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Le projet du 14e Plan quinquennal (2021-25) de la Chine est l’un des grands sujets discutés aux Deux sessions (la quatrième session de la 13e APN et la quatrième session du 13e Comité national de la CCPPC) de cette année.
Lors d'une conférence de presse organisée le 5 mars en marge de Deux sessions, He Lifeng, chef de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), a déclaré que le projet avait fixé 20 objectifs principaux pour la nouvelle période de cinq ans concernant le développement économique, l'innovation, la vie des gens, le développement vert et la sécurité.
Quelles sont les attentes des entreprises étrangères se trouvant en Chine concernant ce nouveau plan quinquennal ? Quelles en sont les opportunités? China.org a interviewé plusieurs entreprises et d’établissements, dont L'Oréal, Michelin, Stellantis, Safran et Schneider Electric, pour connaître leur point de vue.
Une ouverture renforcée
Cette année, la Chine préparera un plan de développement d’utilisation des capitaux étrangers dans le cadre du 14e Plan quinquennal, afin de garantir la mise en œuvre des initiatives d’ouverture notamment dans les secteurs automobile et financier.
En ce qui concerne l'industrie automobile, le gouvernement chinois a levé les restrictions sur les parts de joint-venture (coentreprise) pour les entreprises étrangères concernant les véhicules à usage spécial et les véhicules à énergie nouvelle en 2018, les véhicules utilitaires en 2020, et les véhicules de tourisme en 2022. Elle lèvera également à partir de 2022 les restrictions selon lesquelles les entreprises étrangères ne sont pas autorisé à créer plus de 2 joint-venture, a fait savoir Grégoire Olivier, directeur des opérations de Stellantis en Chine.
Grâce aux bonnes politiques et au soutien du gouvernement chinois, Stellantis peut désormais travailler avec une entreprise chinoise pour fabriquer des voitures de marque haut de gamme DS 7 et DS 9 à Shenzhen, et selon leur plan, le modèle DS 9 devrait être exporté vers l'Europe et d'autres marchés dans le monde ainsi que vendus localement en Chine. « C’est un exemple remarquable de la bonne coopération entre une entreprise chinoise et une entreprise étrangère dans le cadre de la politique d’ouverture de la Chine, qui a prouvé que les entreprises étrangères en Chine peuvent pleinement jouir de leurs droits et intérêts légitimes. »
Selon Kamran-Charles Vossoughi, PDG de Michelin Chine, la Chine ouvre plus largement sa porte pour accueillir les investissements étrangers. Au fil des ans, les initiatives d'ouverture ont été constamment mises à jour et améliorées. La réduction de la liste négative et la compilation du « Plan de développement pour l'utilisation des capitaux étrangers dans le 14e Plan quinquennal » en sont les meilleures preuves. L'ouverture et l'attitude accueillante de la Chine facilitent et donnent confiance aux entreprises étrangères pour investir, ce qui permettra aux entreprises, à la Chine et au monde de bénéficier d’une situation gagnant-gagnant.
Pour Michelin, il s’agit d’une opportunité importante alors que le marché chinois entre dans une phase de développement de haute qualité et que le potentiel du marché continue d'être exploité. « Les entreprises étrangères auront un accès plus large au marché et à de nouvelles opportunités de développement », a indiqué M. Vossoughi.
« Avec des réformes structurelles telles que les lois sur les investissements étrangers et les zones de libre-échange, la Chine s'ouvre davantage, augmentant l'interaction et le soutien entre les marchés nationaux et internationaux et créant un environnement des affaires de haute qualité », a affirmé Fabrice Megarbane, PDG de L'Oréal Chine, selon qui le renforcement des relations de la Chine avec le reste du monde favorise non seulement le commerce et la collaboration, mais stimule également l’innovation pour améliorer la qualité de vie des consommateurs et relever les défis mondiaux.
« Nous saluons ce plan qui permettra une plus grande ouverture au marché chinois, sur lequel Safran est implanté depuis une quarantaine d’années », a fait remarquer Philippe Bardol, délégué général de Safran en Chine et directeur général de Safran China, évoquant également des mesures de soutien aux entreprises étrangères dans le pays, et notamment l’Accord sur les investissements Chine-UE, conclu en fin d’année dernière. « L’accord facilite l’accès à ce marché en croissance rapide de 1,4 milliard de consommateurs pour les investisseurs européens, et propose un environnement concurrentiel équitable en Chine. Il en va de même pour les entreprises chinoises implantées ou se développant en Europe », a-t-il poursuivi.
Croissance verte
Pour promouvoir un développement écologique, le 14e Plan quinquennal propose d’accélérer un développement plus vert et à faible intensité de carbone, d’améliorer continuellement la qualité de l’environnement, ainsi que de renforcer la qualité et la stabilité des écosystèmes. D’où de nouvelles perspectives de coopération entre les entreprises chinoises et françaises dans ce domaine.
« Nous attendons beaucoup de politiques de développement durable en Chine, car les entreprises françaises sont à la pointe dans les domaines de services et de technologies éco-responsables. Villes durables, recyclage, matériaux de construction, véhicules propres, systèmes de modélisations ou énergies renouvelables sont des domaines où les entreprises françaises sont déjà largement impliquées dans le développement économique chinois », a analysé Christophe Lauras, président de la Chambre de commerce et d'industrie France-Chine (CCIFC).
