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Beijing s'engage à la neutralité dans ses relations avec les entreprises publiques

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 10. 2018 | Mots clés : neutralité, réforme

La Chine maintiendra sa position neutre vis-à-vis de la concurrence sur le marché et traitera les entreprises quelque que soit leur actionnariat sur un pied d’égalité, a annoncé lundi le régulateur des actifs et entreprises d’Etat de Chine. 

Peng Huagang, porte-parole de la Commission de supervision et d'administration des actifs d'Etat, a déclaré que l'objectif de la réforme et du remaniement des entreprises publiques du pays était de transformer les entreprises d'Etat en entités indépendantes réellement autogérées, auto-disciplinées et capables d'endosser pleinement la responsabilité financière de leur activité. 

M. Peng réagissait aux spéculations récentes des médias selon lesquelles certaines sociétés d'Etat géantes tiraient parti de la difficulté éprouvée par certaines sociétés privées cotées en bourse pour procéder à des fusions-acquisitions à des prix avantageux. Certains médias ont affirmé que les entreprises d'Etat étaient en expansion alors que les entreprises privées subissaient une contraction. « Les entreprises publiques n'ont aucune intention d'acquérir ou de fusionner avec des sociétés privées cotées en bourse dans un environnement de marché équitable, quelles que soient les circonstances », a déclaré M. Peng lors d'une conférence de presse à Beijing. « Au lieu de cela, 2 618 entreprises d'Etat, comme Shanghai Baosteel Gases, ont transféré leur participation majoritaire à des entreprises privées, conformément aux directives ces dernières années », a-t-il noté.

Il a par ailleurs remarqué que le gouvernement resterait également neutre vis-à-vis des entreprises quelle que soit la forme d’actionnariat, s'opposant à la pratique consistant à appliquer des règles différentes aux entreprises en fonction de leur actionnariat. La Chine est également opposée à l'idée de restrictions discriminatoires aux entreprises d'Etat et soutient le principe de neutralité concurrentielle, a déclaré M. Peng.

Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, la neutralité de la concurrence signifie que les entreprises publiques et les entreprises privées se font concurrence sur un pied d'égalité. C’est essentiel pour une utilisation efficace des ressources dans l’économie et donc pour permettre la croissance et le développement.

Alors que le principe de la neutralité de la concurrence jouit d'un large soutien dans le monde entier, le réaliser dans la pratique est en réalité une question beaucoup plus difficile, ont déclaré les analystes.

Xiang Anbo, chercheur en développement des entreprises au Centre de recherche sur le développement du Conseil des Affaires d'Etat, a noté la transformation de la politique économique de la Chine, passant de l'accent mis sur la politique industrielle à celui mis sur la politique concurrentielle. Au cours de ce processus, le gouvernement a déjà commencé à faire avancer la réforme substantielle de ses entreprises publiques afin de s'adapter au nouvel environnement politique et de prendre l'initiative pour être compatible avec la réglementation relative à la politique de concurrence, a déclaré M. Xiang. En outre, la politique de la concurrence doit prendre en considération le fait que la Chine compte un grand nombre de sociétés d'investissement et d'exploitation d’Etat et que le pays doit appliquer le principe de la neutralité de la concurrence, offrir une marge de manœuvre suffisante pour la performance des entreprises d'Etat et leur permettre de jouer un rôle positif, a-t-il ajouté.

Yi Gang, gouverneur de la Banque populaire de Chine, la banque centrale du pays, a déclaré que le pays envisageait de promouvoir une réforme des entreprises d'Etat basée sur le principe de la neutralité concurrentielle. Il a tenu ces propos lors du Séminaire bancaire international du Groupe des 30 à Bali en Indonésie, qui a lieu tous les ans. Le groupe est un organe international composé des représentants des principaux organismes financiers et d’universitaires.

Au cours de la prochaine étape, la Chine accélérera ses réformes et son ouverture pour résoudre les problèmes structurels de son économie, ainsi que pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle, a fait savoir M. Yi, ajoutant que le pays continuerait à promouvoir l'ouverture du secteur des services, notamment celle du secteur financier

La Commission de supervision et d’administration des actifs d’Etat a par ailleurs annoncé que la croissance des bénéfices des entreprises d’Etat relevant du gouvernement central s’était accélérée au cours des trois premiers trimestres de cette année. Les bénéfices cumulés ont atteint 1 350 milliard de yuans (195 milliards de dollars) entre janvier et septembre, en hausse de 21,5 % sur un an, tandis que leurs revenus commerciaux cumulés ont augmenté de 11 % pour atteindre environ 21 100 milliards de yuans, soit environ 0,9 point de plus que le taux de croissance du premier semestre 2018.

Ces chiffres montrent que les entreprises chinoises relevant du gouvernement central se sont adaptées aux exigences de la politique de la concurrence pour optimiser les retombées économiques globales et maximiser le bien-être social, a déclaré Li Jin, chercheur en chef de l’Institut de recherche sur les entreprises de Chine. « Sur le long terme, elles vont se concentrer sur la gestion des capitaux et la réforme de la copropriété pour améliorer davantage leur capacité bénéficiaire. »

Parmi les indicateurs financiers concernant les entreprises d’Etat relevant du gouvernement central et qui ont également été publiés lundi, figurent une nouvelle baisse des ratios d’endettement, des investissements poussés dans les immobilisations et une augmentation des flux de trésorerie.


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Source:french.china.org.cn