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Le discours de Xi Jinping à Davos en 2017 reste toujours d’actualité

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 01. 2020 | Mots clés : Xi Jinping, Davos

Il y a trois ans, le 17 janvier 2017, le président chinois Xi Jinping prononçait un important discours à l’occasion de la réunion plénière d'ouverture de l'édition 2017 du Forum économique mondial (FEM), dans la ville suisse de Davos. Un discours de 50 minutes intitulé « Partager les responsabilités de notre époque et promouvoir la croissance mondiale », dans lequel il avait fait part de l’indéfectible soutien de la Chine à la mondialisation économique et de son opposition ferme au protectionnisme. Un discours qui avait marqué les esprits et suscite toujours aujourd’hui des commentaires dans la presse mondiale, mais aussi dans les milieux d’affaires, politiques et intellectuels.

L’objectif de l’édition 2017 du FEM, énoncé par son fondateur Klaus Schwaab, était de comprendre « pourquoi les gens sont en colère et pas satisfaits ». La question liminaire que le président chinois avait posée s’en faisait l’écho et reste encore brûlante d’actualité trois ans plus tard: « Beaucoup sont étonnés et se demandent: comment le monde en est-il arrivé à une telle situation ? ». Le protectionnisme, l’unilatéralisme et le repli des nations et des peuples avaient en effet pris des proportions inédites depuis le coup de semonce du référendum sur le Brexit le 23 juin 2016 et l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche le 8 novembre de la même année, avant de culminer dernièrement avec la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis depuis le début de l’année 2018.

Xi Jinping avait dans son discours catégoriquement refusé d’imputer ces maux à la mondialisation. « La plupart des problèmes qui affectent le monde actuel n'ont pas été causés par la mondialisation économique. Accuser celle-ci de tous les maux du monde n'est pas conforme à la réalité et n'aidera pas à résoudre ces problèmes », avait-il dit. C’est même futile et voué à l’échec, remarquait-il, car contraire à la tendance de l’époque. « Que cela nous plaise ou non, l'économie mondiale est un vaste océan auquel nul ne peut échapper. Tout effort visant à entraver la circulation des capitaux, des technologies, des produits, des industries et des personnes entre les économies, ou à tenter de canaliser les eaux de cet océan vers des criques et des lacs isolés, n'est tout simplement pas réalisable. Cela va à l'encontre de la tendance historique actuelle ».

Reconnaissant que la mondialisation se heurtait à des écueils et suscitait une méfiance de plus en plus vive, et que la « caverne d’Ali Baba » était devenue pour beaucoup une « boite de Pandore », M. Xi avait enjoint la communauté internationale à agir rapidement. « A l'heure actuelle, la tâche la plus urgente qui s'impose à nous est de sortir l'économie mondiale de l'ornière dans laquelle elle se trouve », avait-il préconisé, évoquant « l’épée à double tranchant de la mondialisation ». Il avait d’ailleurs souligné les insuffisances et les failles de l’économie mondiale. « La croissance mondiale manque de forces motrices solides, ce qui rend difficile le maintien d'une croissance régulière de l'économie globale », avait-il noté. Il avait mis en exergue les faiblesses de la gouvernance économique mondiale, rendant difficile l'adaptation aux nouvelles évolutions, ainsi que le caractère inégal du développement, ne permettant pas de répondre au besoin légitime d’amélioration des conditions de vie de beaucoup.

La guerre commerciale lancée par le président Trump et qui vise particulièrement la Chine s’est montrée extrêmement dévastatrice, même si l’horizon semble se dégager et qu’un accord commercial dit de « phase un » a été trouvé en ce début 2020. Personne n’est cependant sorti gagnant de ce face-à-face prolongé, encore moins les États-Unis. Les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI) indiquent en effet que le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine aurait coûté jusqu'à 455 milliards de dollars à l’économie mondiale. Les répercussions sont immenses, donnant raison au président chinois, qui précisait dans son discours de Davos que le recours au protectionnisme était similaire à la volonté de vouloir s'enfermer dans une chambre sombre. « On se protège du vent et de la pluie, mais on se bloque également de la lumière et de l'air frais. Personne ne sortira vainqueur d'une guerre commerciale ».

Pour éviter que les pays ne soient tentés de s’enfermer dans cette pièce sombre, Xi Jinping avait assuré que la Chine ne resterait pas les bras croisés.

Tout d’abord, et comme le président chinois s’y était engagé, la Chine a continué depuis trois ans à approfondir l’ouverture et la réforme pour stimuler son développement socioéconomique et favoriser la création d'un environnement extérieur ouvert et favorable au développement commun. Cet engagement s’est concrétisé par la création de zones de libre-échange, la facilitation des formalités administratives et douanières des échanges, une réduction de la liste négative, et très récemment, par l’entrée en vigueur le 1er janvier 2020 de la Loi sur les investissements étrangers.

Ensuite, la Chine n’esquivera pas ses responsabilités de grande puissance et jouera à un rôle actif dans la promotion d’une mondialisation plus adaptée aux impératifs d’une communauté de destin de l’humanité. La Chine a ainsi donné des gages de confiance avec l’ouverture de la première édition du Forum de « La Ceinture et la Route » pour la coopération internationale le 14 mai 2017, et l’année suivante avec la première édition de la Foire internationale des importations de Chine (CIIE) du 5 au 10 novembre 2018. Des initiatives qui s’inscrivent dans la durée et témoignent de la sagesse de la Chine pour répondre aux défis mondiaux. « Le monde doit développer un nouveau modèle de croissance dynamique basé sur l'innovation. Il lui faut adopter une approche coordonnée et interconnectée, afin de développer un modèle de coopération ouvert et mutuellement profitable, un modèle de gouvernance juste, équitable et adapté aux tendances de l'époque, et un modèle de développement équilibré, équitable et inclusif ».

La Chine est ainsi passée de la parole aux actes et a ouvert « ses bras aux peuples des autres pays », et les accueille « à bord du TGV du développement chinois », comme le président chinois s’y était engagé il y a exactement trois ans.

par Jacques Fourrier (L'auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)

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Source:french.china.org.cn