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Une nouvelle loi sur le e-commerce freine les daigou

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 02. 2019 | Mots clés : e-commerce,daigou


Au cours de la dernière saison des achats pour la fête du Printemps, les intermédiaires d’achats personnels à l’étranger, connus en Chine sous le nom de « daigou », ont enregistré un déclin soudain du fait de l’influence d’une nouvelle loi sur le e-commerce. Si certains ont décidé de s’enregistrer en tant que vendeurs légaux, d’autres considèrent de délaisser cette activité.

Cette nouvelle loi sur le e-commerce, qui a pris effet le 1er janvier, stipule que les e-commerçants doivent enregistrer leur activité, recevoir une licence et payer des impôts, mais aussi qu’ils sont responsables pour l’importation de produits frauduleux. Les contrevenants sont passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 yuans (2630 €). 

Cette loi a été adoptée alors que le secteur des daigou était florissant. Un daigou désigne un acheteur personnel, qui achète des produits étrangers sur commande spéciale ou qui organise une équipe pour gérer les commandes plus importantes. 

Au cours de ces dernières années, les daigou sont devenus l’un des moyens les plus populaires pour les consommateurs chinois qui souhaitent acquérir des produits étrangers. Avec l’essor de cette activité, certains pays - notamment l’Australie - ont ouvert des boutiques spécialisées, « dont les seuls clients sont des acheteurs personnels pour les consommateurs chinois », rapporte le site d’information Business Insider. Or, certains d’entre eux se sont révélés avoir vendu des produits contrefaits en utilisant des factures falsifiées.

Au Japon, l’une des destinations étrangères les plus populaires pour les touristes chinois, les daigou ont enregistré une saison des achats mitigée au cours de la dernière fête du Printemps.

Les touristes chinois se rendaient en masse dans les magasins hors-taxes au cours des précédentes fêtes du Printemps. Ce n’a pas été le cas au mois de février dernier avec la fin de cette période d’achats particulièrement importante, explique M. Seino, vendeur dans un centre commercial de Tokyo.

Sun Kaichun, étudiante chinoise au Japon et daigou à temps partiel, explique qu’elle envoyait autrefois des pleins sacs de produits japonais en Chine. Désormais, elle aide uniquement ses amies à acheter des produits portables et les rapporte en Chine dans ses bagages au cours de la fête du Printemps.

« Je ne sais pas si je vais poursuivre ce travail », note la jeune étudiante, ajoutant qu’elle gagnait environ 3000 yuans à chaque fois qu’elle envoyait des produits et qu’elle avait fait cela trois à quatre fois l’année dernière. « Je n’ai gagné que 4000 ou 5000 yuans cette fois-ci », explique-t-elle.

Mme Qiong, une daigou basée au Royaume-Uni qui envoyait principalement des produits cosmétiques, des accessoires et des vêtements, note également une baisse d’activité en 2019. Selon elle, les produits sont désormais beaucoup plus taxés et certains lui sont même renvoyés. « Les agents douaniers sont devenus plus stricts sur le contrôle des produits, explique-t-elle. Désormais je n’envoie plus que du lait en poudre en Chine, car [ce produit] garde une base de clients stable », explique-t-elle. 

Pour se mettre en conformité avec cette nouvelle loi, certains daigou ont décidé d’enregistrer leur activité en tant que e-commerçants légaux. « Avec l’enregistrement de notre activité, nous devons désormais payer des taxes. Nous avons donc augmenté les prix en 2019 », explique Ruru, une daigou basée en Corée du Sud, dont les ventes n’ont semble-t-il pas souffert de cette augmentation.

Certains daigou basés à Hong Kong ou en Australie affirment qu’ils envisagent d’abandonner cette activité, car l’enregistrement est difficile et les profits sont limités.

D’après les analystes, cette nouvelle loi n’a pas pour objectif d’interdire les daigou, mais plutôt de réguler le secteur. Liu Junhai, un professeur de droit commercial à l’Université Renmin de Chine, explique ainsi au Global Times que « dans le cadre de cette nouvelle loi sur le e-commerce, certains comportements commerciaux font l’objet d’un contrôle plus strict du gouvernement, ce qui peut réduire le nombre de contrefaçons ».



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Source:french.china.org.cn