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Jeudi, le ministre chinois des Finances, Liu Kun, et le gouverneur de la Banque populaire de Chine (BPC, la banque centrale), Yi Gang, se sont engagés à renforcer la gestion de la dette et à mobiliser davantage de fonds privés pour la construction des infrastructures dans le cadre de l’initiative de « La Ceinture et la Route », suggérant un nouveau cadre permettant d’évaluer les risques d’endettement pour les pays partenaires.
A l’ouverture du 2e Forum de « La Ceinture et la Route »pour la coopération internationale, qui se déroulera sur trois jours à Beijing, le ministère des Finances a dévoilé un cadre d’analyse de la viabilité de la dette pour les économies participant à l’initiative.
Les institutions financières de Chine et des autres économies de l’initiative sont encouragées à utiliser les instruments « non-obligatoires » pour évaluer les risques d’endettement avant d’accorder un prêt. Selon le ministère, la méthode d’analyse se base sur les normes internationales proposées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.
« La Chine cherche à trouver un équilibre entre la réponse à ses besoins financiers, le développement durable et la viabilité de la dette. […] Nous allons construire un système de financement de haute qualité et aux normes élevées, afin de soutenir l’investissement durable et sur le long terme de « La Ceinture et la Route », tout en réduisant les risques », a expliqué Liu Kun.
Le ministre a suggéré de promouvoir la coopération financière pour les projets dans les pays tiers, les investissements en capitaux propres et l’attraction de plus de fonds privés.
« Le renforcement de la gestion de la dette et des risques est une considération majeure pour l’approfondissement de la coopération financière au sein de « La Ceinture et la Route », a pour sa part déclaré Yi Gang.
« La question de la dette dans les pays en développement doit être traitée de manière objective. Si la croissance de la dette s’accompagne d’améliorations des infrastructure, d’améliorations du niveau de vie de la population et de la productivité, ainsi que de la réduction de la pauvreté, celle-ci sera bénéfique à la viabilité de la dette sur le long terme », a-t-il souligné.
Yi Gang s’est engagé à utiliser davantage de fonds commerciaux basés sur le marché. Il a également indiqué que l’amélioration de la transparence pour le financement des projets était nécessaire, notamment pour le financement vert, de même que l’utilisation des devises locales dans les investissements de l’initiative pour limiter les risques liés aux taux de change.
« Le lancement des marchés d’obligations libellées en devises locales permettra d’attirer de manière effective les fonds à long terme et de réduire les asymétries monétaires », a-t-il fait savoir.
Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, était également présente à ce forum. Selon elle, l’attention croissante portée par la Chine au succès sur le long terme des projets de « La Ceinture et la Route » et le cadre pour la viabilité de la dette de l’initiative sont « une avancée bien venue dans la bonne direction ».
« La poursuite de l’ouverture du secteur financier de la Chine, notamment en ce qui concerne le marché des obligations, soutiendra la diversification et l’internationalisation du yuan », a-t-elle ajouté.
Liu Kun a par ailleurs indiqué qu’un centre multilatéral de coopération pour financer le développement avait récemment été établi − conjointement avec huit institutions multilatérales de développement, dont la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) − afin de préparer des projets de « haute qualité » et de promouvoir les normes internationales dans le financement de « La Ceinture et la Route ».
Les institutions financières chinoises ont injecté plus de 440 milliards de dollars (395 milliards d’euros) pour les projets d’infrastructures de l’initiative. Les fonds d’investissements à l’étranger libellés en yuans représentent plus de 320 milliards de yuans (43 milliards d’euros) et le marché chinois des capitaux a aidé les entreprises à lever quelque 500 milliards de yuans en fonds propres.
Selon la Banque centrale, les pays et les entreprises de « La Ceinture et la Route » ont également émis plus de 65 milliards de yuans d’« obligations Panda », des emprunts émis en yuans sur le marché domestique chinois.
La Banque mondiale estime quant à elle que la coopération dans le cadre de « La Ceinture et la Route »devrait permettre de réduire les coûts du commerce international de 1,1 % à 2,2 % en 2019.
Source:french.china.org.cn |