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L'Allemagne donne le bon exemple en adoptant la 5G Huawei

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 10. 2019 | Mots clés : Huawei,5G


En décidant le 15 octobre de ne pas interdire à Huawei de construire son réseau 5G, le gouvernement allemand a fait preuve d’un courage et d’une indépendance admirables face aux pressions croissantes et aux intimidations de l’administration américaine.

Le vice-président américain Mike Pence et le secrétaire d'État Mike Pompeo ont visité des pays européens ces deux dernières années, menaçant de mettre fin aux partenariats et au partage de renseignements entre les États-Unis et leurs alliés européens s'ils autorisaient Huawei à intégrer leurs réseaux 5G. L'ambassade des États-Unis en Belgique et la mission des États-Unis auprès de l'Union européenne ont, chacune à leur tour, envoyé à plusieurs reprises des tweets diffamant Huawei dans le cadre d'une campagne de dénigrement coordonnée.

Mais leurs accusations purement spéculatives de Huawei n’ont pas réussi à convaincre la plupart des dirigeants européens. La plus grande partie d’entre eux ont rejeté l'interdiction totale de Huawei et des sociétés de technologie chinoises. Les dirigeants européens se méfient de la cybersécurité. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne a publié son évaluation du risque du réseau 5G le 9 octobre. Elle contenait des recommandations en matière de cybersécurité tout en laissant chaque État membre libre de prendre ses propres décisions.

L'approche de l'Union européenne consiste à atténuer les risques, ce qui contraste nettement avec l'interdiction absolue de Huawei et d'autres entreprises de télécommunications chinoises par les États-Unis, dans le cadre de leur stratégie géopolitique paranoïaque et vicieuse visant à freiner l'essor de la Chine dans le domaine technologique.

Huawei, qui est fortement implantée en Europe, s'est félicitée de l'évaluation des risques réalisée par l'Union européenne. Elle a déclaré que la cybersécurité était une priorité absolue et que son système d'assurance de bout en bout en matière de cybersécurité couvrait tous les domaines de processus et que ses solides antécédents prouvaient son efficacité. Huawei espère que les travaux de l'Union européenne sur un cadre de sécurité commun requis pour gérer et atténuer les risques continueront à être guidés par la même approche factuelle.

Pour de nombreux dirigeants européens, la triste expérience de l'espionnage est encore fraîche. Selon un reportage publié en 2014 par le magazine allemand Der Spiegel, la National Security Agency américaine (NSA) a espionné 122 dirigeants mondiaux, dont la chancelière allemande Angela Merkel.

Lorsque j'ai récemment interviewé un ancien haut responsable européen qui avait également dirigé une organisation internationale, il a critiqué les agences américaines pour avoir espionné les dirigeants du monde.

Alors que les États-Unis tentent de détourner l’attention de la communauté internationale en encadrant Huawei, Permanent Record, un livre du dénonciateur de la NSA, Edward Snowden, a rappelé les activités de surveillance généralisées des États-Unis à l’échelle mondiale. Et il serait naïf de supposer que la puissante NSA a cessé d'espionner le monde. Selon les révélations d’Edward Snowden et de WikiLeaks, ce sont plutôt les géants de la technologie de Silicon Valley, de Microsoft à Facebook, qui ont coopéré avec la NSA de leur plein gré pour intercepter les communications des gens.

L'adoption de la technologie et des équipements 5G de Huawei rend en réalité plus difficile pour la NSA de trouver un collaborateur pour sa surveillance mondiale, comme elle le faisait auparavant. La décision de l'Allemagne a donné le bon exemple aux autres pays de l'Union européenne qui souhaitent poursuivre une coopération juste et avantageuse pour tous, au lieu de se soumettre à la contrainte américaine et de croire à une rhétorique du type guerre froide. Après tout, Washington ne considère pas seulement tout ce qui vient de la Chine, mais aussi les voitures et l’acier européens, comme des menaces à la sécurité nationale des États-Unis.

Malgré sa base industrielle avancée, le réseau de téléphonie mobile de l'Allemagne n'est pas, parmi les États membres de l'Union européenne, aussi impressionnant, ce que j'ai pu constater lors de mes voyages dans les magnifiques villes de la vallée de la gorge rhénane cette année. En ce sens, il y a tellement d'opportunités gagnant-gagnant entre l'Allemagne et les fournisseurs chinois de technologie et d'équipements 5G.

L’avenir montrera que persécuter Huawei, ZTE et d’autres sociétés de technologie chinois par les États-Unis est non seulement une mauvaise interprétation, mais aussi un crime aux proportions historiques en termes de paix mondiale, de règles mondiales et de multilatéralisme. En ce sens, le refus de l'Allemagne de respecter les règles américaines est louable.

L'auteur est le directeur du Bureau de l'Union européenne du China Daily à Bruxelles.

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Source:french.china.org.cn