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Atteindre l'objectif de croissance sera crucial face à l’épidémie de COVID-19

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 02. 2020 | Mots clés : COVID-19,croissance économique

La réalisation des objectifs liés à la croissance économique de cette année est devenue aussi importante que contrôler la propagation de l’épidémie de COVID-19, et c’est pourquoi les responsables politiques mettent en place davantage de mesures pour remporter ces deux batailles, selon divers responsables et analystes.

Les objectifs de croissance économique du pays sont généralement déterminés en mars lors de la réunion annuelle de l’Assemblée populaire nationale (APN), le plus haut organe législatif du pays. Cette année, le pays prévoit d'atteindre son objectif de référence de doubler le PIB et le revenu par habitant par rapport aux niveaux de 2010, ce qui nécessitera une croissance du PIB réel d'au moins 5,5%, une opinion largement partagée par les principaux économistes du pays.

Pour éviter que l'économie ne tombe en dessous de sa « ligne à ne pas franchir », des politiques monétaires et budgétaires supplémentaires seront nécessaires pour aider à compenser les retombées de l’épidémie, bien que des stimuli trop agressifs doivent être évités, ont-ils suggéré.

Afin de soutenir les entreprises touchées par l'épidémie, les organismes de surveillance financiers, notamment la banque centrale du pays et le régulateur bancaire, ont déclaré samedi qu'ils toléreraient un ratio plus élevé de prêts non performants dans les banques commerciales.

Des règles plus détaillées seront publiées prochainement par le régulateur bancaire, indiquant une déréglementation financière temporaire et des normes de supervision plus souples pour éviter les faillites d'entreprises.

« Peut-être que le nombre de prêts non performants augmentera, et nous sommes prêts pour cela », a déclaré samedi Fan Yifei, vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine (BPC), la banque centrale. « Nous essayons de résoudre ce problème ».

La Chine a un niveau relativement faible de prêts non performants par rapport à certains autres pays, donc les régulateurs auront plus de latitude pour ajuster les politiques, a indiqué M. Fan.

Parallèlement, M. Fan a souligné qu'une « politique monétaire prudente » était la condition préalable qui ne devait pas être modifiée, car une relance financière excessive pourrait entraîner des effets secondaires, tels qu’une flambée des prix.

La banque centrale est consciente de la pression inflationniste due à une pénurie d'approvisionnement, cette dernière résultant de l'arrêt de la production et du transport logistique.

La banque centrale prendra des mesures pour maintenir des prix stables et la Chine ne verra jamais d'inflation à grande échelle, a affirmé M. Fan.

L'indice des prix à la consommation en Chine a atteint 5,4% en janvier, soit le rythme de croissance le plus rapide en plus de 8 ans, alors que la plupart des activités de production et de transport ont été interrompues pour freiner la propagation du virus.

Outre l'inflation, l'impact de l'épidémie sur la croissance économique sera très probablement concentré sur le secteur de la consommation et sur l'investissement avant une reprise, alors que certains indicateurs industriels et de services restent faibles, selon une étude de Goldman Sachs.

Mercredi, une réunion du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a appelé à minimiser l'impact de l'épidémie et à assurer un développement social et économique stable cette année.

Le pays augmentera ses financements et déploiera des mesures ciblées de réduction des impôts et des taxes pour alléger la pression sur les entreprises, selon un communiqué publié après la réunion.

Les outils de politique monétaire comprennent des injections de liquidités en réduisant le taux de réserves obligatoires (les fonds qui doivent être détenus en réserve dans les institutions financières). Ils comprennent également des opérations de facilité de prêt à moyen terme à des taux d'intérêt plus bas, des allégements fiscaux, et des taux de prêt réduits pour les sociétés afin de réduire les coûts de financement, ont fait savoir des économistes de Goldman Sachs, Morgan Stanley et Nomura Securities.

Les économistes s'attendaient à ce que la banque centrale abaisse le taux d'intérêt de référence, qui est actuellement à 4,15%, ce qui réduirait les coûts de financement pour les entreprises.

La banque centrale a récemment injecté 1700 milliards de yuans (243 milliards de dollars) de liquidités pour stabiliser le marché des capitaux et a prêté 300 milliards de yuans aux banques commerciales pour accroître le crédit.

En termes de politique budgétaire, le gouvernement augmentera les dépenses de lutte contre l'épidémie.

Des subventions spéciales seront également accordées aux entreprises touchées par l'épidémie, a indiqué le ministère des Finances. Vendredi, les services financiers à tous les niveaux avaient alloué 90,15 milliards de yuans de subventions pour aider à prévenir et à contrôler la maladie.

Les dépenses budgétaires pour freiner l'épidémie pourraient atteindre 150 milliards de yuans, soit environ 0,5% des dépenses annuelles du gouvernement, a avancé Ming Ming, économiste chez Citic Securities.

Les experts suivent actuellement la propagation de l'épidémie et son impact sur l'économie chinoise.

« Nous attendons toujours les prochaines données sur la consommation nationale, les exportations et la croissance du crédit qui devraient être publiées la semaine prochaine, ce qui nous aidera à mieux évaluer l'impact économique », a déclaré Zhu Jianfang, économiste en chef chez Citic Securities.

Mais un assouplissement du marché immobilier à l'échelle nationale est peu probable, et la mise en œuvre de politiques immobilières différenciées pour les différentes villes devrait se poursuivre. En outre, les devises étrangères ne seront pas utilisées comme instrument politique pour soutenir l'économie dans les scénarios actuels, a affirmé Shan Hui, économiste chez Goldman Sachs.

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Source:french.china.org.cn