Envoyer [A A]

La Ceintre et la Route alimente l’internationalisation du yuan

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 04. 2019 | Mots clés : yuan,yuan,La Ceintre et la Route


Les politiques sur certains marchés continuent cependant d’entraver les transactions.

La Ceintre et la Route a alimenté l’internationalisation du yuan, en particulier au cours de ces deux à trois dernières années, avec l’accélération des projets impliqués dans l’initiative. En Asie du Sud-Est, où les relations économiques avec la Chine sont plus étroites que dans d’autres pays et régions, l’utilisation du yuan est de plus en plus populaire.

Cependant, les politiques de change relativement strictes, ainsi que l’insuffisance du réseau de filiales des institutions financières chinoises sur de nombreux marchés des nouvelles Routes de la soie, restreignent l’internationalisation du yuan sur le court terme.

« Sur un plan positif, la croissance de l’utilisation du yuan dans les pays de la Ceintre et la Route a été plus rapide que l’utilisation globale du yuan dans le monde au cours de ces dernières années. Cette tendance est particulièrement évidente dans certains pays d’Asie du Sud-Est comme Singapour », explique Zhou Yu, le directeur du Centre de recherche en finance internationale de l’Académie des sciences sociales de Shanghai.

L’entreprise Shanghai Sunrise Polymer Material propose des services et des matériaux pour de nombreux projets de construction de la Ceintre et la Route au Laos, en Malaisie, au Cambodge et dans certains pays d’Afrique. D’après son directeur, Fu Lefeng, les règlements d’affaires sur ces marchés sont passés d’un modèle de règlement principalement en dollars américains à un modèle de règlement utilisant plusieurs devises et associant le yuan, les monnaies locales et le dollar.

« Par exemple, au Laos, nous réglons souvent les soldes en yuans, tandis qu’en Malaisie nous utilisons plus souvent le ringgit », explique-t-il.

Selon lui, ce changement a lieu de façon « très naturelle », car les entreprises locales acceptent de plus en plus les règlements en yuans dans leurs interactions d’affaires de plus en plus actives avec les entreprises chinoises. Cette tendance est également facilitée par le développement rapide des banques chinoises dans les pays des nouvelles Routes de la soie.

D’après un communiqué publié vendredi dernier par la Banque de Chine (BDC), celle-ci a créé douze banques de compensation en yuans à l’étranger, dont certaines dans les pays de la Ceintre et la Route comme la Malaisie. La BDC aide également les entreprises locales à utiliser le yuan pour le règlement d’affaires dans les pays le long de l’initiative.

« En tant qu’entreprise chinoise, nous préférons bien sûr régler en yuans, afin d’éviter les risques de change », explique Fu Lefeng.

Toutefois, Zhou Yu met en garde sur la rigueur des politiques de change dans les pays de la Ceintre et la Route : celles-ci sont en général plus strictes que celles des pays développés et pourraient entraver l’internationalisation du yuan.

Le 22 avril, l’Administration nationale des changes (SAFE pour State Administration of Foreign Exchange) a publié un rapport résumant les politiques de change des 123 pays et régions ayant signé des documents de coopération avec la Chine dans le cadre de l’initiative. Selon le rapport, ces pays ont des politiques de change différentes, mais la plupart d’entre eux imposent un certain niveau de restrictions, comme le contrôle des flux de capitaux transfrontaliers, les programmes de gestion des quotas et les limites sur les changes de devises.

D’après Fu Lefeng, les pays de la Ceintre et la Route diffèrent également en ce qui concerne la rigueur de leurs politiques de change: « Certains [pays] autorisent des flux de capitaux entrants et sortants relativement libres. D’autres, comme le Laos, sont relativement stricts en ce qui concerne la gestion des devises étrangères. De manière générale, ces mesures n’ont pas de répercussions trop importantes sur les activités locales des entreprises chinoises », explique-t-il.

Pour Zhou Yu, ce problème peut être arrangé par la signature d’accords entre les banques centrales en Chine et dans les pays des nouvelles Routes de la soie, afin d’« ouvrir un canal supplémentaire » pour leurs projets d’investissement.

Celui-ci ajoute que le nombre de filiales des banques chinoises dans les pays de la Ceintre et la Route reste insuffisant et qu’il faudra un peu de temps pour que la situation s’améliore.

« Sur le long terme, je pense que l’internationalisation du yuan sera une tendance inéluctable. Cette tendance ne bénéficiera pas uniquement à la Chine, mais aussi aux pays des nouvelles Routes de la soie, car un grand nombre de ces pays ont également soif de devises étrangères », note-t-il.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn