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La Chine reste ouverte à l’implication des Etats-Unis, sous quelque forme que ce soit, dans son initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime, ont indiqué des experts, ajoutant qu’il serait plus avantageux pour les Etats-Unis que son administration actuelle change de stratégie sur cette grande initiative.
Le 14 et 15 mai, Beijing organisera le Forum des nouvelles Routes de la soie pour la coopération internationale. Le président américain Donald Trump ne devrait pas suivre la trajectoire de l’administration Obama consistant à garder ses distances avec l’initiative.
« Au cours de l’ère Obama, le parti-pris idéologique des Etats-Unis impliquait de ne pas s’intéresser à l’initiative des Nouvelles routes de la soie initiée par la Chine et le pays a manqué l’opportunité de devenir un membre fondateur de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) », a déclaré jeudi Ruan Zongze, le vice-président de l’Institut chinois d’études internationales.
Les Etats-Unis n’ont pas tenté d’empêcher leurs proches alliés de s’impliquer dans les nouvelles Routes de la soie, mais ils n’ont pas non plus montré d’intérêt à les soutenir.
M. Obama a traité cette initiative comme une contre-mesure face à sa stratégie de « pivot vers l’Asie » ou de « rééquilibrage en Asie-Pacifique », refusant de la soutenir, explique Hua Liming, un spécialiste du Moyen-Orient et ancien ambassadeur de Chine en Iran.
De nombreuses élites américaines dans les cercles diplomatiques et intellectuels ont critiqué cette décision de l’administration Obama et nous espérons donc que le président Trump, en tant que dirigeant plus pragmatique, pourra participer à cette initiative pour le bénéfice des Etats-Unis et de la Chine, souligne Ruan Zongze.
L’ancienne secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Madeleine Albright, a précédemment déclaré que les Etats-Unis avaient « raté » (« screwed up ») leur approche en ne cherchant pas à devenir membre de l’AIIB : « Je pense que nous avons fait une erreur de calcul, dans le fait que d’autres pays veulent aussi faire partie de l’initiative chinoise, avait-elle déclaré. Tout à coup, tout le monde était partant. »
Pour Ruan Zongze, les Etats-Unis sont méfiants à l’égard des nouvelles Routes de la soie, car ils sont préoccupés par la transparence et les intentions de la Chine : « Pourquoi, dans ce cas, ne pas venir voir par eux-mêmes ? Si les Etats-Unis se posent des questions, alors la meilleure solution est de venir chercher les réponses en participant à l’initiative. La Chine accueillerait leur participation. »
Des bénéfices réels
A la différence du gouvernement américain, des entreprises américaines, mais aussi des fonds, du personnel et de la technologie des Etats-Unis, ont d’ores et déjà participé directement ou indirectement à l’initiative des nouvelles Routes de la soie. Les bénéfices sont donc réels, sinon ils n’auraient pas participé, souligne Wang Yiwei, un chercheur de l’Institut Chongyang d’études financières de l’Université Renmin de Chine.
L’entreprise Frontier Services Group (FSG), qui aide les entreprises opérant dans les marchés frontières à faire face aux défis sécuritaires, logistiques et opérationnels complexes, prévoit de construire deux bases opérationnelles dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) et dans la province du Yunnan (sud-ouest), a indiqué à la mi-mars son directeur exécutif, Erik Prince.
M. Prince est également le fondateur de Blackwater, désormais connu sous le nom d’Academi, qui propose des services de sécurité exécutive et des formations spécialisées. Concernant ses nouvelles opérations en Chine, il a déclaré : « A la fin 2016, FSG a développé sa cible géographique en Afrique pour inclure les corridors du nord-ouest et du sud-ouest de l’initiative des nouvelles Routes de la soie. »
De nombreuses entreprises américaines ont des ressources clientèles fructueuses, ainsi que des expériences et des idées avancées, dans les pays en développement et les projets des nouvelles Routes de la soie sont ouverts aux entrepreneurs du monde entier. Pour Wang Yiwei, les entreprises américaines auront donc certainement des opportunités.
Une expérience partagée
La Chine présente des avantages comme le développement des infrastructures et l’argent, mais elle possède aussi des avantages technologiques comme le rail à grande vitesse et l’électronique nucléaire. Cependant, les Etats-Unis ont plus d’avantages dans les domaines comme l’énergie, la protection environnementale et la production de haute technologie.
En matière de recherche transnationale dans les pays en développement, les Etats-Unis ont également un avantage du fait de leur présence de longue date, explique Ruan Zongze : « C’est la raison pour laquelle, la coopération gagnant-gagnant entre la Chine et les Etats-Unis serait hautement complémentaire, si les deux pays parvenaient à travailler ensemble dans le cadre des nouvelles Routes de la soie. »
Les institutions américaines de services financiers, les organisations d’évaluation des risques et les agences de notation du crédit sont également utiles et les bienvenues en Chine, ainsi que dans les projets des nouvelles Routes de la soie, ajoute Wang Yiwei. L’expérience des Etats-Unis devrait être partagée et popularisée.
La Chine soutient les nouvelles Routes de la soie et cette initiative pourrait apporter des opportunités extrêmement importantes pour développer les économies, ainsi que l’éducation et l’emploi, au Moyen-Orient, indique Hua Liming.
« Lorsque ces économies auront été améliorées, la pression sur les Etats-Unis dans la région sera réduite. Les Etats-Unis devraient donc sérieusement considérer de coopérer avec la Chine pour faire avancer ensemble cette initiative. »
Source: french.china.org.cn |
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