La Chine au centre de l’intégration économique asiatique

Selon un rapport sur la compétitivité asiatique publié dimanche par le Forum asiatique de Bo'ao (FAB), l'intégration économique régionale asiatique s'est recentrée sur la Chine en 2017, grâce aux efforts intenses et au fort soutien des autres pays asiatiques.

La Chine, la première économie asiatique, a déployé de grands efforts pour pousser l'intégration économique asiatique, a déclaré Lin Guijun, vice-président de l'Université du Commerce international et d'économie de Beijing et également l'un des auteurs du rapport, en marge du FAB qui se tient dans la province de Hainan, dans le sud de la Chine.

En tant qu’élément qui a grandement stimulé le développement fort de l'intégration économique régionale asiatique ces dernières années, l'initiative des Nouvelles routes de la Soie proposée par la Chine a pleinement démontré la sagesse et la capacité de planification de la Chine, a indiqué le rapport.

L'initiative des Nouvelles routes de la Soie contribue à la formation d'un groupe eurasiatique composé d'un grand nombre de partenaires commerciaux de premier plan et participe à l'expansion des marchés internationaux, a souligné M. Lin.

En 2017, les dividendes du développement prévus par cette initiative ont commencé à être versés, profitant aux pays et aux régions le long des routes. Les entreprises chinoises ont établi 56 zones de coopération économique et commerciale dans plus de 20 pays, générant 1,1 milliard de dollars de recettes douanières et 180 mille emplois pour ces pays.

En 2018, la Chine va faire progresser les négociations dans dix d'accords de libre-échange (ALE); elle lancera par ailleurs dix études de faisabilité pour la création d’ALE et veillera à ce que les négociations du Partenariat économique régional global (PERG) bénéficient de progrès substantiels.

La Chine reste en neuvième place en termes de compétitivité globale sur 37 économies asiatiques en 2017, alors que sa vitalité économique occupe une position de leader en Asie, a noté le rapport.

Une interdépendance en baisse

Les économies asiatiques continuent de dominer la croissance mondiale en 2017, mais les échanges commerciaux régionaux et les marchés financiers restent confrontés à des défis en raison du protectionnisme croissant et des incertitudes, selon un rapport sur les progrès de l'intégration économique asiatique, publié dimanche par le FAB.

« La croissance des échanges en Asie a connu des signes modestes d'amélioration en 2017, mais elle est loin de son âge d'or précédent. L'interdépendance commerciale des pays asiatiques continue de connaître une tendance à la baisse face au protectionnisme commercial mondial et aux incertitudes vis-à-vis de la chaîne de valeur mondiale », a déclaré M. Lin.

L'autosuffisance commerciale de la région a continué de baisser en 2016, l'indice de dépendance passant de 51,48 % en 2015 à 50,74 %, selon le rapport.

En raison des incertitudes complexes dans la région et dans le monde, presque toutes les grandes économies asiatiques à l'exception de la Corée du Sud, de l'Inde, de Singapour, de la Malaisie et des États-Unis ont réduit leur dépendance commerciale à l’égard de l'Asie en 2016.

Par ailleurs, les marchés financiers de la région ont également fait face à d'énormes défis, l'intégration financière de l'Asie continuant à stagner, selon le rapport.

La tendance générale de la fuite de capitaux en 2016 du fait des incertitudes quant à la croissance en Asie et des risques économiques et politiques plus élevés a été soulignée. Ainsi, selon le rapport, les 10 plus grandes économies asiatiques ont connu des sorties de capitaux de 689 milliards de dollars, un contraste marquant avec les entrées de 570 milliards de dollars.

Une approche collective

Dans ce contexte, les experts ont appelé les économies asiatiques à coordonner leurs efforts pour faire face aux pressions protectionnistes des pays occidentaux et pour stimuler la croissance économique en Asie.

Zhou Wenzhong, secrétaire général du FAB, a déclaré dans son second rapport que l'Asie devrait travailler de concert pour adopter une approche commune devant les pressions externes, tant sur le plan macroéconomique que commercial, pour inverser la tendance de la « fuite vers la sécurité » et résister aux pressions protectionnistes des pays développés occidentaux.

L'Asie devrait également élaborer des politiques claires pour faire face aux changements structurels dans la chaîne de valeur mondiale, trouver des moyens novateurs de croissance, et ne ménager aucun effort pour approfondir les réformes financières de chaque économie de manière coordonnée, a noté enfin M. Zhou.