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Les mesures budgétaires privilégiées face à la tempête à venir

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 05. 2020 | Mots clés : mesures budgétaires

Afin de parer aux chocs économiques engendrés par l’épidémie de nouveau coronavirus, la Chine adoptera des mesures fiscales fortes et maintiendra une politique monétaire flexible, indiquent le Rapport de travail gouvernemental et les prévisions budgétaires annuelles.

Le Rapport de travail gouvernemental, présenté vendredi dernier par le Premier ministre Li Keqiang lors de la 3e session de la XIIIe Assemblée populaire nationale (APN), révèle que le gouvernement a fixé cette année un ratio de déficit budgétaire à « 3,6 % du PIB ou plus », avec un déficit dépassant de 1000 milliards de yuans (128 milliards d’euros) celui de l’année dernière. En 2019, le ratio du déficit budgétaire avait été fixé à 2,8 % du PIB.

Par ailleurs, 1000 milliards de yuans en obligations spéciales seront émises par le gouvernement central pour financer les mesures de contrôle du coronavirus. Tous les bénéfices de cette émission et de l’augmentation du déficit budgétaire − soit un total de 2000 milliards de yuans − seront transférés aux gouvernements locaux.

Le rapport insiste sur le soutien budgétaire à l’économie, mais ne fixe pas d’objectifs pour la croissance du PIB, la pandémie perturbant l’activité par le biais d’une combinaison de chocs externes et internes. D’après les analystes, l’expression « 3,6 % ou plus » utilisée dans ce rapport pourrait souligner une volonté de relever ce niveau par la suite, si cela s’avérait nécessaire.

Lu Ting, économiste en chef chez Nomura Securities, estime que Beijing compte sur le soutien de la demande et se concentre principalement sur les investissements dans les infrastructures pour contrebalancer les effets du coronavirus, qui a porté le coup le plus dur à son économie depuis la fin des années 1970.

Martin Petch, vice-président et agent de crédit pour la société Moody’s Investors Service, estime que l’expansion des investissements infrastructurels dans un environnement de croissance ralentie pourrait relever la dette du secteur public, qui doit être équilibrée par un soutien économique à court terme et avoir un objectif de stabilité à long terme.

Effie Xin, directrice associée des services financiers pour la Grande Chine chez EY, affirme que la Chine doit faire face à une pression à la baisse sur sa croissance économique, car des facteurs structurels et cycliques entravent ses perspectives. De plus, l’épidémie de coronavirus a eu un impact négatif sur l’activité économique, à la fois en Chine et dans le monde.

« Face à cet impact, les mesures de relance plus importantes que prévues adoptées dans les diverses économies devraient changer dans une certaine mesure le paysage économique et commercial international, apportant une incertitude considérable à l’économie mondiale et exposant les banques cotées à de nouvelles difficultés et de nouveaux défis dans leurs opérations commerciales et leur développement », explique-t-elle.

Face à l’incertitude, Beijing a relevé le quota des obligations spéciales des gouvernements locaux à 3750 milliards de yuans, soit 3,6 % du PIB.

« Les mesures de relance budgétaire après un choc sur la demande tendent à être particulièrement puissantes, lorsque l’économie possède des ressources inutilisées et que la politique monétaire est accommodante », note John Bluedorn, un responsable adjoint de division au sein du Département de recherche sur les perspectives économiques mondiales affilié à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« S’il y a une bonne communication sur les règles de relance budgétaire et que celles-ci sont établies avant que le choc ne survienne, elles peuvent aider à modeler les attentes et à réduire l’incertitude, permettant ainsi de mitiger le déclin d’activité lorsque le choc survient », fait-t-il remarquer.

Il ajoute : « La politique monétaire peut soutenir la relance budgétaire lors d’une récession en maintenant une posture accommodante, incluant un assouplissement des conditions du marché. »

Le Rapport de travail gouvernemental précise que la Chine maintiendra une politique monétaire prudente de façon plus flexible et appropriée. De nombreux outils seront utilisés, comme la réduction du taux de réserves obligatoires, la baisse des taux d’intérêts et le refinancement, afin de permettre à la masse monétaire au sens large et aux financements cumulés de croître à des taux considérablement plus élevés que l’année dernière.

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Source:french.china.org.cn