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D’après les analystes, la devise chinoise continuera à maintenir une trajectoire stable.
Le yuan a continué à tenir bon et n’est pas descendu très en-deçà de la barre psychologique des 7 yuans pour 1 dollar US au cours des trois jours d’échanges ayant suivi les vacances étendues de la fête du Printemps. Le marché s’attend à ce que sa valeur reste relativement stable, malgré la lutte contre l’épidémie de coronavirus.
Mercredi, le taux de parité centrale du yuan, c’est-à-dire son taux de change journalier de référence face au dollar US, a baissé de 44 points de base pour atteindre les 6,9823. Le taux de change du yuan onshore s’est quant à lui renforcé à 6,98 par dollar, après avoir subi une chute de 530 points de base à 6,9779 yuans par dollar ce mardi. Il s’agit de la plus grande baisse intra-journalière depuis le 20 juillet 2018. L’indice du dollar US s’est quant à lui renforcé à 97,95, son plus haut niveau depuis le 30 janvier.
Les banques centrales du monde entier ont exprimé leur inquiétude sur les fluctuations monétaires et leur volonté de stimuler la croissance économique, alors que l’épidémie du nouveau coronavirus (nCOV) a augmenté les risques de ralentissement pour l’économie mondiale.
Mercredi, l’Autorité monétaire de Singapour a fait savoir qu’il y avait « une marge de manœuvre suffisante » pour l’assouplissement monétaire, si l’économie venait à faiblir à cause du coronavirus. Des mesures de soutien similaires pourraient être prises par les banques centrales au Japon et en Australie, afin de protéger l’économie. Ce possible assouplissement monétaire, avec par exemple une baisse des taux d’intérêt, pourrait provoquer une dépréciation des devises, notamment en Asie.
« Les investisseurs devraient adopter un point de vue rationnel sur les fluctuations du yuan à court terme. Cette épidémie est apparue soudainement et a eu un impact significatif, mais les mesures de réponse pertinentes ont été adoptées rapidement et ces fluctuations ne changeront pas les fondations qui soutiennent la stabilité du yuan sur le long terme », explique Xie Yaxuan, analyste en chef pour la China Merchants Securities (CMSC).
Selon lui, lorsque l’épidémie commencera à reculer, la pression à la baisse sur le yuan diminuera. Sur le court terme, l’extension des vacances pour la fête du Printemps à cause de l’épidémie risque toutefois d’avoir un impact négatif sur les exportations de février, d’augmenter le déficit commercial et d’engendrer des inquiétudes sur le taux de change du yuan.
Le yuan s’était pourtant renforcé face au dollar à la suite de l’accord de phase 1 entre Washington et Beijing, lequel a signalé un apaisement dans le conflit commercial de longue date opposant les deux plus grandes économies mondiales. Au dernier jour d’échange avant les vacances pour le nouvel an chinois, le yuan s’échangeait à 6,93 yuans par dollar sur le marché onshore, affichant une légère faiblesse par rapport au marché offshore où son taux de change était de 6,9292 yuans par dollar.
Les autorités monétaires chinoises ont réaffirmé − notamment dans l’accord commercial de phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis − que le pays ne dévaluerait pas sa devise pour obtenir un avantage concurrentiel.
Il y a également un consensus sur le fait que la banque centrale de Chine (BPC) a abandonné depuis déjà un certain temps ses interventions directes sur le marché des changes. Il semble donc peu vraisemblable que la Banque populaire de Chine interviendra sur le marché, même si les mesures de contrôle de l’épidémie sont maintenues sur une durée plus longue.
D’après les analystes, la BPC devrait continuer à laisser le marché jouer un rôle décisif dans la détermination du taux de change du yuan. Ils estiment que l’approche consistant à maintenir la stabilité globale du yuan à un taux raisonnable et à l’équilibre sera maintenue en dépit de la lutte contre le coronavirus.
Guan Tao, un professeur d’économie à l’Université de Wuhan et ancien responsable de l’Administration nationale des changes (ANC), considère que la banque centrale doit trouver un plan pour faire face aux fluctuations du taux de change, se basant sur une analyse des scénarios et des tests de pression, afin d’améliorer le cadre de gestion macro- et microprudentielle sur la supervision des flux de capitaux transfrontaliers, mais aussi d’éviter « les fluctuations excessives sur le marché des changes ».
Source:french.china.org.cn |