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Les mystères de l’origine de la soie

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 05. 2021 | Mots clés : soie


La culture de la soie est un élément important de la civilisation chinoise. La soie la plus ancienne découverte en Chine date d’environ 5 500 ans.

Récemment, de nouvelles découvertes archéologiques dans la zone sacrificielle du site de Sanxingdui à Guanghan (Sichuan) ont révélé des résidus de soie après décomposition dans les fosses à sacrifices, et des protéines de soie ont été détectées à plusieurs reprises dans des échantillons de sol, prouvant que l’ancien royaume de Shu, il y a plus de 3 000 ans, avait déjà commencé à utiliser la soie. Pourquoi les anciens peuples shu ont-ils enterré de la soie dans les fosses sacrificielles ? « C’est la question à laquelle nous voulons tous la réponse », a commenté Guo Jianbo, conservateur des vestiges culturels à l’Institut provincial du patrimoine culturel et archéologique du Sichuan. Il a déclaré que les résidus de soie découverts aujourd’hui sont tous étroitement liés aux bronzes : dans les fosses n°1 et n°2, on a trouvé des résidus de soie sur plus de 30 bronzes, notamment à l’intérieur et à l’extérieur du bord de la bouche des zun (récipients à vin de grande ou moyenne taille) en bronze, au corps des bi (disque percé) en bronze, des lei (grands récipients à vin et récipients cérémoniels) en bronze et des yanpao (objets en forme d’œil) en bronze. Certains résidus ont également été trouvés entre des paillettes de bronze. « Tout cela nous a amenés à nous demander si la soie avait été utilisée pour envelopper les bronzes », a ajouté M. Guo.

Cependant, vu que les artefacts dans les fosses n°1 et n°2 ont été brisés, et que la quantité d’artefacts, tels que l’« arbre sacré » en bronze, est énorme, l’hypothèse de l’emballage semble irréaliste. Les archéologues ont donc émis la supposition que, avant d’enterrer des objets tels que ceux en bronze, les anciens Shu utilisaient de la soie pour tapisser le fond de la fosse, ou ils en brûlaient avec les bronzes, puis les versaient ensemble dans la fosse.

Le fait que la soie est liée à la fonction sacrificielle n’est pas surprenant aux yeux de Zhou Yang, expert en conservation des reliques textiles au Musée national de la soie en Chine. Après l’analyse d’un grand nombre de documents historiques, M. Zhou pense que l’origine de la soie chinoise ne concerne peut-être pas la fabrication de vêtements, mais le service des esprits et des dieux. Les ancêtres du Néolithique ont peut-être observé dans les forêts primitives de mûriers les vers à soie qui se transformaient, passant de l’œuf à la chrysalide, puis au papillon volant. L’homme a relié le ver à soie à sa propre vie et à sa propre mort, et à la communication entre le Ciel et la Terre, le considérant peu à peu comme le guide divin vers le Ciel. Ainsi, au milieu du Néolithique, les gens ont commencé à élever des vers à soie et à utiliser la soie, dans l’idée d’en faire un moyen de communication entre le Ciel et la Terre.

« Selon cette théorie, la découverte de soie dans les fosses sacrificielles est donc logique », a réagi Guo Jianbo, en expliquant que l’histoire chinoise a vu l’écriture de caractères ou de symboles de bon augure sur la soie destinée à être sacrifiée aux dieux, donc « si cet usage sacrificiel de la soie est véritable, alors la découverte de l’écriture sur des résidus de soie peut être attendue ».


Par WU XIAOLING, journaliste au Sichuan Daily.


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Source:La Chine au Présent