Après l’annonce le 30 novembre par les dirigeants chinois et européens de l'achèvement des négociations d’un accord d'investissement comme prévu, une experte a assuré que l’accord est « définitivement gagnant-gagnant ».

C'est « définitivement gagnant-gagnant » entre les deux économies qui dépendent l'une de l'autre non seulement pour le commerce, mais de plus en plus pour les investissements, a déclaré Margit Molnar, cheffe du bureau de la Chine au département d'économie de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) basée à Paris.

Selon l’économiste, pour la Chine, un investisseur étranger toujours plus grand, l'Union européenne devient une destination de plus en plus importante. « Ce traité d'investissement, qui a la réciprocité comme principe de base, créera un environnement plus accueillant pour les investisseurs chinois dans l'Union européenne », tandis que les entreprises européennes seront confrontées à des règles du jeu équitables en Chine, a-t-elle noté.

Une fois les pourparlers scellés, le ministère chinois du Commerce a déclaré le 30 décembre que l’accord offrirait plus d'opportunités d'investissement aux entreprises des deux côtés ainsi qu’un meilleur environnement commercial en prenant des engagements d'accès au marché de haut niveau et en adoptant des règles de concurrence loyale de haut niveau.

Selon Mme Molnar, « une plus grande transparence sur les subventions ouvrira également des marchés aux entreprises chinoises, si les marchés sont assurés que la compétitivité n'est pas due aux subventions ».

« En outre, certaines des mesures d'ouverture sur le marché chinois créeront une concurrence améliorant l'efficacité et apporteront du savoir-faire », a-t-elle déclaré, notant que les hôpitaux privés à capitaux étrangers, par exemple, pourront réduire les temps d'attente dans les hôpitaux publics et augmenter les salaires du personnel médical.

Quant aux entreprises de l'Union européenne, Mme Molnar a exprimé sa confiance que l’accord les aidera à consolider leurs positions sur le marché chinois car « elles ne seront plus confrontées à l'exigence de coentreprise dans un certain nombre de secteurs, notamment la publicité, l'immobilier, les services environnementaux, les hôpitaux privés et le secteur automobile ».

De plus, a noté l'experte, l'engagement des deux principaux acteurs mondiaux à faciliter les investissements l'un chez l'autre apportera des avantages aux autres économies par le biais de multiples canaux. « La réduction des barrières à l'investissement réduira les coûts de transaction et améliorera l'efficacité, tandis que davantage d'investissements directs étrangers renforceront la concurrence, encore une fois, augmentant l'efficacité des marchés, profitant également aux consommateurs et conduisant à une croissance plus forte », a expliqué Mme Molnar. « Les pays tiers bénéficieront ainsi des marchés élargis ».

Par ailleurs, a-t-elle noté , « une partie du contenu du traité est liée à la fabrication, en particulier le secteur automobile, qui est fortement divisé en de nombreux segments dans plusieurs endroits le long des chaînes de valeur mondiales. Les participants à ces chaînes de valeur bénéficieront ainsi d'une production accrue ».

Soulignant aussi la récente vague de libéralisation dans le domaine des investissements directs étrangers en Chine, Mme Molnar a déclaré que le traité d'investissement constituera un pas supplémentaire dans cette direction, « exclusivement pour les entreprises de l'Union européenne, qui auront ainsi un avantage concurrentiel sur le marché chinois ».

« Cela pourrait déclencher une nouvelle vague de traités si d'autres concurrents souhaitent bénéficier du même traitement », a-t-elle conclu.