Quatre entreprises chinoises répondent à leur inscription sur la liste noire des États-Unis

La décision du gouvernement américain d'ajouter quatre entreprises chinoises, dont le fabricant de puces Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), à une liste noire suggère le sentiment d'insécurité de Washington face à la montée en puissance des entreprises chinoises et ne fera que nuire aux intérêts des investisseurs américains, ont déclaré des experts le 4 décembre.

Les commentaires sont intervenus après que le ministère américain de la Défense a affirmé le 3 décembre que quatre autres sociétés étaient détenues ou contrôlées par l'armée chinoise, à savoir SMIC, le géant du pétrole et du gaz CNOOC, China Construction Technology Co Ltd et China International Engineering Consulting Corp.

Cette décision porte à 35 le nombre total d'entreprises chinoises placées sur liste noire. Un récent décret du président des États-Unis empêche les investisseurs américains d'acheter les titres de ces entreprises.

En réponse, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré le 4 décembre que la Chine exhortait le gouvernement américain à cesser d'abuser du pouvoir national et de généraliser à outrance le concept de sécurité nationale pour réprimer les entreprises étrangères.

Selon Mme Hua, ce que le gouvernement américain a fait enfreint gravement les principes de la concurrence sur le marché et les règles économiques et commerciales internationales, et cela nuira gravement aux intérêts nationaux et à l'image des États-Unis.

La mise sur liste noire fait suite à l'adoption par la Chambre des représentants américaine d'un projet de loi visant à empêcher les entreprises chinoises d'accéder aux marchés américains des valeurs mobilières.

Le projet de loi contient des clauses qui sont « clairement discriminatoires » à l'encontre des entreprises chinoises, a déclaré le 4 décembre la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières dans un communiqué, ajoutant toutefois que « La Chine est toujours ouverte à répondre aux préoccupations de la partie américaine par le dialogue et la coopération ».

Pour Dong Dengxin, directeur de l'Institut de la finance et des titres, qui fait partie de l'Université des sciences et technologies de Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), Washington se sert de diverses excuses pour sévir contre les entreprises chinoises.

Les entreprises chinoises inscrites sur la liste noire du gouvernement américain sont, en fait, très dignes d'investissements. C'est même leur excellence qui entraîne la répression de Washington, et leur inscription sur liste noire n'affectera pas leurs efforts de financement parce que d'autres investisseurs internationaux et chinois connaissent leur valeur, a-t-il noté.

De son côté, SMIC a déclaré le 4 décembre dans un communiqué qu'il s'opposait fermement à la décision, qui reflète un malentendu fondamental de l'administration américaine.

« Les services et produits de la société sont tous destinés à des usages civils et commerciaux et ne sont impliqués dans aucune application militaire », a affirmé l'entreprise, ajoutant que l'inscription sur la liste n'avait pas d'impact majeur sur ses activités. Les actions de SMIC ont toutefois chuté de 5,4% à Hong Kong et de 3,3% à Shanghai le 4 décembre.

CNOOC a pour sa part déclaré que la société évalue de manière exhaustive l'impact de la situation sur elle et surveillera de près les développements de suivi pertinents.