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La Chine continue à prôner l’ouverture des marchés

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 08. 2017 | Mots clés : Chine,ouverture,marchés

Des travailleurs de Chine et du Vietnam chargent du tapioca dans une zone commerciale frontalière à Dongxin, dans la région autonome Zhuang du Guangxi, dans le sud de la Chine.

Depuis que le président Xi Jinping a prononcé en janvier un discours fervent de défense de la mondialisation et du libre-échange au Forum économique mondial en Suisse et dans un contexte de protectionnisme grandissant aux Etats-Unis, la Chine a prôné la libéralisation commerciale sur de nombreuses plateformes multilatérales au cours des derniers mois, rassemblant les pays s’opposant au protectionnisme.

Dans le dernier exemple en date, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a suggéré lors d’une rencontre avec ses homologues de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) dimanche à Manille, que la Chine et l’ASEAN accélèrent la mise en œuvre des mises à niveau de la Zone de libre-échange Chine-ASEAN et de préserver conjointement le système mondial de libre-échange.

Selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères, Wang Yi a appelé à ce que la Chine et l’ASEAN travaillent ensemble pour diriger le processus d’intégration économique régional et prôné des négociations rapides pour un accord de libre-échange régional de grande ampleur : le Partenariat économique régional global (RCEP pour Regional Comprehensive Economic Partnership).

Le RCEP est en cours de négociations entre seize pays, incluant dix pays de l’ASEAN, la Chine, le Japon et l’Inde. Il a réalisé son 19e cycle de négociations en Inde à la fin du mois de juillet.

Des progrès lents

Alors que certains rapports de médias suggèrent que les négociations pour cet accord majeur de libre-échange pourraient se terminer à la fin 2017, les experts chinois ont soulevé quelques doutes lundi sur cette question, citant des différences importantes dans l’ouverture du marché et d’autres conditions entre les différents pays.

« Je doute que cela puisse se faire d’ici la fin de cette année », déclare Bai Ming, un chercheur de l’Académie chinoise de Commerce international et coopération économique.

Selon lui, même si tous les pays montrent leur engagement à finaliser cet accord commercial, le processus est enrayé par les différences entre les pays se trouvant à différentes étapes de développement économique : « Par exemple, l’Inde a le niveau le plus faible en matière d’ouverture de marché », explique-t-il.

Chen Fengying, un chercheur de l’Institut de Chine des relations internationales contemporaines, estime que les pays comme l’Inde sont réticents à l’idée d’accepter les propositions pour une plus grande ouverture de marché de la part de pays comme le Japon.

Avec de telles différences, la Chine et l’ASEAN ont un plus grand rôle à jouer dans la promotion de cet accord.

« La Chine et l’ASEAN prônent tous deux une proposition plus neutre, où le RCEP débute à un niveau plus faible et s’améliore progressivement, indique Chen Fengying. Nous ne pouvons pas laisser les deux propositions opposées continuer à entraver le processus. Nous devons aller de l’avant, même si cela signifie laisser certains pays en dehors dans la phase initiale. »

Défendre le libre-échange

Les récentes négociations sur le RCEP font partie des derniers efforts de la Chine pour promouvoir les accords de libre-échange régional et rallier les pays à protéger conjointement le mécanisme mondial de libre-échange. Les Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont essayé de se concentrer davantage sur les accords bilatéraux, reprochant leurs difficultés économiques intérieures à l’injustice des accords commerciaux multilatéraux et à la mondialisation économique.

La semaine dernière, à la suite d’une rencontre de deux jours à Shanghai, les ministres du Commerce des pays émergents des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont accepté de soutenir un mécanisme de commerce multilatéral et de lutter contre le protectionnisme commercial.

Au début du mois de juillet, lors du Sommet du G20 à Hambourg auquel M. Trump a également assisté, Xi Jinping a appelé les membres du G20 à bâtir une économie mondiale ouverte et un régime commercial multilatéral. Dans le communiqué final du sommet, les dirigeants du G20 s’accordent à « lutter contre le protectionnisme, incluant toutes les pratiques commerciales déloyales ».

La Chine a également organisé une conférence majeure sur l’initiative des nouvelles Routes de la soie à Beijing en mai, à laquelle ont assisté les dirigeants de 30 pays. Ceux-ci ont déclaré dans un communiqué qu’ils « s’opposeraient à toute forme de protectionnisme ».

Selon les spécialistes, de tels efforts de la part de la Chine sont nécessaires à la fois pour l’économie chinoise et l’économie mondiale, à une période de protectionnisme grandissant.

« La Chine doit s’affirmer et prendre une position claire dans la lutte contre le protectionnisme commercial, car c’est ce qui est bon pour la Chine et pour les autres pays, explique Bai Ming. Jusqu’à présent, la Chine a été tenace et gagné le soutien de nombreux pays. »

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Source:french.china.org.cn

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