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Le COVID-19 frappe le commerce sino-européen

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 03. 2020 | Mots clés : échanges commerciaux,Chine,Europe

Malgré une hausse des services de fret ferroviaire, le commerce entre la Chine et l’Europe est sous pression du fait des perturbations logistiques dans le transport maritime et aérien depuis le début de l’épidémie. Certains analystes du secteur ont prédit une baisse de 25 % du volume des échanges commerciaux entre les deux économies au mois de mars. 

L’ASEAN a surpassé l’UE en tant que plus grand partenaire commercial de la Chine au mois de janvier et février, alors que le commerce sino-européen a enregistré une baisse de 14,2 % au cours de cette période, selon les données des douanes.

La majeure partie de ces perturbations proviennent du secteur logistique, qui a pratiquement été suspendu dès les vacances pour le nouvel an chinois, alors que le nouveau coronavirus frappait la ville de Wuhan. Pour enrayer sa propagation, les pays européens avaient alors commencé à suspendre les vols vers la Chine. 

Zhang Xuyang, le directeur du fournisseur de services logistiques Fulfilment Solutions basé aux Pays-Bas, estime que le commerce sino-européen pourrait encore chuter de plus de 25 % en glissement annuel du fait d’un gel des transports. Son entreprise transporte principalement des produits électroniques, comme des smartphones, depuis les Pays-Bas, qui constituent un pôle logistique en Europe.

« Les services d’expédition entre la Chine et l’UE sont devenus rares depuis le mois de janvier, avec une baisse du nombre de bateaux en provenance de Chine et une baisse plus forte encore pour ceux à destination de la Chine. Alors que les compagnies aériennes ont arrêté les services internationaux reliant la Chine, le fret aérien a également perdu la majeure partie de sa capacité », explique-t-il, notant que l’impact de cette pause du transport touche tous les secteurs et affecte toutes les catégories de produits de façon indiscriminée.

Par rapport au commerce maritime et aérien faiblissant, le transport terrestre est quant à lui relativement prospère. Les trains de fret entre la Chine et l’Europe ont transporté davantage de produits à travers le continent eurasiatique par rapport à la même période l’année dernière.

A Chengdu, la capitale de la province de Sichuan (sud-ouest), 269 trains de marchandises ont été expédiés en janvier et février, soit une augmentation de 89,4 % en glissement annuel. Le poids total du fret a augmenté de 250,4 % pour atteindre les 198 900 tonnes. 

Sur la ligne Chengdu-Schavemaker, un train a quitté Chengdu lundi dernier, transportant 50 conteneurs au lieu des 41 habituels.

« Les trains qui sont partis lundi étaient chargés à 100 %. […] La demande en services de fret international est colossale », explique Long Qubo, un responsable logistique pour l’entreprise Chengdu International Railway Logistics Service. 

« L’Europe a besoin des approvisionnements de la Chine. Même si les pays européens peuvent interdire les mouvements de masse de leur population, ils n’interdiront pas l’importation des marchandises car les pénuries de stock ne leur laissent pas d’autre choix que d’importer des produits directement depuis la Chine », explique Su Chan, la directrice marketing de l’entreprise Sinorailways Logistics.

Pour son entreprise, qui transporte des produits de nécessité courante, des vêtements et de l’électroménager vers l’Europe, les opérations de fret ferroviaire vers l’Allemagne et la Pologne sont revenues à leur niveau d’avant l’épidémie de nouveau coronavirus et ont même surpassé les expéditions précédentes. 

« Même si l’ASEAN a surpassé l’UE en tant que plus grand partenaire commercial de la Chine en janvier et en février, la dynamique de croissance du commerce sino-européen ne sera pas altérée », a toutefois affirmé la semaine dernière Li Xingqian, un responsable du commerce extérieur au ministère chinois du Commerce.

Certains vendeurs partagent son avis. 

Shi Xinyu, un vendeur basé à Yiwu dans la province orientale chinoise de Zhejiang, estime que cette pandémie finira par être jugulée. Durant cette période, son entreprise s’est rapidement tournée des produits de nécessité courante vers l’exportation de produits médicaux, qui sont en forte demande en Europe. 

« Alors que l’Europe s’efforce d’enrayer la propagation du virus, la demande précédente en marchandises, notamment en décoration et accessoires, est inexistante pour le moment. Néanmoins, les marchandises que j’expédie actuellement ont une forte valeur et compense ces pertes », explique-t-il.

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Source:french.china.org.cn