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Initiative « La Ceinture et la Route » : nouvelle rencontre entre l'Italie et la Chine, deux pays de cultures anciennes

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 05. 2017 | Mots clés : Initiative « La Ceinture et la Route »,Chine

Dans le cadre de l'initiative « La Ceinture et la Route », la grande stratégie de renaissance de la Route de la Soie (tant terrestre que maritime) lancée par la Chine en 2013 concerne des régions beaucoup vastes que celles du passé. Il vaut la peine de retracer le parcours de ces itinéraires qui, à une époque, ont apporté l'espoir et ont offert de nouvelles opportunités à tant de personnes. Le but de l'initiative chinoise est que l'ample réseau d'échanges économiques, commerciaux et culturels qui en découlera puisse apporter comme résultat final un approfondissement de la paix et du développement au niveau local et international. En tant qu'Italienne résidant en Chine depuis des années, je porte une attention particulière à l'histoire des échanges entre la Rome antique et la Chine antique, ainsi qu'aux implications actuelles pour l'Italie dans le cadre de l'initiative « La Ceinture et la Route ».

Des relations millénaires...

Les marchands, les émissaires, les religieux et les artistes qui, pendant des millénaires, parcoururent la Route de la Soie terrestre ou maritime d'est en ouest, ignoraient tous son existence. Ils ne faisaient que choisir les pistes les moins dangereuses et qui offraient de l'eau potable.

Le désir de découvrir l'inconnu, qui a toujours animé l'humanité, poussa très tôt les Romains tout comme les Chinois de l'Antiquité à s'aventurer dans les déserts et les prairies, sur les plateaux et les mers, pour atteindre des pays et des gens de langues et cultures tout à fait diverses. Les marchands romains, de retour de l'Extrême-Orient, ont d'abord rapporté des vêtements de soie précieuse produits en Chine, puis, au cours des siècles suivants, de délicates porcelaines et ces petites feuilles vertes qui permettaient de faire une boisson encore inconnue en Occident, le thé. Les marchands chinois, pour leur part, introduisirent en Chine le coton (d'Inde), le blé (de Mésopotamie), les chevaux de Ferghana (d'Ouzbékistan), ainsi que le raisin et d'autres fruits et légumes d'Asie centrale.

Parfois, les marchands de Sogdiane, venus de Samarkandet Boukhara, s'établissaient dans les villes chinoises le long de la Route de la Soie terrestre, s'intégrant à la population locale et enrichissant la culture de leur propre langue, leurs traditions et leur religion. Outre les rapports commerciaux, ce furent surtout les contacts et échanges entre civilisations qui imprégnèrent cette route – la plus longue du monde de l'Antiquité – de son sens le plus vrai et le plus profond.

Quant à la Route de la Soie maritime, que plusieurs Occidentaux font remonter à l'époque du voyage de Marco Polo en Chine (deuxième moitié du XIIIe siècle), elle fut en réalité initiée il y a 2 000 ans, sous le règne de l'empereur chinois Qin Shihuang, et pourrait donc être même plus ancienne que la Route de la Soie terrestre.

À partir du VIIe siècle, les marchands arabes atteignirent les ports de la Chine méridionale via la Route de la Soie maritime, apportant des épices et des résines aromatiques très appréciées des Chinois. Certains s'implantèrent à Guangzhou et à Quanzhou. A une centaine de kilomètres au nord de Quanzhou vit encore une communauté de descendants de ces marchands arabes, ayant comme nom de famille « Pu », translittération chinoise du nom arabe Abu, et s'occupant de la fabrication d'encens. Parallèlement, les envoyés chinois atteignirent l'Iran et le Moyen-Orient, rapportant en Chine quantité de nouvelles concernant le monde musulman.

...et une initiative bénéfique à tous

L'initiative « La Ceinture et la Route », proposée en 2013 par le président Xi Jinping, tend à redonner vie aux itinéraires antiques de la Route de la Soie terrestre et maritime, pour que cela puisse bénéficier aux pays et aux peuples concernés, via la construction d'infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, qui sont fondamentales si l'on veut stimuler le commerce et les déplacements, ainsi qu‘au travers d'infrastructures électroniques en faveur du e-commerce et de l'économie du réseau Internet. Tout cela grâce au financement de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), fondée à cette fin en 2015.

L'Italie, située à l'extrémité occidentale de la Route de la Soie, entend participer à l'initiative en tant que « porte d'entrée et de sortie de l'Europe et charnière entre l'Europe occidentale et l'Europe orientale ». À cet égard, l'Italie entend mettre à la disposition des cargos chinois les ports de la mer Adriatique de Trieste et Venise, ainsi que ceux de Vado et Pietra Ligure, dans la mer de Ligurie. La partie chinoise est en train d'examiner avec grand intérêt la proposition italienne. Sont aussi en cours des discussions entre les autorités des deux pays au sujet de vols entre l'Italie et la Chine afin de favoriser les contacts bilatéraux dans tous les secteurs.

Quant au tourisme de croisière, au cours de la visite d'Etat en Chine du président de la République italienne Sergio Mattarella en février dernier, un accord de 1,5 milliard de dollars (1,41 milliard d'euros) a été signé par Fincantieri ; en somme, « C'est un vaste projet, avec Venise comme noyau ».

Grâce à l'initiative « La Ceinture et la Route », les deux pays de cultures anciennes et amoureux de la paix que sont l'Italie et la Chine raviveront leurs rapports mutuels d'admiration, d'appréciation et de compréhension, en faveur de la paix et de l'harmonie au niveau international -- un rôle que l'Italie et la Chine entendent absolument valoriser dans le cadre de leur philosophie traditionnelle basée sur la paix, sur le travail et sur l'harmonie entre l'homme et la nature.

 

 

par Bonino Gabriella, sinologue, professeur en audiovisuel auprès du Wenzhou Business College, à Wenzhou (Zhejiang).

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Source:french.china.org.cn