Lancement de la connexion boursière Shanghai-Londres

17 juin 2019 : le Chancelier britannique de l’Echiquier Philip Hammond et le vice-Premier ministre chinois Hu Chunhua assistent au lancement de la connexion boursière Shanghai-Londres à la bourse de Londres. 

La connexion boursière Shanghai-Londres a été lancée lundi après-midi (heure de Beijing), permettant aux entreprises britanniques de lever des fonds à Shanghai et réciproquement.

La présidente du Comité des politiques et des ressources de la City of London Corporation, Catherine McGuinness, a qualifié ce programme d’évènement « changeant la donne » dans l’approfondissement de la coopération financière entre la Chine et le Royaume-Uni, ainsi que dans le développement de l’accès aux marchés de capitaux de la partie continentale de la Chine.

« Cela signifie que les investisseurs mondiaux peuvent désormais bénéficier de la croissance de la Chine par l’intermédiaire de Londres, tandis que les entreprises cotées au Royaume-Uni pourront avoir un accès direct aux investisseurs chinois », a-t-elle déclaré.

Ce programme marque également la réalisation progressive des programmes de connexion boursière entre les marchés d’actions de classe A et les bourses étrangères. Ainsi, des programmes similaires entre les bourses de Chine et celles de Tokyo, New-York et Moscou sont envisageables.

Parallèlement à une série d’autres mesures d’ouverture financière annoncées récemment par le gouvernement central, comme l’assouplissement de l’accès au marché de certaines activités financières pour les banques étrangères, cette mesure constitue une étape importante dans la réalisation de l’ouverture « plus large et d’un plus haut niveau » des marchés financiers de Chine, explique Yang Delong, économiste en chef pour la société First Seafront Fund Management basée à Shenzhen.

Lundi, l’indice composé de la bourse de Shanghai (SSE Composite Index) a augmenté de 0,2 % à 2887,62 points, tandis que l’indice SZSE Component de Shenzhen a baissé de 0,33 % à 8780,87 points.

Entrée en bourse de Huatai

Le programme de connexion boursière Shanghai-Londres permet aux entreprises cotées à l’une ou l’autre bourse d’échanger des certificats de dépôt, c’est-à-dire des certificats bancaires représentant la propriété d’un nombre déterminé d’actions, qui peuvent être cotées et échangées indépendamment des titres sous-jacents.

Lundi, la firme Huatai Securities basée à Nanjing a officiellement lancé des certificats de dépôt généraux à la bourse de Londres. Il s’agit de la première entreprise chinoise à réaliser un lancement sur le marché de Londres dans le cadre de ce programme de connexion boursière.

Huatai espère lever 1,692 milliard de dollars (1,506 milliard d’euros) avec des certificats d’une valeur unitaire de 20,50 dollars, ce qui ferait de ce lancement la plus grande introduction en bourse de certificats de dépôt au monde depuis 2013.

Selon Dong Dengxin, le directeur de l’Institut de finance et valeurs mobilières de l’Université de sciences et technologies de Wuhan, par rapport aux programmes de connexion boursière entre la partie continentale de la Chine et Hong Kong, les investisseurs britanniques n’auront plus besoin d’ouvrir de compte à Hong Kong pour investir dans des actions de classe A, mais ils pourront échanger directement à Londres, ce qui facilite le processus.

Il indique également que, comparée à une entrée en bourse directe, un lancement de certificats de dépôt comporte davantage d’agences de garantie et est donc plus facilement acceptée par les gouvernements étrangers.

« Il sera bien plus facile d’étendre les lancements de certificats de dépôts dans les pays étrangers », note-t-il.

Une forte demande

Selon un rapport émis lundi par la BBC, plus de 260 entreprises sur les 1500 cotées à Shanghai seraient potentiellement éligibles pour un enregistrement à Londres par le biais de ce projet.

Un rapport de l’agence d’information Reuters a exprimé certains doutes du marché concernant la demande en certificats de dépôt par le biais de la connexion boursière entre Shanghai et Londres.

Toutefois, même si les investisseurs étrangers privés pourraient ne pas être aussi intéressés que cela dans les entreprises de classe A, les fonds passifs étrangers qui suivent les indices internationaux considéreront les actions chinoises comme une façon de diversifier les risques, notamment avec la reconnaissance croissante des actions de classe A par les indices boursiers internationaux, souligne Dong Dengxin.

Par ailleurs, la BBC note que les investisseurs britanniques cherchent également à « exploiter » le marché grandissant de la Chine, étant prévu que le pays pourrait avoir plus de 17 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion d’ici 2030.