Microsoft ouvre son plus grand laboratoire d’IA à Shanghai

Le géant technologique américain Microsoft est passé à la vitesse supérieure dans l’arène chinoise de l’intelligence artificielle (IA), annonçant mercredi dernier l’ouverture à Shanghai de son plus grand laboratoire consacré à l’IA et à l’Internet des objets (IdO). Cela montre que la coopération technologique de part et d’autre du Pacifique reste imperturbable vis-à-vis de l’escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Le laboratoire de Shanghai a pour objectif d’incorporer les technologies de l’IA et de l’IdO dans la production manufacturière, la vente au détail, la santé, les finances et la construction urbaine. Il proposera une large gamme de ressources, incluant l’innovation en matière de scénarios d’application et la formation de talents, a indiqué Microsoft dans un communiqué publié jeudi.

Depuis le mois de mars, le laboratoire a reçu les candidatures de près de 300 entreprises et partenaires. Trente entreprises ont été sélectionnées pour être les premières à rejoindre le laboratoire, dont 21 sont des startups basées à Shanghai.

Selon le communiqué, « les entreprises qualifiées peuvent recevoir une assistance et un accompagnement intégrés dans sept domaines » : l’incubation créative, la conception et la R&D, les essais et les expérimentations, la production de prototypes, l’assistance technique, la coopération commerciale et l’accompagnement opérationnel.

Ce lancement d’un nouveau laboratoire en Chine par Microsoft indique que la coopération technologique entre les entreprises chinoises et américaines se poursuit, malgré l’escalade des tensions commerciales entre les deux pays.

Il y a même eu des signes d’un renforcement des liens dans l’IA entre la Chine et les Etats-Unis, les deux premières puissances mondiales dans ce domaine.

Intel, le géant américain des puces électroniques, a par exemple annoncé à l’occasion d’une conférence à Beijing au mois de novembre dernier le lancement d’un programme pionnier dans le domaine de l’IA. Celui-ci inclut des plans de coopération avec un grand nombre d’universités majeures et d’instituts de recherche chinois pour explorer les tendances de l’IA, mais aussi améliorer l’enseignement de cette discipline dans les universités chinoises, ainsi que dans l’enseignement primaire et secondaire.

Dans une lettre de félicitations adressée à la Conférence internationale sur l’intelligence artificielle et l’éducation, qui s’est ouverte jeudi à Beijing, le président chinois Xi Jinping a indiqué que l’IA était une force motrice importante pour mener le nouveau cycle de révolution technologique et de transformation industrielle.

« La Chine est prête à travailler avec les autres pays à travers le monde pour discuter des problématiques exploratoires concernant l’IA, ainsi que des idées et des mesures pour le développement éducatif et l’innovation dans un contexte de développement rapide dans ce domaine », a souligné le président.

Ce ne sont pas seulement les géants technologiques étrangers, qui ont renforcé leur participation dans la recherche et développement de l’IA en Chine. Les principales entreprises chinoises spécialisées dans ce domaine sont également sorties de leur pré carré en ce qui concerne leur engagement dans la recherche.

La « licorne » de l’IA basée à Shanghai DeepBlue Technology a par exemple établi des infrastructures de recherche conjointe avec le Laboratoire national du Luxembourg, en plus de ses laboratoires mis en place conjointement avec des institutions chinoises, dont l’Université Tsinghua et l’Université Jiaotong de Shanghai.

Selon un porte-parole de DeepBlue Technology, le personnel de l’entreprise en R&D atteignait les 1000 employés au début du mois de janvier, soit la moitié du nombre total de ses effectifs.