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La Chine devient le plus grand importateur de pétrole au monde

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 02. 2018 | Mots clés : La Chine,plus grand importateur,pétrole

 

Alors que la Chine a dépassé les Etats-Unis pour devenir le plus grand importateur de pétrole au monde en 2017, les experts prévoient une augmentation marginale en 2018, avec un pic cyclique possible en 2020 ou juste après.

 

Selon un rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publié lundi, la Chine a surpassé les Etats-Unis en importations de pétrole brut en 2017, avec 8,4 millions de barils par jour (bpj) contre 7,9 millions pour les Etats-Unis.

 

L’EIA a déclaré que l’augmentation dans les importations était principalement due aux capacités supplémentaires de raffinage et au stockage stratégique, associés à une diminution de la production domestique de pétrole.

 

Etant donné le déclin attendu de la production chinoise en pétrole brut, le rapport de l’EIA estime que les importations chinoises de pétrole brut devraient continuer à augmenter au moins sur les deux prochaines années.

 

Pour Jin Lei, un professeur de la China University of Petroleum, cette augmentation annuelle de 10 % fut principalement le résultat de prix du brut relativement stables au niveau mondial. Les données douanières montrent qu’en 2017, les importations de pétrole brut ont atteint les 420 millions de tonnes.

 

« Avec des prix mondiaux du brut qui devraient probablement monter à près de 60 $ par baril, l’augmentation des importations chinoises de pétrole brut devrait être maintenue à moins de 10 %, mais la tendance globale à l’augmentation ne changera pas cette année », indique-t-il.

 

Quant à la question de savoir quand les importations chinoises de pétrole brut atteindront leur pic, Jin Lei répond: « Bientôt. »

 

« Ce pic [surviendra] probablement peu après 2020, du fait de la possible utilisation en masse des voitures hybrides et utilisant les nouvelles énergies, ainsi que de l’augmentation dans la consommation de gaz naturel et l’utilisation croissante d’autres sources alternatives d’énergie, comme les énergies renouvelables », explique-t-il.

 

Selon lui, il est cependant difficile de prévoir à l’heure actuelle, si les importations chinoises de pétrole brut resteront stables après 2020 ou continueront à augmenter: « Sur le long terme, si les sources alternatives ne se matérialisent pas comme prévu et que la demande continue de croître, les importations de brut continueront d’augmenter. »

 

Pour Chen Ruibi, analyste en chef dans le domaine de l’énergie au sein de l’entreprise Hicend Futures basée à Shanghai, il est « impossible » que les importations chinoises de pétrole atteignent leur pic à court ou moyen terme: « Malgré certains succès, la restructuration économique de la Chine ne peut pas se faire du jour au lendemain. Les besoins à court terme du développement signifient que la Chine ne peut pas échapper à sa dépendance à l’égard des sources traditionnelles d’énergie, parmi lesquelles le pétrole joue un rôle majeur. »

 

Etant donné le nombre limité de champs pétrolifères chinois récupérables à la fois sur le plan économique et technologique, la Chine peut difficilement se défaire de sa forte dépendance vis-à-vis du pétrole brut, souligne-t-il.

 

Sur cette question, les géants chinois du pétrole ont pesé dans la balance au cours de ces derniers jours.

 

La China Petroleum and Chemical Industry Federation, une corporation industrielle, estime que la demande apparente de la Chine, c’est-à-dire sa production intérieure associée à ses importations nettes, pourrait augmenter de 5 % en 2018 pour atteindre les 630 millions de tonnes.

 

La fédération a publié des prévisions pour plusieurs types de brut de référence cette année: le prix du West Texas Intermediate (WTI) américain devrait atteindre les 55 $ par baril; le baril de Brent - une référence internationale - devrait atteindre les 60 $; et le baril de Daqing (une base majeure de production de brut dans le nord-est de la Chine) devrait avoisiner les 53 $.

 

La demande apparente de la Chine en brut devrait atteindre les 615 millions de tonnes en 2018, enregistrant une augmentation de 4,6 % en glissement annuel, indiquait le 17 janvier le site d’information Sohu.com, citant le rapport d’un institut de recherche affilié au géant pétrolier chinois, la CNPC.

 

La dépendance de la Chine à l’égard des importations de brut en 2017 représentait 67,4 % de sa demande. En 2018, le volume net de ses importations de brut devrait être de 423 millions de tonnes, soit 6,7 % de plus qu’en 2017.

 

Selon un rapport publié jeudi dernier par le géant chinois du gaz et du pétrole Sinopec, la demande chinoise en pétrole raffiné pourrait augmenter de 3 % en 2018.

 

Avec le déclin des importations provenant du Moyen-Orient, les Etats-Unis et le Brésil vont devenir des sources importantes pour les importations chinoises de brut. La Russie devrait quant à elle rester la source principale d’approvisionnement, indique le rapport de Sinopec.

 

Pour Jin Lei, la Chine va avoir de plus en plus de sources diversifiées d’énergie: « En plus du déclin de la proportion du brut de l’OPEC, l’huile de schiste résultant des explorations américaines et chinoises dans l’océan Arctique pourrait compléter les ressources énergétiques de la Chine. » Il note, que le pétrole d’Asie centrale, d’Amérique latine et d’Afrique seront également des alternatives au pétrole de l’OPEC.

 

Selon lui, « en matière de sécurité énergétique, les pipelines [d’Asie centrale, de Russie et du Myanmar] font partie des premiers à être sécurisés [et] des ports au Pakistan pourraient être utilisés pour transporter le pétrole par voie terrestre, afin de contourner les régions sensibles ».

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Source:french.china.org.cn