Envoyer [A A]

Huawei s’associe avec un fabricant européen de semi-conducteurs

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 04. 2020 | Mots clés : Huawei


Huawei Technologies, le géant technologique chinois, travaille avec le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics (STMicro) pour concevoir des puces électroniques pour les appareils mobiles et les véhicules autonomes. D’après les analystes du secteur, son objectif serait de sécuriser sa chaîne d’approvisionnement mondiale, alors que les Etats-Unis renforcent les contrôles sur les exportations américaines à l’entreprise.

La collaboration avec STMicro, qui a débuté en 2019, devrait accélérer le développement de Huawei dans le domaine de la conduite autonome, indiquait mardi le Nikkei Asian Review. Cette collaboration n’a pas été annoncée publiquement.

« C’est une bonne chose pour les deux parties, car de nombreux fabricants européens de semi-conducteurs ont été durement touchés par les répercussions de l’épidémie de nouveau coronavirus. Certains d’entre eux ont perdu de leur compétitivité sur le marché mondial. La formation d’un partenariat avec Huawei leur permettra donc de soulager leurs difficultés financières », explique Xiang Ligang, un analyste du secteur des télécommunications basé à Beijing.

Geng Bo, le vice-secrétaire général de la China Solid State Lighting Alliance (une association de l’industrie des semi-conducteurs), a indiqué que les puces électroniques pour les véhicules autonomes pourraient être le prochain terrain de bataille pour Huawei, qui tirerait parti de son niveau technologique.

STMicro présente des avantages dans la fabrication de puces automobiles et est le fournisseur de chipsets (un jeu de composants électroniques inclus dans un circuit intégré préprogrammé) majeurs pour des clients comme Tesla.

Alors que Huawei a insisté qu’elle ne construirait pas de voitures, son ambition à utiliser des technologies d’information et de communication avancées pour développer des véhicules connectés a été explicite au cours de ces dernières années.

Ce nouveau partenariat reflète également la dernière stratégie de Huawei consistant à diversifier ses chaînes d’approvisionnement, afin d’être prêt face à un assaut plus dur de la part du gouvernement américain, qui pourrait mettre un terme à son approvisionnement par l’entreprise Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) basée à Taiwan.

« Cette stratégie consiste à ne pas placer tous ses œufs dans le même panier », explique Xiang Ligang.

Dans le cadre d’efforts plus larges pour être prêt à faire face aux mesures répressives des Etats-Unis, Huawei est en train de transférer progressivement sa production de semi-conducteurs de la TSMC à la Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC, l’un des principaux producteurs de semi-conducteurs de Chine).

Xiang Ligang suggère que Huawei et STMicro pourraient coopérer dans un certain nombre de domaines, incluant la conception et la production de semi-conducteurs : « Le fabricant européen pourrait acheter plus de machines lithographiques pour augmenter la production des semi-conducteurs pour Huawei. Les puces produites grâce à ces efforts conjoints pourront être vendues en Europe, mais aussi dans le monde entier », note-t-il.

La TSMC, un fabricant majeur de puces électroniques pour Huawei et Apple, se trouve dans la ligne de mire de l’administration Trump, qui considère de modifier les réglementations américaines pour lui permettre de bloquer les expéditions de puces fabriquées par la TSMC à Huawei.

« Les restrictions américaines vont devenir une normalité à long terme, pas seulement contre Huawei, mais également contre le secteur en plein essor des semi-conducteurs chinois », analyse Geng Bo.

Lundi, les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils imposeraient de nouvelles restrictions sur les exportations vers la Chine d’entreprises non américaines utilisant des produits basés sur les équipements de fabrication de puces électroniques développés aux Etats-Unis, afin d’empêcher l’armée chinoise de bénéficier de ces équipements de production de semi-conducteurs et d’autres technologies, a rapporté l’agence de presse Reuters. « D’après ces nouvelles règles, les entreprises américaines souhaitant vendre à la Chine des marchandises susceptibles de soutenir son armée devront avoir une licence, même si ces produits sont destinés à un usage civil. »

En mai, les Etats-Unis ont placé Huawei sur une liste noire pour des raisons de « sécurité nationale ». Depuis, le secteur chinois des semi-conducteurs a réalisé des efforts considérables pour stimuler sa compétitivité autonome dans la production de puces électroniques.

La société HiSilicon, une filiale de Huawei, a surpassé le géant américain et leader de longue date du marché Qualcomm, devenant le plus grand fournisseur de puces électroniques pour les smartphones sur le marché de la partie continentale de la Chine, avec près de 22,21 millions de processeurs vendus au premier trimestre de cette année, selon un rapport publié mardi par la société d’étude de marché CINNO.

« Grâce à un soutien national fort, le secteur des semi-conducteurs domestiques a enregistré une croissance rapide et rattrapé son retard dans les technologies fondamentales comme les cartes mémoires », explique Geng Bo. Selon lui, le nombre de startups produisant des puces pour les stations de base ont enregistré une croissance rapide, tirée par les technologies du réseau 5G.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn