La Russie intéressée par une coopération avec la Chine sur la 5G

La Russie a exprimé son intérêt vis-à-vis de la coopération avec la Chine et l’entreprise chinoise Huawei Technologies dans le domaine de la technologie 5G, a fait savoir l’agence d’information russe TASS, dans un contexte d’efforts intenses de la part des Etats-Unis pour contenir le géant chinois des télécommunications.

A l’occasion du Forum éducatif « Territoire de sens » pour la jeunesse panrusse, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré : « Nous ne suivrons définitivement pas l’exemple des Etats-Unis, qui exigent simplement que personne ne coopère sur la 5G avec la Chine, en particulier avec Huawei. […] Au contraire, nous sommes intéressés par l’interaction avec les autres pays, afin de créer conjointement des technologies modernes et de les appliquer dans la vie quotidienne. »

A l’heure actuelle, Huawei possède plusieurs centres de recherche et développement en Russie et le média russe Sputnik avait indiqué l’année dernière que Huawei prévoyait d’engager plus de 1500 nouveaux employés sur les six prochaines années pour ses centres de R&D en Russie.

Au mois de juin dernier, le premier opérateur de téléphonie mobile en Russie, MTS, a également signé un accord avec Huawei pour développer la technologie 5G dans le pays et organiser les lancements d’essai en 2019 et 2020.

Xiang Ligang, le directeur général de la Information Consumption Alliance (un groupe de défense du secteur des télécommunications), fait remarquer que les prouesses technologiques de Huawei dans la 5G sont reconnues et que l’interdiction de cette entreprise par Washington ne pourra rien changer à cela.

D’après l’entreprise d’étude de marché Dell’Oro, Huawei a maintenu sa position en tant que plus grand fabricant d’équipements de télécommunications au monde au cours du premier trimestre de cette année avec une part de marché à 35,7 %, suivie par Ericsson et Nokia.

Entre avril et juin de cette année, Huawei a expédié pour la première fois plus de smartphones dans le monde entier que n’importe quel autre vendeur. Il s’agit du premier trimestre en neuf ans qu’une entreprise autre que Samsung ou Apple est en tête du marché, révèlent les données de l’entreprise d’étude de marché Canalys.

Tous ces accomplissements surviennent malgré la série d’interdictions adoptées par le gouvernement américain à l’encontre de l’entreprise, ce qui montre la résilience et la compétence technologique de Huawei.

Ces derniers commentaires de la Russie font suite à la prise de position de nombreux autres pays, qui ont averti qu’ils n’excluraient pas Huawei de leurs plans de déploiement de la 5G, malgré les efforts du gouvernement américain pour les pousser en ce sens.

Philippe de Backer, le ministre fédéral belge des Télécommunications, a annoncé en juillet que Huawei ne serait pas exclu des réseaux 5G de Belgique, rapporte un article du Brussels Times.

Deutsche Telekom, le plus grand opérateur de télécommunications en Europe, a également précisé dans un communiqué publié le mois dernier qu’il était engagé dans une stratégie multi-vendeurs et qu’il achetait à un grand nombre de fabricants, dont Huawei.

Un peu plus tôt ce mois-ci, Washington a adopté de nouvelles règles pour renforcer les restrictions sur Huawei, en limitant son accès aux composants produits par des entreprises non américaines mais utilisant des technologies américaines. Il a également ajouté 38 autres filiales de Huawei à sa liste noire économique.

« Cela constitue un défi majeur pour Huawei, mais avec le temps, l’entreprise technologique chinoise trouvera un moyen de rebondir », prédit Xiang Ligang.