Les mesures de la Chine pour accroître les options d'investissement des entreprises étrangères devraient permettre d'accélérer la modernisation de la structure économique du pays et d'encourager de nombreuses entreprises chinoises à approfondir leur réforme, ainsi qu'à briser leurs activités monopolistiques.

Selon un document publié mercredi par le Conseil des affaires d'Etat, ces mesures incluent de permettre aux entreprises internationales d'établir de nouvelles activités par le biais de fusions et acquisitions d'entreprises locales, et d'assurer leur capacité à renvoyer à tout moment leurs profits dans leur pays d'origine ou dans d'autres marchés mondiaux. Elles les encouragent également à participer dans les entreprises d'Etat de propriété mixte.

« Même si la Chine ne manque pas de capitaux, il est nécessaire de stimuler les flux entrants de capitaux étrangers, tirés par la mise à niveau de la structure industrielle, la demande en technologies avancées et l'allocation des ressources mondiales », explique He Manqing, le directeur de l'Institut de recherche sur les investissements étrangers de l'Académie chinoise de commerce international et de coopération économique basée à Beijing.

Alexandra Voss, la représentante en chef de la délégation de l'industrie et du commerce allemands à Beijing, a indiqué dans une déclaration : « Nous espérons désormais que des mesures concrètes émergeront de cette position et qu'elles seront mises en œuvre le plus rapidement possible pour améliorer encore l'environnement des affaires pour les investisseurs étrangers et assurer un traitement équitable pour toutes les entreprises opérant en Chine. »

Désireuse de restaurer sa capacité à attirer les investissements directs étrangers (IDE), la Chine mettra également en place un calendrier clair et des directives pour ouvrir graduellement les différents secteurs d'activité aux investisseurs étrangers, notamment la production de véhicules utilisant les nouvelles énergies, la conception de navires, les services ferroviaires de passagers, la maintenance des avions réguliers et régionaux, les stations-services, les centres d'appels, le divertissement, les banques, les assurances et le secteur des valeurs mobilières.

Les entreprises étrangères n'ont pas seulement envoyé des capitaux en Chine, elles ont également apporté une expérience avancée en management, ainsi que des technologies, des stratégies de vente et des marchés tiers. Un volume instable des IDE mettrait certainement une pression sur la croissance économique de la Chine.

Les entreprises étrangères ont investi 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros) et établi plus de 830 000 entreprises en Chine depuis 1983, selon les données du ministère du Commerce.

Huo Jianguo, le vice-président de l'Institut de Chine pour les études sur l'OMC, a mis en garde sur le fait qu'une ouverture plus grande signifiait plus de risques et représentait un défi plus important sur la capacité de gestion des risques du pays. Cela mettra à l'épreuve à la fois les capacités législatives du gouvernement, mais aussi la capacité des entreprises chinoises à s'adapter à un nouvel environnement de marché.