Huang Ping, membre du 13e Comité national de la CCPPC : « Le maintien par l’UE d’une politique protectionniste est un remède pire que le mal »

La Commission européenne a annoncé le 6 mars sa décision de prolonger pour cinq ans ses droits antidumping sur les importations de tubes et de tuyaux sans soudure de fabrication chinoise, et de continuer à imposer des droits de douane allant de 48,3% à 71,9% aux produits chinois concernés. Selon des statistiques, 27 des 53 mesures antidumping lancées par l’UE sur les importations de produits en acier visent la Chine.

Le maintien par l’UE d’une politique protectionniste est un remède pire que le mal

Huang Ping, membre du 13e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et directeur de l’Institut des études sur l’Europe relevant de l’Académie des sciences sociales de Chine, a affirmé lors d’une interview exclusive avec China.org.cn le 7 mars que le maintien par l’UE d’une politique protectionniste est un remède pire que le mal, et que cela ne profitera à personne.

Selon lui, les économies développées ont été fortement affectées par la tempête financière mondiale de 2007-2008, et leur reprise s’avère très lente. L’UE se montre particulièrement fragile, étant donné que son intégration économique n’est pas encore achevée  et qu’elle manque de projets financiers et budgétaires unifiés.

Par ailleurs, l’Europe est confrontée à un grand nombre de problèmes tels que le vieillissement de la population, la forte pression sur l’emploi et la crise des réfugiés. De son côté, l’économie chinoise se montre en bonne santé, qu’il s’agisse de l’ampleur, de la vitesse ou de la dynamique de son développement.

Toujours selon M. Huang, cette décision de l’UE va à l’encontre du partenariat stratégique global sino-européen mis en place depuis de longues années: « Les mesures de protectionnisme, dont le maintien des droits de douane, n’est pas une approche favorable au règlement des différends ».

Selon lui, l’UE devrait tenir compte des changements survenus dans la structure de l’économie mondiale, et la Chine et l’UE devraient résoudre les problèmes similaires via des consultations bilatérales.

L’UE doit réajuster de manière appropriée son accès pour attirer des investissements étrangers

M. Huang a indiqué l’importance pour les entreprises chinoises, dans le contexte de la mondialisation, de procéder à des réajustements à des moments opportuns afin d’être en phase avec leur temps et de mettre en œuvre des mesures politiques, y compris le système de la liste négative, visant à mieux s’intégrer dans le marché international. L’UE, de son côté, devrait opérer des changements appropriés et entreprendre une profonde réflexion sur ses actions. L’UE a actuellement mis en place des accès trop difficiles en matière de normes de l’environnement et de travail, ce qui est défavorable aux investissements étrangers.

« La coopération économique entre la Chine et l’Europe, y compris dans les domaines du commerce, de l’investissement et de la finance, pourrait être bien meilleure qu’à présent, voire même devenir un modèle », affirme Huang Ping. L’UE doit se rendre compte de la tendance irréversible représentée par les investissements chinois à l’étranger, la Chine étant la deuxième plus grande économie du monde, et c’est un fait objectif auquel l’UE doit s’adapter.