Forte augmentation du commerce extérieur de la Chine après une baisse de deux ans

Des conteneurs, vus dans le port en eaux profondes de Yangshan, dans la zone franche de Shanghai, le 13 février 2017. (Photo / Agences) 

Grâce aux nouveaux moteurs de croissance des exportations et à la bonne dynamique des importations, le commerce extérieur de la Chine a atteint plus de 3 500 milliards d'euros l'an dernier, mettant fin à une baisse de deux ans. 

En effet, selon une information donnée vendredi par l'Administration générale des douanes, le volume global des échanges du pays a bondi de 14,2% d'une année sur l'autre pour atteindre 27 790 milliards de yuans (3 525 milliards d'euros) en 2017, mettant fin à deux années consécutives de baisse. 

Le porte-parole de l'administration, Huang Songping, attribue cette croissance à deux chiffres du volume des échanges à la reprise du marché mondial, à l'expansion économique intérieure, à la hausse des prix des matières premières, aux marchés émergents liés à l'initiative « La ceinture et le route » et à une base de comparaison faible. 

Les expéditions à destination de l'étranger en provenance de Chine ont augmenté de 10,8% d'une année sur l'autre pour atteindre 15 330 milliards de yuans (1 944 milliards d'euros) en 2017, tandis que les importations ont bondi de 18,7% à 12 460 milliards de yuans (1 580 milliards d'euros). 

Stimulée par la demande intérieure en produits manufacturés, la consommation alimentaire et l'investissement, la Chine a importé 1,08 milliard de tonnes de minerai de fer des marchés mondiaux en 2017, en hausse de 5% d'une année sur l'autre, ainsi que 420 millions de tonnes de pétrole brut, en hausse de 10,1%, et 95,54 millions de tonnes de soja, en hausse de 13,9%. 

Selon Zhang Yongjun, chercheur au Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, la demande croissante sur les marchés étrangers, le commerce des services et les produits de haute technologie devraient constituer une base solide pour soutenir le commerce extérieur de la Chine en 2018. 

Li Guanghui, vice-président de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique à Beijing, a quant à lui déclaré que « La Chine ne mise plus sur les exportations de bas de gamme pour stimuler son économie. Cultiver de nouveaux points de croissance dans les modernisations technologiques, la consommation intérieure et les investissements dans les destinations mondiales, tout cela est devenu des éléments pratiques pour stimuler le commerce extérieur du pays ». 

Cependant, l'Administration générale des douanes a averti que la croissance potentielle des échanges commerciaux fait face à des pressions pour le premier trimestre de cette année, car les enquêtes montrent une baisse de confiance et moins de nouvelles commandes en décembre. 

De même, a déclaré M. Huang, porte-parole du GAC, il sera difficile de maintenir une croissance du commerce à deux chiffres cette année, compte tenu des nombreuses incertitudes mondiales et d'une base de comparaison élevée. 

La croissance des exportations et des importations a ralenti en décembre après avoir bondi le mois précédent, alors que le gouvernement a renforcé la lutte contre les risques financiers des entreprises et la pollution des usines. 

M. Huang a également noté que le protectionnisme mondial est toujours à la hausse, avec un nombre croissant d'enquêtes en recours commercial à l'encontre des produits chinois à l'horizon. 

Par ailleurs, l'excédent commercial de la Chine a continué à se rétrécir l'année dernière, reculant de 14,2% à 2 870 milliards de yuans (364 milliards d'euros), contre une baisse de 9,1% en 2016, quand l'excédent commercial était de 3 350 milliards de yuans (425 milliards d'euros). 

Selon l'Administration générale des douanes, l'Union européenne, les États-Unis et l'Association des nations de l'Asie du sud-est (ASEAN) sont les trois premiers partenaires commerciaux de la Chine. 

« Il y a aussi des éléments menaçants provenant des marchés financiers à l'heure où certaines économies développées resserrent leurs politiques monétaires », a déclaré Xue Rongjiu, directeur adjoint de la Société chinoise pour les études de l'OMC, basée à Beijing. 

« Bien que la réduction des surcapacités dans certains secteurs et l'optimisation des ressources des entreprises dans les industries clés restent importantes, la Chine doit accélérer les négociations sur les accords de facilitation du commerce avec davantage de partenaires commerciaux tels que le Canada et Israël ». 

Enfin il est à noter que le volume du commerce extérieur de la Chine a chuté de 0,9% d'une année sur l'autre à 24 330 milliards de yuans (3 086 milliards d'euros) en 2016, contre 24 590 milliards de yuans (3 119 milliards d'euros) en 2015, soit une baisse de 7% par rapport à 2014.