Les 500 plus grandes entreprises chinoises ont généré un chiffre d’affaires de 64 mille milliards de yuans (9,9 mille milliards de dollars), soit une hausse de 7,64 % en glissement annuel, après deux années de ralentissement, d’après la liste du Top 500 des entreprises chinoises 2017 publiée dimanche.

Les modifications dans le classement montrent aussi des tendances positives qui résultent des réformes structurelles et de la remise à niveau industrielle rapides, qui sont une priorité absolue du gouvernement central depuis le XVIIIème Congrès national du Parti communiste chinois en 2012, selon des analystes.

Conformément à l’objectif du gouvernement de transformer la seconde économie mondiale et la faire passer d’un modèle basé sur la fabrication à un modèle axé sur la consommation et les services, la liste montre que les entreprises du secteur tertiaire progressent dans le classement en affichant des chiffres d’affaires impressionnants et une augmentation des bénéfices.

La liste pour 2017 comprend 245 entreprises industrielles, contre 268 en 2013, et 175 entreprises de services, soit 27 de plus qu’en 2013. Le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises du secteur des services représente 42,67 % du total du Top 500, et les bénéfices 68,77 %, d’après la liste. « C’est un changement très significatif. Cela montre que la contribution du secteur des services à l’économie du pays s’accroît comme prévu. Et ce n’est pas chose facile. Il aura fallu plusieurs années d’efforts dans la promotion des réformes structurelles », a déclaré Xu Hongcai, économiste en chef adjoint au Centre pour les échanges économiques internationaux, au Global Times dimanche.  

Confronté à une croissance plus lente et à des problèmes structuraux, qui ont conduit certains économistes occidentaux à anticiper un atterrissage en catastrophe de l’économie chinoise, le pays, sous la direction de Xi Jinping, a pris de nombreuses mesures pour promouvoir les ajustements structurels, notamment l’élimination de la surcapacité, la remise à niveau industrielle, et pour donner une impulsion à de nouveaux moteurs de croissance, depuis le XVIIIème Congrès national.

Le nombre de sociétés sidérurgiques et charbonnières confrontées à la surcapacité a baissé de 13 par rapport à 2013, et les producteurs d’acier, de charbon et de métaux non ferreux représentaient plus de la moitié des 43 entreprises sur la liste qui affichaient des pertes.

D’un autre côté, le nombre des sociétés de l’internet et technologiques, la plupart relevant du privé, a grimpé dans le classement, avec Huawei Investment and Holding Co, classé en 17ème position. Les sociétés JD.com, Alibaba et Tencent sont classées au–delà de la 110ème position.

Sun Lijian, directeur du Centre de recherché financière à l’Université Fudan, a estimé que la montée des entreprises de l’internet et technologiques représentait le développement le plus remarquable dans la réforme structurelle. « Ce sont des domaines qui peuvent réellement stimuler la consommation », a–t–il déclaré au Global Times.

Des résultats positifs ont aussi été enregistrés dans la remise à niveau industrielle. Les 245 entreprises de fabrication sur la liste ont réalisé des bénéfices de 549,3 milliards de yuans, soit 19,42 % des bénéfices des entreprises du Top 500, une hausse de 2,34 % qui constitue un retournement après cinq années de baisse. « Les développements positifs montrent une nouvelle fois la performance au–delà des attentes de l’économie chinoise ces derniers mois », a souligné Liu Xuezhi, analyste en chef à la Banque des communications, au Global times.

L’économie chinoise a connu une croissance de 6,9 % au cours du premier semestre. M. Liu a attribué ces améliorations « dans leur totalité » aux réformes structurelles et autres mesures du gouvernement. « Cela montre que ces réformes ont porté leurs fruits. »

Il reste cependant des défis à relever, notamment le niveau croissant d’endettement dans certains secteurs et des autorités locales, ainsi que le rôle du secteur financier dans l’économie réelle qui diminue. « Quand vous regardez le niveau d’endettement de certaines de ces entreprises, les chiffres montrent une toute autre situation par rapport aux simples données du chiffre d’affaires et des bénéfices », a indiqué M. Sun, ajoutant qu’il y avait « de nombreux problèmes » au sein du marché financier, ce qui ne contribue pas à canaliser davantage d’investissements vers l’économie réelle.

Alors que le pays se prépare pour la tenue du XIXème Congrès national prévu à la mi–octobre, les décideurs vont se pencher sur les résultats, mais s’attacher davantage aux défis et aux problèmes. « Je pense que nous allons continuer de voir davantage d’efforts dans la réforme structurelle et la remise à niveau industrielle, tout en se focalisant sur les risques financiers », a–t–il conclu.