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Conférence centrale sur le travail économique: une feuille de route pour 2018 et au-delà

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 01. 2018 | Mots clés : CCTE,Chine,économie

Deux mois après le XIXe Congrès national du Parti communiste chinois, la Conférence centrale sur le travail économique (CCTE) a établi une feuille de route économique claire et exhaustive pour 2018 et au-delà. 

La CCTE, qui s’est déroulée du 18 au 20 décembre 2017 à Beijing, s’inscrit dans le prolongement du rapport de Xi Jinping à l’issue du XIXe Congrès national du Parti communiste chinois en octobre dernier : c’est un moment crucial pour faire entrer l’économie chinoise de plain-pied dans la phase de réalisation de la société de moyenne aisance d’ici à 2020. 

Deng Xiaoping avait sonné le début de la réforme et de l’ouverture de l’économie chinoise à la fin des années 1970 avec le 3e plénum du XIe Comité central du PCC. Avec les Quatre modernisations, la Chine avait repris son rang de grande puissance pour devenir la seconde économie mondiale. Avec l’entrée dans la phase cruciale du développement qui mènera à la réalisation du « Rêve chinois », la Pensée de Xi Jinping sur l'économie socialiste aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère a été au centre de la CCTE cette année. Pendant cette période, la Chine va s’efforcer d’orienter son développement vers la qualité tout en contenant les risques sur le front financier et international. 

La qualité de la croissance, un enjeu vital 

L’accent mis sur une croissance rapide avec une industrialisation à forte intensité de main-d’œuvre et de ressources énergétiques cède depuis déjà quelques années la place à une croissance de haute qualité. 

Par ailleurs, le modèle économique chinois passe de la dépendance aux exportations et aux investissements à la consommation des biens et services de qualité et à l’innovation grâce à la réforme structurelle du côté de l’offre dans un contexte de forte progression du revenu disponible moyen par habitant, dont il est prévu qu’il doublera entre 2010 et 2020. 

La Chine va aussi renforcer son dispositif de lutte contre la pollution et la dégradation de l’environnement par des mesures incitatives et la promotion des technologies vertes dans le secteur manufacturier et énergétique. 

La maîtrise des risques, une priorité urgente 

Lors de la CCTE, les hauts responsables chinois ont décidé de maintenir une politique budgétaire proactive et une politique monétaire « prudentielle et neutre ». 

Les risques financiers sont néanmoins bien présents, notamment le surendettement de certaines grandes entreprises et de collectives locales, ainsi que la constitution d’une bulle des actifs dans l’immobilier notamment. 

Avec un taux de croissance du PIB plus rapide que celui des grandes économies, la Chine dispose cependant d’un potentiel qui lui permet de donner une impulsion à son économie sans avoir recours à des mesures de relance ou à la création monétaire. Cet atout permettra au pays d’assainir son secteur financier tout en garantissant les crédits à l’économie réelle ainsi que les financements sociaux. 

Les autorités chinoises sont aussi attentives aux évolutions de deux marchés qui ont connu une forte volatilité ces dernières années : le marché des changes et le marché boursier. 

Le taux de change du yuan devrait rester stable dans un contexte d’internationalisation continu mais maîtrisé de la monnaie chinoise, de reprise économique mondiale et de hausse des taux d’intérêt américain. Cette stabilité permettra de mieux orienter les flux entrants et sortants de capitaux vers des projets à plus long terme, plus efficaces et rentables.  

La stabilité et l’internationalisation du marché boursier chinois sont aussi essentielles pour mieux diversifier les modalités de financement et éviter que les crédits à l’économie réelle ne reposent excessivement sur l’endettement. Ce sera un chantier difficile, mais nécessaire, notamment pour les entreprises technologiques et les start-ups en mal de financements qui fleurissent partout en Chine. 

Un rôle majeur à l’international 

Cette nouvelle donne chinoise aura des répercussions internationales considérables, la Chine contribuant à hauteur de 30 % à la croissance de l’économie mondiale. La conjonction de différents facteurs aggravants comme la montée du protectionnisme et les antagonismes commerciaux rmenacent néanmoins de peser sur l’économie chinoise en 2018. 

Alors que le gouvernement américain vient récemment de qualifier la Chine de « concurrent stratégique », le pays s’ouvre sans cesse davantage en mettant en place des zones de libre-échange, en proposant un mécanisme de traitement national en matière de préétablissement et un système de liste négative de plus en plus libéral, sans même évoquer la grande exposition internationale des importations l’an prochain, visant à rééquilibrer les échanges commerciaux de la Chine avec le reste du monde. 

Lors de la CCTE, il a été clairement stipulé que la Chine deviendra un « pays commercial majeur » d’ici à 2020 et le succès de l’Initiative des nouvelles Routes de la Soie témoigne entre autres de la volonté chinoise d’inclusivité, et à plus long terme, d’établissement d’une communauté de destin de l’humanité. 

Du XIXe Congrès national à la CCTE, deux mois à peine se sont écoulés pour concrétiser la vision chinoise de la nouvelle ère. C’est une feuille de route, mais c’est aussi un engagement solennel qui sera respecté. 

Par Jacques Fourrier 

(L’auteur est un journaliste et commentateur basé à Beijing)

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Source:french.china.org.cn