Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé mardi les entreprises étrangères à réinvestir leurs bénéfices dans le pays, les encourageant à explorer de nouvelles opportunités de croissance dans une économie chinoise liée à la réforme et orientée vers l'innovation.

Les entreprises étrangères, qui ont investi depuis longtemps en Chine, trouveront que le pays est la meilleure destination pour investir, a indiqué Li Keqiang dans un discours prononcé à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Forum économique mondial - le « Forum d'été de Davos » - qui s'est déroulé dans la ville côtière de Dalian, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine).

Les entreprises étrangères sont plongées dans le développement économique de la Chine et ont développé de fortes capacités d'implantation. « Si elles réinvestissent leurs bénéfices en Chine, elles pourraient en générer encore davantage », a déclaré le Premier ministre, qui s'est engagé à ne pas imposer de restrictions sur les transferts transfrontaliers des bénéfices.

Le pays soutient l'implantation de sièges régionaux par les multinationales et il guidera les investissements étrangers vers la partie occidentale du pays, ainsi que l'ancienne base industrielle du nord-est de la Chine, où il y a de forts potentiels.

En mai, les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont chuté de 3,7 % en glissement annuel, atteignant les 54,67 milliards de yuans (7,07 milliards d'euros), selon le ministère du Commerce (MOFCOM). Au cours des cinq premiers mois de l'année, les IDE en Chine ont par ailleurs diminué de 0,7 % en glissement annuel.

Le discours semble avoir été bien reçu. « Le marché [chinois] est très solide. Il s'agit d'un grand marché avec des opportunités et nous allons continuer à investir dedans », explique Girish Ramachandran, directeur pour la région Asie-Pacifique de Tata Consultancy Services, la plus grande entreprise indienne de services en technologies de l'information.

Ouvrir plus grand la porte aux investissements étrangers fait partie des efforts plus larges pour approfondir les réformes économiques visant à rééquilibrer la deuxième économie mondiale, au-delà de la pression à la baisse.

« L'économie de la Chine se dirige vers des moteurs [de croissance] alimentés par la consommation et la technologie, plutôt que par la production manufacturière et les exportations », explique Stephen Creamer, le directeur du Bureau de la navigation aérienne de l'Organisation internationale de l'aviation civile basée au Canada.

Li Keqiang a également déclaré que la demande intérieure était devenue « un pilier remarquable » de l'économie.

Au cours des dernières années, le pays n'a pas abreuvé son économie avec des mesures fortes de relance, mais continué ses efforts de restructuration, a-t-il indiqué, s'engageant à poursuivre les réformes de grande envergure, notamment sur la réduction des impôts et des taxes. En plus de cela, la nouvelle dynamique apporte une contribution croissante à l'économie et alimente la croissance.

Les mégadonnées - qui se trouvent au cœur de l'économie numérique et sont considérées comme une composante essentielle de la nouvelle dynamique - créent d'importantes opportunités d'emploi en ce qui concerne la collecte et le traitement des données, explique Sun Pishu, le PDG du groupe Inspur, le plus fabricant de serveurs de Chine.

Alors que l'économie repose de plus en plus sur l'innovation, un nouveau modèle commercial est en développement, où ceux qui réalisent des transactions de mégadonnées éclipsent les commerçants en ligne.

« De nombreuses nouvelles technologies voient le jour en Chine, pas seulement des produits mais également des logiciels et des services », estime pour sa part John Kilmartin, le directeur exécutif du Comité de développement économique du Bahreïn.

Les peurs, selon lesquelles les robots remplaceront les travailleurs humains, sont aujourd'hui considérées comme étant sans fondement.

Pour Li Keqiang, la nouvelle dynamique - à savoir les industries et les modèles commerciaux émergents - ont contribué pour environ 70 % des nouveaux emplois urbains l'année dernière en Chine. Le Premier ministre ajoute que les nouvelles technologies et les nouveaux modèles commerciaux, comme le commerce en ligne et les vélos en libre-service, ont créé plus d'emplois que ceux remplacés par les robots.

Malgré les signes encourageants de rééquilibrage économique, l'économie continue de faire face à des défis. Cependant, Li Keqiang estime que, malgré les risques du secteur financier, la Chine a la capacité de prévenir les risques systémiques.

Le Premier ministre a également réitéré le fait que les risques étaient gérables et que l'économie ne subirait pas d' « atterrissage dur ».