La Chine et l'UE prônent l’ouverture contre l'impact du protectionnisme américain

Pourquoi les investisseurs chinois préfèrent-ils l'Europe à l'Amérique du Nord? En 2017, les investissements chinois en Amérique du Nord ont chuté de 35 % pour passer à 30 milliards de dollars, tandis que les investissements en Europe ont augmenté de 76 % pour atteindre 81 milliards de dollars, selon un rapport récent du cabinet international d’avocats Baker McKenzie.

Avec la croissance de ses investissements à l'étranger, la Chine devrait conserver sa position de deuxième plus grande source d'investissement direct à l'étranger (IDE). Le choix de destination des investissements des Chinois a un impact important sur les flux d'investissement mondiaux.

L'enthousiasme des investisseurs chinois pour l'Europe reflète la confiance de la Chine dans l'économie européenne. Alors que le président américain Donald Trump poursuit des politiques commerciales protectionnistes, l'attitude européenne en faveur du libre-échange tranche. Selon la plupart des observateurs, la Chine et les pays européens vont promouvoir le commerce bilatéral et multilatéral grâce à une ouverture mutuelle.

Une attitude en faveur du libre-échange est une condition préalable essentielle à l'intégration économique. Il semble que le marché européen est de plus en plus unifié et la Chine est confiante dans la poursuite de ce processus. Bien que les entreprises chinoises investissent dans des pays européens spécifiques, la plupart d'entre elles gardent un œil sur le continent dans son ensemble. L'intégration économique peut aider les entreprises chinoises d'un pays européen à atteindre d'autres marchés grâce au commerce intrarégional.

Certaines entreprises chinoises, comme le constructeur de poids-lourds Sinotruk, cherchent un point d'appui dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) dans leur stratégie d’entrée sur le marché de l’Union. Certains craignent que la coopération de la Chine avec les PECO ne provoque des divisions dans l'économie européenne, mais les entreprises chinoises sont les soutiens les plus actifs envers l'intégration économique de l'Europe.

La plupart des entreprises sont prêtes à agir pour aider les pays européens à progresser vers un marché économique unique, et c’est pourquoi elles choisissent les PECO comme tremplin pour entrer sur le marché de l'UE. En revanche, l'Amérique du Nord recule dans la formation d’un marché unique. Sous les impulsions protectionnistes de Donald Trump, l'Accord de libre-échange nord-américain est condamné à un destin incertain. Certaines entreprises chinoises adoptent une attitude attentiste avant d'investir aux Etats-Unis.

L'appétit des entreprises chinoises pour les investissements à l'étranger remodèlera progressivement les chaînes d'approvisionnement mondiales. Toutefois, l’élan antimondialisation aux Etats-Unis ira au détriment de leur place dans ces chaînes d'approvisionnement.

Il y a quelques jours, l'UE a annoncé qu'elle participerait aux consultations demandées par la Chine à l'OMC sur les taxes américaines à l'importation d'acier et d'aluminium. La démarche de l'UE reflète les préoccupations des pays européens face aux politiques de Donald Trump visant à toujours placer « l'Amérique d'abord ».