Plusieurs données économiques montrent une reprise stable de la deuxième économie mondiale au mois de juillet, ce qui laisse entrevoir une croissance annuelle malgré la récession mondiale à l’heure de la pandémie de COVID-19.

Grâce à la croissance des grandes entreprises du secteur industriel et la demande plus forte des consommateurs en juillet, l’économie chinoise est bien sur le chemin de la reprise, a affirmé Fu Linghui, porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS).

En dépit de la baisse des ventes au détail de 1,1 % en glissement annuel, le mois de juillet a marqué le premier mois de croissance de l’année dans le commerce de produits de base.

Les ventes de ces produits ont augmenté de 0,2 % en glissement annuel pour atteindre 3 220 milliards de yuans (460 milliards de dollars), ce qui indique que la consommation est sur la bonne voie après l’impact de la pandémie.

La réouverture des entreprises de services a fait augmenter la consommation dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, a déclaré Zhang Min, statisticien du BNS. La restauration est de retour à 90 % de son niveau d’avant la pandémie. Bien que les recettes de juillet restent inférieures de 11 % à celles de l’an dernier, elles ont comblé un écart de 4,2 points de pourcentage.

La consommation a été freinée par la deuxième vague de cas de coronavirus dans certaines villes, ainsi que par les inondations dans le sud de la Chine en juillet, a expliqué Cong Yi, professeur à l’Université de finance et d’économie de Tianjin, dans le Global Times.

« Il est probable que la consommation ne reprenne que légèrement au second semestre, étant donné les incertitudes causées par la pandémie, et que nous n’assistions pas à une reprise en V », a noté le professeur Cong.

L’activité manufacturière a continué sa reprise en juillet, avec une croissance de la valeur ajoutée des grandes entreprises pour le quatrième mois consécutif. L’activité est repartie à la hausse le mois dernier, comme en témoignent l’indice des directeurs d’achat qui s’est établi à 51,1 et la croissance de 4,8 % de la valeur ajoutée industrielle, selon le BNS.

Les ventes d’excavateurs ont par exemple bondi de 54,8 % pour atteindre 19 000 unités vendues en juin, selon les chiffres de l’Association chinoise des sociétés de machines de construction.

En outre, les investissements en actifs fixes dans les infrastructures, les hautes technologies et les industries répondant aux besoins essentiels ont augmenté.

Les investissements en actifs fixes ont augmenté de 4,85 % entre juin et juillet, ce qui s’explique en partie par les nouveaux projets d’infrastructure du pays, a expliqué le professeur Cong. La part de contribution de l’investissement dans l’économie sera encore plus évidente au second semestre, selon lui.

L’économie chinoise a poursuivi sa reprise au mois de juillet, selon les analystes, en maintenant la tendance du deuxième trimestre, tout en signalant une plus forte dynamique de croissance pour le second semestre. « La Chine pourrait obtenir des chiffres positifs de croissance cette année grâce à cette tendance », a noté M. Cong.

Plusieurs défis et difficultés restent toutefois à surmonter, a déclaré le porte-parole du BNS vendredi.

Le taux de chômage urbain de 5,7 % indique toujours une situation de l’emploi morose dans le pays. Une étude menée par la plateforme de recherche d’emploi Zhilian Zhaopin montre que 26,3 % des jeunes diplômés étaient encore à la recherche d’un emploi en juin, soit une hausse de 4,4 points de pourcentage par rapport à juin 2019.

Liu Xuezhi, économiste chez Bank of Communications, a déclaré vendredi au Global Times que la croissance devrait reprendre au troisième trimestre.

La consommation devrait remonter progressivement, sans augmenter de manière importante, a-t-il estimé.

« Le plus gros risque pour l’économie est l’incertitude extérieure, mais depuis le deuxième trimestre, les conditions commerciales dépassent les attentes du marché », a-t-il souligné, en ajoutant que les résultats économiques de l’année montreraient une tendance allant du bas vers le haut, et que le second semestre sera axé sur la mise en œuvre de politiques macroéconomiques.

La politique budgétaire est devenue plus proactive et efficace. Des bons spéciaux du Trésor et des titres obligataires locaux en réponse à la pandémie de COVID-19 seront émis dès que possible. La politique monétaire sera plus flexible et adaptée pour stimuler le financement de l’économie réelle, a précisé M. Liu.