[A A] |
Le 19 mai 2018, le festival des sciences et technologies de Minhang, dans le parc de l'industrie culturelle et créative de Shanghai, a été inauguré sous le thème « L’innovation, moteur du développement – La transformation permise par les réalisations scientifiques et technologiques nationales ». La société Asage Robot (Shanghai) Co., Ltd a remporté le prix des Dix meilleures start-ups de technologie de pointe de Minhang, et son directeur Wen Zhongmeng a été sélectionné pour le Programme des talents de Shanghai Pujiang.
China.org.cn a pu interviewer Wen Zhongmeng et discuter de son expérience d’études en France il y a huit ans avant son retour pour fonder son entreprise en Chine. Ce jeune homme originaire de la province du Shandong, né dans les années 1990, a évoqué avec franchise ce que lui ont apporté ses cinq années d’études à l’étranger, ainsi que l’environnement entrepreneurial qui l’a convaincu de revenir en Chine.
Après l’obtention de sa licence à l'Institut de Technologie de Harbin en 2010, Wen Zhongmeng est parti à l'Université de technologie de Troyes pour effectuer un Master en mécanique, matériaux et procédés avancés. Il a également participé en parallèle à de nombreuses expériences de recherche en systèmes électriques pour des entreprises dans un laboratoire affilié au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), ce qui lui a donné les bases nécessaires à la création de son entreprise à son retour.
Le site officiel du ministère chinois de l'Éducation montre qu’en 2017, 608 400 étudiants chinois sont partis à l'étranger, ce qui fait des jeunes Chinois le plus gros contingent d’étudiants en mobilité internationale. De plus en plus d’entre eux décident de rentrer en Chine après l'obtention de leur diplôme. De 1978 à la fin de l’année 2017, la proportion d’étudiants choisissant de retourner en Chine pour leur carrière à la fin de leurs études était de 83,73 %. En 2017, le nombre d'étudiants rentrant en Chine a augmenté de 11,19 % en glissement annuel pour atteindre 480 900, dont 227 400 doctorants et post-doctorants.
A la fin du mois de novembre 2015, Wen Zhongmeng a décidé de retourner en Chine pour lancer son entreprise. Il a passé trois mois à visiter un certain nombre d'usines dans la région du delta du Yangtsé, et en février 2016, il a enregistré sa société. Dès le mois de mai, il avait en main sa licence d’exploitation, et en août, il a remporté son premier tour de table d'investissement. Il explique que rien de tout cela, en si peu de temps, n’aurait été possible sans le bon environnement pour la création d’entreprises en Chine et le soutien actif des collectivités locales. « Notre entreprise a obtenu environ 50 millions d'investissements en capital-risque depuis sa création, et notre usine à Zhuhai a reçu des subventions et le soutien des autorités locales », précise-t-il.
Ces dernières années, l'industrie de la robotique en Chine suit une tendance de développement rapide. Les robots industriels attirent beaucoup d’investissements dans l'industrie manufacturière, et représentent une orientation importante pour la transformation et la modernisation des entreprises. En outre, les percées réalisées dans l’intelligence artificielle, la baisse des coûts des composants de base et l'émergence de produits « pionniers » ont conduit à l'essor des robots de service intelligents.
Wen Zhongmeng et son équipe, dont les produits phares sont des robots modulaires légers, tentent de faire sortir les robots des seules usines pour les mettre au service de l’humanité au quotidien. « Par exemple, nous travaillons en coopération avec l'Université Tsinghua sur un projet de robot de rééducation des membres supérieurs qui serait capable de masser et de traiter les patients souffrant de paralysie après un accident vasculaire cérébral ou de lésions musculaires », explique-t-il.
Peu de temps après la création de l’entreprise, en 2016, Wen Zhongmeng et son équipe technique ont remporté un prix décerné par l’ambassade de France en Chine pour leur travail de recherche et développement sur un bras robotique. « Cela a été une surprise et un grand encouragement pour nous. Même si l’on sait que l’on va dans la bonne direction, des doutes surviennent parfois, c’est pourquoi il est particulièrement important d’avoir une reconnaissance extérieure », dit-il. Lors de sa visite en Chine en juin 2018, le premier ministre français Édouard Philippe a été très intéressé par la découverte des produits de l’entreprise. « Les échanges entre la Chine et la France dans le domaine de la robotique se déroulent actuellement avant tout par des interactions individuelles de partage et de recherche, on n’a pas encore mis en place des échanges au niveau de l’industrie ou au niveau gouvernemental. Je pense toutefois que les besoins technologiques des deux pays ont atteint un certain niveau, et que la normalisation des échanges se produira naturellement », observe-t-il.
« Mon conseil aux jeunes qui rentrent en Chine par esprit d'entreprise est de ne pas se lancer à l’aveugle, il faut étudier son projet avec soin, savoir pourquoi on veut créer une entreprise. Si l’on n’a pas encore bien pensé à tout cela, mieux vaut travailler d’abord quelques années. Lorsque le projet est mûr, il ne faut plus hésiter, il faut agir vite, car sur le chemin de l'entrepreneuriat, on ne peut jamais être entièrement prêt », affirme-t-il.
Wang Wenye, journaliste pour China.org.cn
Source:french.china.org.cn |