La reprise a été alimentée par la reprise des affaires et la stimulation des investissements

L'économie chinoise a connu une reprise rapide après l'impact du COVID-19, alors que la croissance du PIB en glissement annuel devrait redevenir positive à plus de 2% au deuxième trimestre de l'année, ont déclaré lundi des économistes.

La reprise des affaires et la stimulation des investissements ont été les ingrédients clés de la reprise économique, le pays devant encore faire face à des incertitudes croissantes tout en essayant de soutenir la reprise, ont-ils indiqué.

L'attention a été concentrée sur les performances de la reprise économique de la Chine après les perturbations causées par le COVID-19, alors que le pays devrait dévoiler la croissance du PIB au deuxième trimestre et d'autres données économiques clés la semaine prochaine.

Selon Wu Chaoming, vice-doyen du Chasing Institute sous l'égide de Chasing Securities, a noté que les principaux indicateurs économiques indiquaient une reprise rapide principalement tirée par des améliorations du côté de l'offre.

L'indice des directeurs d'achat (PMI, pour Purchasing Managers’ Index) officiel du secteur manufacturier est passé à 50,9 le mois dernier, contre 50,6 en mai, marquant ainsi le quatrième mois consécutif d'expansion, selon le Bureau national des statistiques (BNS).

La croissance de la production industrielle pour le premier semestre pourrait être d'environ 0,8% en glissement annuel, faisant passer la croissance du PIB pour la même période à 1,6%, contre une baisse de 6,8% pour le premier trimestre, a avancé M. Wu. 

Il a déclaré que le taux de croissance du PIB pour le deuxième trimestre pourrait être d'environ 3%.

La reprise de la demande, cependant, pourrait avoir pris du retard, a souligné M. Wu, car les perspectives de revenus des entreprises et des ménages et les mesures de distanciation sociale ont pesé sur la reprise des investissements et de la consommation dans le secteur manufacturier.

A l'avenir, les investissements dans les infrastructures soutenus par l'émission d'obligations d'État pourraient devenir l'épine dorsale de l'expansion de la demande, et devraient croître d'environ 18% sur toute l'année, a poursuivi M. Wu.

« Le point de croissance le plus fort de cette année devrait être l'investissement », a affirmé Hu Yifan, directeur régional des investissements et économiste en chef chez UBS Global Wealth Management.

En plus des investissements dans les infrastructures, les investissements dans le développement immobilier devraient être un autre pilier de la reprise des investissements grâce à des politiques plutôt favorables, a ajouté M. Hu, précisant que la consommation dans le secteur des services hors ligne devrait également se redresser à mesure que les mesures de distanciation sociale se relâchent.

La reprise économique plus rapide que prévu a contribué à alimenter la récente hausse sur le marché des actions A (libellées en yuan), selon des analystes. L'indice de référence du Shanghai Composite Index a augmenté de 11,67% depuis le début du mois et a clôturé lundi à 3332,88 points, soit son plus haut niveau en plus de deux ans.

Cependant, des analystes ont fait savoir que des incertitudes persistaient pour le second semestre et pourraient menacer la vigueur de la reprise économique, la situation de lutte contre l'épidémie restant le principal facteur instable.

Étant donné que le pays est devenu plus expérimenté dans la lutte contre la maladie, il est peu probable qu'il y ait une autre perturbation majeure comparable à celle qui s'est produite au début de l'année, a affirmé Ying Xiwen, chercheur en économie régionale à la China Minsheng Bank.

« Mais une normalisation économique complète pourrait être difficile à réaliser car les mesures régulières de lutte contre l’épidémie pourraient se poursuivre et même s'intensifier au quatrième trimestre lorsque le temps se refroidira », a souligné M. Ying. 

La croissance économique de la Chine pourrait revenir à environ 5% au cours du second semestre, se redressant encore davantage des 2,9% prévus pour la période avril-juin, a-t-il avancé.

Des analystes de Nomura ont également averti que la possible détérioration de la demande extérieure et le conflit commercial avec les États-Unis pourraient peser sur la reprise économique de la Chine.

« La demande qui avait été refoulée perdra naturellement de sa vigueur, et les exportations pourraient chuter de manière significative lorsque la demande pour les exportations médicales atteindra un pic et que l'effondrement des nouvelles commandes d'exportation réduira finalement la production », ont-ils déclaré dans un rapport.