La Chine reste une destination attractive et ouverte pour les investisseurs étrangers, malgré certains défis dus aux coûts croissants et à l'incertitude de la présidence de Donald Trump.

Ce commentaire fait suite à la publication mercredi d'une étude par la Chambre américaine de commerce en Chine (AmCham China), indiquant que la Chine était devenue une destination moins attractive pour les entreprises étrangères. Cette étude se base sur les réponses de 462 entreprises membres aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et en Asie, qui ont une activité en Chine. Les entreprises américaines représentent plus de 80 % des entreprises interrogées.

La part des entreprises, qui « identifient la Chine comme étant l'une des trois priorités majeures d'investissement dans le monde, a chuté à 56 % - son taux le plus bas en cinq ans - alors qu'elle avait atteint un pic à 78 % en 2012 ».

Par ailleurs, plus de 80 % des entreprises interrogées estiment que « les entreprises étrangères sont aujourd'hui moins les bienvenues en Chine que par le passé », un chiffre en hausse de 77 % en 2016.

L'AmCham China note par ailleurs, que les entreprises étrangères ralentissent leurs investissements en Chine notamment du fait de « coûts croissants et d'un protectionnisme grandissant ».

« Il est inévitable que les mesures de la Chine pour mettre à niveau sa structure économique entraîne une certaine hausse des coûts et une baisse des retours sur investissement, mais cela se passe principalement dans le secteur manufacturier bas de gamme », explique Sang Baichuan, le directeur de l'Institut de commerce international affilié à l'Université de commerce international et d'économie de Beijing.

Les coûts croissants pourraient faire partir certaines entreprises étrangères dans le secteur bas de gamme, mais « de façon similaire, les entreprises étrangères dans les secteurs comme la production haut de gamme et l'énergie propre, qui donnent des retours plus importants, peuvent prospérer », indique Sang Baichuan, qui ajoute qu'une telle migration est en accord avec les efforts du gouvernement central pour renforcer les investissements étrangers de haute qualité.

En 2016, la croissance des revenus a été plus forte dans les secteurs des services et de la technologie, ainsi que dans d'autres secteurs utilisant fortement la R&D, selon l'étude de l'AmCham China.

Les experts contestent également les inquiétudes des entreprises interrogées sur le protectionnisme intérieur : « Ces présomptions ne se basent sur rien de concret et, si l'on en croit les paroles de Trump pendant et après sa campagne, ce sera vraisemblablement lui qui imposera des mesures protectives », explique Sang Baichuan.

Pour Mei Xinyu, chercheuse au ministère du Commerce, « il peut y avoir certaines restrictions, mais dans l'ensemble, l'environnement s'améliore ».

Mardi, le Conseil des affaires d'Etat, a publié de nouvelles mesures pour continuer à ouvrir le marché chinois aux investisseurs étrangers. A la suite de cette annonce, les restrictions dans la production des équipements du rail, des motos, de l'éthanol, des huiles et d'autres secteurs seront graduellement supprimées.

« Il s'agit de la plus grande ouverture jamais réalisée aux investisseurs étrangers, signalant les efforts constants du gouvernement chinois pour créer un marché juste et concurrentiel pour les acteurs intérieurs et étrangers », explique Sang Baichuan.

Selon Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cette mesure reflète également le fait, que le pays a amélioré de façon continue son environnement des affaires.

« Je ne suis pas sûr de l'exactitude de l'étude publiée par l'AmCham China », a-t-elle déclaré, notant que les investissements américains en Chine avaient augmenté de 52,6 % en glissement annuel en 2016, ce qui montre que la Chine est un marché très attractif pour les entreprises américaines.