[A A] |
Le volume des liaisons ferroviaires entre la Chine et l’Union européenne (UE) peut être doublé voire plus grâce à une communication améliorée entre les parties impliquées dans ce projet majeur, a indiqué un haut responsable russe des services ferroviaires.
« [Le pont ferroviaire] pourra doubler par rapport au volume actuel, si nous effectuons une planification conjointe, par exemple, cette année ou l’année prochaine », a déclaré ce week-end Alexey Grom, le président de l’entreprise ferroviaire pan-eurasiatique United Transport and Logistics Company - Eurasian Railway Alliance (UTLC ERA).
UTLC ERA est une société par actions détenue par l’Etat enregistrée à Moscou et appartenant en copropriété à la Russian Railways, la National Union Belarusian Railway et la société nationale des chemins de fer du Kazakhstan, la Kazakhstan Temir Zholy.
« La dynamique du transit ferroviaire pourrait être améliorée par rapport à la façon dont elle est planifiée actuellement. La capacité est bien plus importante que les volumes actuels [transportés] », a expliqué M. Grom.
UTLC ERA travaille avec la société China Railway Express (CR Express) − également connu sous le nom de « trains des nouvelles Routes de la soie » − lorsque les conteneurs quittent les frontières chinoises ou européennes.
« Parfois, nous avons l’impression que tout a déjà été fait, mais les prochaines étapes nous montrent qu’un potentiel important n’est pas encore utilisé », a déclaré le président d’UTLC ERA, qui participait au 23e Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
La dynamique actuelle du pont ferroviaire Chine-UE est bonne avec une demande croissante et de plus en plus de villes en Chine et en Europe reliées par les services ferroviaires, a-t-il fait savoir.
Le volume est passé de 40 000 équivalents vingt pieds (EVP) en 2015 à 370 000 EVP en 2018, selon UTLC ERA, qui a géré près de 280 000 EVP sur les échanges commerciaux de 2018.
M. Grom a fait ces commentaires, alors que le gouvernement central de Chine a demandé aux gouvernements locaux de diminuer les subventions aux services ferroviaires et que les sanctions américaines sur la Russie ont affecté la volonté de certains producteurs européens à utiliser ce service.
Selon un rapport du site d’information chinois Cb.com.cn du 5 juin, le ministère chinois des Finances a demandé aux gouvernements locaux de plafonner les subventions à 30 % du total des tarifs de fret d’ici 2020. Pour 2019, ce plafond est de 40 %.
« En réalité, il n’y a pas que la Chine qui subventionne ces trains. Les infrastructures ferroviaires en Russie, en Biélorussie et au Kazakhstan ont mis en place des droits de douane spéciaux pour ces services ferroviaires, qui sont inférieurs de 50 % aux droits complets », a expliqué M. Grom, qui note qu’il y aura un impact si la Chine, en tant que source majeure de marchandises, diminue ses subventions.
« Nous essayons d’être compétitifs sans de telles subventions. Nous avons pour objectifs de diminuer les coûts de 30 % par rapport à 2015 et de proposer des taux concurrentiels pour nos services d’ici deux ans », a-t-il souligné.
Toutefois, les subventions pour ce projet sont des investissements pour l’avenir, note-t-il.
A la fin du mois de mars 2019, les liaisons ferroviaires de CR Express reliaient 60 villes chinoises avec 50 villes dans 15 pays européens, avec plus de 14 000 trains de marchandises sur le réseau transportant des véhicules, des ordinateurs portables, des produits alimentaires, des vêtements et des produits de base.
Le développement des liaisons de transport entre la Chine et l’Europe devrait également offrir davantage d’opportunités pour l’augmentation des exportations russes vers la Chine, a déclaré M. Grom, apportant une aide indirecte à l’objectif ambitieux des deux pays de faire passer leur commerce bilatéral à 200 milliards de dollars US d’ici 2024.
Source:french.china.org.cn |