Un consortium chinois dirigé par la China Railway Corp participera à l’appel d'offres pour le train à grande vitesse reliant Singapour et la Malaisie en 2018, marquant une nouvelle étape dans la stratégie ambitieuse de la Chine d'exporter ses technologies ferroviaires à grande vitesse en Asie du Sud-Est.

Le consortium, composé de huit sociétés dont CRRC, China Railway Construction Corporation Ltd, Export-Import Bank of China, et China Railway Signal and Communication Co, couvre les secteurs de la conception, de la construction, des télécommunications, du financement, de l’exploitation et de la maintenance pour le réseau de trains à grande vitesse.

Un appel d'offres conjoint pour le projet de train à grande vitesse Kuala Lumpur-Singapour a été lancé le 20 décembre par les compagnies publiques malaisiennes et singapouriennes MyHSR Corp et SG HSR.

Selon une déclaration commune publiée par les deux sociétés, le soumissionnaire potentiel serait responsable de la conception, de la construction, du financement, de l'exploitation et de la maintenance du matériel roulant et des systèmes ferroviaires pour cette ligne à double voie, qui a une vitesse prévue de 350 km/h.

« Etant donné la taille et les ressources de ces entreprises (chinoises), elles deviendront le plus grand groupe à construire un réseau ferroviaire à grande vitesse en dehors de la Chine si elles remportent l'offre l'année prochaine », a déclaré Feng Hao, chercheur de l'Institut du transport global à la Commission nationale pour la réforme et le développement.

L'appel d'offres est ouvert à toutes les entreprises, quel que soit leur emplacement géographique. Une présentation de l’appel d'offres aura lieu à Kuala Lumpur le 23 janvier et les propositions devront être soumises avant le 29 juin.

Les soumissions seront évaluées en fonction du mérite technique, de la robustesse commerciale, de la viabilité financière et du prix. Le soumissionnaire le plus convaincant sera sélectionné d'ici la fin de l'année prochaine.

Les gouvernements malaisien et singapourien ont signé un accord bilatéral à la fin de l'année dernière pour se lancer dans le projet.

Selon l'accord, la liaison ferroviaire à grande vitesse devrait être opérationnelle d'ici le 31 décembre 2026 et permettra de réduire le temps de trajet entre Kuala Lumpur et Singapour à 90 minutes seulement.

Le département de la communication du siège de la China Railway Rolling Stock Co, basé à Pékin, a confirmé cette décision mais a refusé de donner des détails spécifiques, l'affaire étant toujours en cours.

« Cette décision montre que les entreprises publiques chinoises ont arrêté leur compétition acharnée pour se gêner mutuellement », a indiqué Du Chunbu, professeur en transport ferroviaire à l'Université Jiaotong de Beijing.

« Au lieu de cela, elles ont commencé à former un consortium pour mieux rivaliser avec leurs rivaux du Japon, de Corée du Sud, d'Allemagne et du Canada en mettant leurs spécialités en avant ».

La construction de la première section du train à grande vitesse Chine-Thaïlande a débuté la semaine dernière dans la province de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est de la Thaïlande.

Cette première section de 253 kilomètres de long reliera Bangkok à la province de Nakhon Ratchasima. La Chine est responsable de la conception du chemin de fer, de la supervision de la construction, et de la fabrication des trains et des systèmes de signalisation, entre autres.

Une fois achevé, ce chemin de fer qui dispose d’une vitesse maximale de 250 km/h sera le premier chemin de fer à grande vitesse de la Thaïlande.