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La CIIE 2019 devrait faire avancer les négociations sur le TBI Chine-UE

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 11. 2019 | Mots clés : CIIE,Chine-UE
Un artisan du pavillon tchèque réalise des objets en verre à la CIIE 2019 à Shanghai mardi (Photo: Yang Hui / GT)


La Chine et l'Union européenne (UE) devraient profiter de la Foire internationale des importations de Chine (CIIE) pour faire progresser l'objectif consistant à conclure un Traité bilatéral d'investissement (TBI) Chine-UE d'ici 2020, dans un contexte de pressions croissantes du protectionnisme sur le marché mondial, ont fait savoir des représentants d'entreprises et des experts au Global Times mardi.

Lors d'un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie d'ouverture de la deuxième édition de la CIIE à Shanghai, le président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine serait heureuse de conclure des accords de libre-échange de haut niveau avec davantage de pays et d'accélérer les négociations sur des accords, notamment le TBI Chine-UE.

De nombreuses entreprises des pays membres de l'UE ayant assisté à la première édition de la CIIE en 2018 sont revenues cette année et s'attendent à ce que l'événement produise des résultats plus concrets, ce qui les a poussées à investir davantage sur le marché chinois, ont-ils confié au Global Times.

La CIIE 2019 de cette année se tient du mardi 5 au dimanche 10 novembre 2019.

« Suite à notre participation  à l'expo l'an dernier, le nombre de recherches en ligne sur nos produits a triplé au quatrième trimestre et les ventes ont doublé au premier trimestre de 2019 », a déclaré mardi Cha Sheng, directeur général de VorWerk China au Global Times. VorWerk est un fabricant d’électroménager basé en Allemagne. Selon M. Cha, l’entreprise a largement bénéficié de la plateforme mondiale et ouverte qu’offre la CIIE depuis l'année dernière et la société prévoit d'accroître ses investissements sur le marché chinois au cours des prochaines années.

« Nous attachons une grande importance au marché chinois et nous développons activement notre marché dans l'espoir que nos produits de haute technologie puissent servir les institutions et les entreprises chinoises », a déclaré mardi au Global Times Giuliano Felten, directeur de Ferretti Security & Defense, une société basée en Italie.

Les pays européens attachent de l'importance à la CIIE, l'événement annuel leur offrant plus d'opportunités, comme en témoigne le fait qu'un certain nombre de dirigeants européens assistent à l’édition de cette année, a noté Sun Yongfu, ancien directeur général du département Europe au ministère chinois du Commerce (MOFCOM).

Outre le président français Emmanuel Macron, d'autres dirigeants européens, dont le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et la première ministre serbe Ana Brnabic, ont assisté à la cérémonie d'ouverture de la CIIE 2019. Au total, 17 pays européens participent à l'événement de cette année et d'autres pays, dont la France, l'Italie, la Grèce et la République tchèque, le sont en tant que pays invités d'honneur.

La CIIE joue un rôle essentiel dans l’équilibrage des échanges entre la Chine et les pays de l’UE et cela aura un effet positif sur la progression des investissements bilatéraux, notamment pour accélérer les négociations sur le TBI, a affirmé M. Sun au Global Times mardi.

Les échanges commerciaux entre la Chine et l'UE ont totalisé environ 682 milliards de dollars en 2108, les importations chinoises se chiffrant à 273 milliards de dollars et les exportations à 409 milliards de dollars, selon les données du MOFCOM.

Les deux parties mènent la 24ème série de négociations sur le TBI de mardi à vendredi à Beijing pour discuter de questions liées au texte de l'accord. Elles s'efforceront d'obtenir des résultats positifs.

Les négociations sur le TBI constituent l'une des plus importantes négociations économiques et commerciales de la Chine. Les discussions ont débuté en novembre 2013 dans le but de parvenir à un accord de haut niveau sur la protection des investissements et l'accès aux marchés, sur la base d'accords signés entre la Chine et les pays membres de l'UE, selon des informations publiées par le MOFCOM.

Compte tenu des efforts déployés par les deux parties, la dernière série de négociations, qui a eu lieu en septembre, « a maintenu son élan et obtenu des progrès positifs », a déclaré le porte-parole du MOFCOM, Gao Feng, au cours d'une réunion.

Jusqu'à présent, deux parties ont mené cinq séries de négociations officielles cette année.

Les experts ont précisé qu'il était urgent que Beijing et Bruxelles accélèrent la signature du TBI pour atténuer la pression exercée par le protectionnisme commercial américain et qu'il était  possible qu'ils parviennent à un accord d'ici 2020.

Ouverture réciproque

La Chine s'efforce de mettre en œuvre son ouverture aux pays de l'UE, ce qui est également une exigence réciproque, car « le marché de l'UE devrait être plus ouvert aux capitaux chinois », a souligné M. Sun.

Certaines incertitudes sur le marché de l'UE, notamment le contrôle plus strict sur les investissements chinois – en particulier dans les technologies de pointe – sont susceptibles d'affecter les négociations, ont noté des experts.

Les entreprises chinoises en Europe font toujours face à des défis, notamment l’accès limité dans certains domaines clés en raison de la surveillance accrue des investissements étrangers par l'UE, mais aussi des restrictions au développement de certaines entreprises chinoises en raison de malentendus suscités par l'opinion publique et les milieux politique, ainsi qu’un faible niveau de participation à la normalisation européenne, lit-on dans un rapport publié en octobre par la Chambre de commerce de Chine dans l'UE.

La tendance correcte du moment est de faire avancer le TBI Chine-UE et il serait dommage que certains pays de l'UE puissent perdre des opportunités de croissance en raison de décisions à court terme visant à empêcher la coopération avec la Chine, en particulier lorsqu'elle implique une coopération avec des sociétés chinoises telles que Huawei, notent les experts.

Le marché européen a besoin des investissements chinois et le potentiel de la coopération bilatérale est considérable, a remarqué William Zhang, président de la Commission de développement municipal UE-Chine, au Global Times. Par exemple, la Chine excelle dans le commerce électronique, où des instruments pratiques de paiement en ligne sont largement utilisés, alors que les pays de l'UE dépendent toujours de la carte de crédit ou même des espèces, a-t-il déclaré. « Dans de tels cas, ils ont besoin de la Chine. Ils ne devraient pas fermer la porte à la coopération. » 


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Source:french.china.org.cn