Les mesures prises par la Chine pour faciliter les investissements étrangers ouvriront cette année des portes dans certains secteurs jusqu'ici monopolistiques, et interdiront aux autorités locales de barrer l'accès aux sociétés étrangères, ont noté des experts.

Leurs commentaires sont survenus après la publication le mois dernier d'un document par le Conseil d'Etat annonçant vingt mesures visant à stimuler le déclin de l'investissement. Le document prévoit ainsi l'ouverture des secteurs des services et de la finance, et encourage les entreprises étrangères à participer aux appels d'offres de projets d'infrastructure via des franchises.

Pour la première fois, la Commission nationale du développement et de la réforme, l'organe suprême de planification économique, a délégué aux provinces son pouvoir d'approbation des investissements étrangers de moins de 300 millions de dollars ne concernant pas les secteurs sur la liste de secteurs restreints.

Cette liste spécifie les secteurs dans lesquels les investissements étrangers ne sont pas permis. Toutes les industries ne figurant pas sur la liste doivent traiter les entreprises étrangères et chinoises de la même manière.

« Cet ajustement amènera des investissements étrangers, des technologies, des méthodes de gestion pratiques et des ressources humaines aux stratégies nationales de développement », a estimé Lu Feng, professeur à l'Ecole nationale de développement de l'Université de Pékin.

L'un des objectifs de la stratégie gouvernementale « Fabriqué en Chine 2025 » est que les entreprises étrangères et les entreprises nationales soient traitées sur un pied d'égalité.

Les industries manufacturières comme les transports ferroviaires, les motocyclettes et les carburants à base d'éthanol seront ouvertes aux investissements étrangers.

Lu Feng est d'avis que les entreprises étrangères peuvent contribuer à donner un élan à la stratégie « Fabriqué en Chine 2025 », en poussant les entreprises nationales à accélérer la réforme des industries traditionnelles, ainsi qu'en faisant avancer le développement des industries émergentes et le secteur des services.

En vertu des nouvelles règles, les investissements étrangers de plus de 300 millions de dollars seront examinés et approuvés par la CNDR. Les demandes d'investissement et d'augmentation du capital des entreprises mondiales de plus de 2 milliards de dollars doivent être déposées auprès du Conseil d'Etat.

Selon Yu Jianlong, secrétaire général de la Chambre chinoise de commerce international à Beijing, en évoluant dans un environnement d'investissement plus équitable, les entreprises chinoises seront encouragées à relever les défis liés aux coûts de production qu'elles rencontrent auprès de pays concurrents.

« Les pays voisins, en particulier le Vietnam et la Thaïlande, ont lancé leurs propres démarches pour attirer davantage d'investissements étrangers sur leurs côtes », a-t-il observé.

Toutefois, Feng Hao, chercheur spécialiste des transports ferroviaires pour la CNDR, a souligné que des groupes comme China Railway Rolling Stock Corp qui fabrique des voitures de train, doivent se préparer aux défis posés par des concurrents étrangers comme Siemens et Bombardier, qui souhaitent pénétrer sur le marché chinois.

« Les fabricants internationaux de pièces pour les véhicules ferroviaires, par exemple ABB Group et Knorr-Bremse AG, souhaitent aussi élargir leur part de marché en Chine, ce qui annonce une concurrence féroce sur le marché intérieur pour les entreprises chinoises », a-t-il déclaré.

Tang Wenhong, directeur de l'administration des investissements étrangers au ministère du Commerce, a indiqué que l'accès au marché des investissements étrangers serait également amélioré dans certains services comme la comptabilité, la conception architecturale et les services de notation. Les « industries sensibles » comme les télécommunications, internet et l'éducation seront ouvertes progressivement.