Pour Stellantis, la planification et le développement d’une économie verte sont la grande tendance du monde, et la détermination inébranlable du gouvernement chinois en faveur de la protection de l’environnement et de la réduction des émissions de carbone sera non seulement bénéfique pour la Chine mais aussi pour le monde entier. En tant que constructeur automobile mondial responsable, Stellantis a lancé une série de modèles plus respectueux de l’environnement. « Nous suivrons de près le 14e Plan quinquennal de la Chine et tenterons d'apporter notre meilleure contribution pour aider le gouvernement chinois à réduire les émissions de carbone et à développer une économie verte », a conclu Grégoire Olivier.
Selon Fabrice Megarbane, la Conférence 2021 des Nations Unies sur la biodiversité qui se tiendra à Kunming, dirigée par la Chine et la France, sera un bel exemple de promotion du développement durable. « Je suis heureux que notre filiale en Chine soit déjà à la tête de l'effort de développement durable, car la Chine a été notre premier marché mondial ou nous avons atteint la neutralité carbone dans toutes les installations d'exploitation ainsi que notre premier marché dans la région d'Aise-Pacifique pour construire une usine de boucle d'eau », a-t-il précisé.
« Le développement durable est devenu un besoin urgent commun du gouvernement chinois, des entreprises et des particuliers », a souligné Kamran-Charles Vossoughi, ajoutant que Michelin s’efforcerait de rendre la planète plus verte grâce à une innovation continue à l'échelle mondiale et en Chine, proposant aux consommateurs une mobilité, une énergie et une gastronomie plus vertes.
Quant à Safran, le groupe est déjà pleinement engagé dans une feuille de route technologique pour rendre l’aviation plus respectueuse de l’environnement. « On estime que 75 % de notre R&D (recherche et développement) est dédiée à l'environnement, directement ou indirectement », a révélé Philippe Bardol.
Développement numérique
Le 14e Plan quinquennal suggère que la Chine va continuer à consolider sa position de premier plan dans le développement numérique en investissant dans de « nouvelles infrastructures ».
« La France et la Chine partagent le même sens du développement économique, celui qui passe par la science et la technologie. Il existe déjà beaucoup de coopération sino française en matière de développement numérique, des coopérations qui sont de nature commerciale mais d'autres également qui sont scientifiques et universitaires. Ces coopérations sont appelées à s'amplifier dans les mois et les années à venir », a lancé Christophe Lauras, affichant une vision optimiste sur les opportunités de coopération entre les deux pays dans ce domaine.
D’après Fabrice Megarbane, la Chine encourage l'innovation et devient un aimant pour les talents pionniers, en combinant de grands marchés actifs avec un écosystème dynamique et favorable aux start-up. « Je crois fermement que ces changements feront de la Chine un épicentre de l'innovation de notre planète et un laboratoire du futur », a déclaré M. Megarbane. « Le partenariat plus étroit entre la Chine et le reste du monde, y compris la France, garantit que les technologies de pointe telles que la 5G, l'intelligence artificielle (IA) et la réalité virtuelle soient non seulement destinées aux consommateurs chinois, mais profitent au monde entier ».
« Notre engagement à déployer les standards de l’usine du futur dans nos installations locales est en adéquation avec le développement rapide de la numérisation industrielle en Chine », a déclaré Philippe Bardol. Selon le délégué, Safran relocalisera son usine de fabrication de composants de moteur d’avion à Guiyang vers un nouveau site de production « Industrie 4.0 », construit selon les plus hauts standards industriels du groupe avec des solutions numériques telles que des outils et des machines connectés ou l’utilisation de smart data.
Stellantis possède plusieurs centres de R&D en Chine, et l’une de ses principales tâches est de tirer pleinement parti de la position de la Chine en tant que leader mondial de la numérisation pour développer des véhicules plus intelligents et plus technologiques. Selon Stellantis, la Chine a une génération d'avance sur l'Europe, notamment dans la technologie 5G. Pour s’adapter à la numérisation rapide de la Chine, le groupe investira en conséquence davantage dans la R&D des technologies numériques haut de gamme.
La transformation numérique n'est pas seulement une tendance, mais également un moteur pour les entreprises et les industries. Chez Michelin, la stratégie numérique fait partie intégrante de la stratégie d'entreprise pour permettre la transformation numérique. « Michelin adopte la numérisation de manière globale, du collaborateur connecté à l'organisation connectée, du service client connecté aux solutions intelligentes, ce qui nous permettra de capter les tendances externes, de nous rapprocher de nos consommateurs et de prendre rapidement les bonnes décisions », a déclaré Kamran-Charles Vossoughi.
« Pour les entreprises étrangères comme Schneider Electric qui sont implantées sur le marché chinois, le 14e Plan quinquennal donne non seulement clairement le cap pour nos activités, mais il nous aide également à continuer à développer l’économie numérique », a déclaré Pang Xingjian, vice-président de Schneider Electric. Selon lui, les nouvelles technologies de l’information telles que la 5G, l’intelligence artificielle, l’Internet industriel et la blockchain deviendront la force motrice du développement de haute qualité de l’économie numérique chinoise. Schneider Electric accroîtra ainsi l’intégration des nouvelles technologies et des applications industrielles, encouragera davantage la transition numérique et permettra à davantage d’entreprises de partager les dividendes de l’économie numérique.
Source:french.china.org.cn |