait plus d'un an que la Chine a présenté son nouveau modèle de développement à « double circulation », selon lequel la « circulation interne » des activités économiques intérieures deviendra le pilier du développement chinois et sera complétée par la « circulation externe » entre les marchés chinois et étrangers.

Interrogée sur les influences du modèle de développement à « double circulation » sur le développement des entreprises laitières françaises en Chine, Mme Martin a déclaré que le circuit intérieur chinois et l'ouverture vers le marché international étaient complémentaires. « On a des productions françaises qui produisent en Chine. Le fait que des entreprises françaises laitières implantées en Chine se consacrent entièrement au marché chinois, je pense que cela rentre parfaitement dans ce circuit intérieur. D'une autre part, cela n'empêche pas ces mêmes entreprises de fournir aussi des produits que l'on produit en France et qui sont complémentaires. »

La demande en produits laitiers de la Chine a su rester robuste sur l'ensemble de l'année dernière, malgré la pandémie et les difficultés logistiques, et elle s'est accélérée ces derniers mois. Selon des statistiques publiées sur le site de Business France, la France a vu ses exportations de produits laitiers vers la Chine croître au premier trimestre de 2021 (174 millions d'euros) par rapport au premier trimestre de 2020 (116 millions d'euros) et à celui de 2019 (126 millions d'euros). La France a été le 5^e fournisseur mondial sur cette période, devant les États-Unis et derrière la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Australie.

Un total de 198 kilogrammes de pommes provenant de France ont été dédouanées le 28 octobre à l'aéroport international Pudong de Shanghai. Il s'agissait des premiers fruits dédouanés pour la CIIE 2021.

En raison de la situation épidémique, les transports logistiques internationaux – dont la chaîne du froid – ont été touchés dans une certaine mesure. « Les produits chaîne du froid, c'est vraiment quelque chose de sérieux. Il faut être prudent, professionnel et sûr de garantir vraiment des produits impeccables jusqu'au bout. Pour surmonter l'impact de l'épidémie, les entreprises françaises ont fait preuve de flexibilité, de souplesse, et vraiment d'un grand professionnalisme. Côté Chine, les importateurs et les douanes chinoises sont hyper professionnelles. Quand je vois les douanes de Shanghai, c'est elles qui sont le plus sollicitées », a indiqué Émilie Martin.

Un approfondissement de la coopération sino-française en matière de produits laitiers

Ces dernières années, le marché du fromage et du yaourt en Chine s'est énormément développé et la consommation de beurre et de crème des Chinois a également beaucoup augmenté, ce qui offre de nouvelles opportunités aux entreprises laitières françaises.

« Quand je suis arrivée en Chine en 2008, il y avait quelques yaourts simples et quasiment pas de fromage. Maintenant, la gamme s'est vraiment élargie en termes de yaourts en Chine. C'est les entreprises chinoises qui se développent énormément avec des produits aussi haut de gamme et du lait beaucoup plus valorisé. Pour les produits laitiers français, je pense qu'on a vraiment vu le démarrage du fromage, de plus en plus, en Chine. Et notre crème est particulièrement apprécié dans les pâtisseries et les boulangeries chinoises », a souligné Émilie Martin.

Les entreprises laitières françaises ont des relations étroites avec leurs homologues chinoises via le Conseil agroalimentaire France-Chine (CAFC) et l'Association chinoise de l'industrie laitière (CDIA, pour China Dairy Industry Association). « La Chine est un marché très important pour la filière laitière française. On avait beaucoup de coopération avec l'envoi d'experts, l'organisation de séminaires pour expliquer les fromages et les ferments. Ce qu'on fait depuis longtemps, c'est des partages d'expérience et d'expertise à travers des séminaires et des salons en Chine », a-t-elle ajouté.

par Wang Wenye, journaliste pour China.org.cn