Les contrôles de capitaux à court terme peuvent prévenir les risques financiers, mais ils ne dureront pas à un moment où le pays accentue ses efforts pour encourager l'utilisation du yuan dans les échanges internationaux et accentuer l'ouverture du marché, selon les économistes.

Les statistiques récentes de la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) montrent que le yuan représentait 2,28% des paiements totaux en novembre, soit 1,92% de plus que le mois précédent, conservant sa place dans la liste des cinq premières devises.

A la date du mois d'octobre, parmi les 101 pays qui utilisaient le yuan pour leurs paiements, le poids de leurs paiements par valeur atteignait 12,9%, le yuan s'accroissant de près de 2% par rapport à la même période de 2014, d'après la SWIFT.

La tendance à l'utilisation accrue du yuan pour régler les contrats de commerce international reflète l'élan de confiance en la monnaie chinoise, après son inclusion dans le panier de devises des Droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international le 1er octobre, un moment crucial dans le processus d'internationalisation du yuan.

La spéculation dans les marchés sur une baisse durable du yuan a suscité des préoccupations quant à une défaillance du processus d'internationalisation de la monnaie chinoise. Des chiffres de l'Administration d'Etat des devises montrent que les réserves de change du pays ont chuté à 3 010 milliards en décembre, atteignant une barre psychologique que la Banque centrale de Chine ne semble pas tolérer.

Devant les pressions relatives à la sortie de capitaux, la banque centrale a pris une série de mesures, notamment le renforcement de la supervision sur les achats individuels de devises et les investissements des entreprises à l'étranger, afin de stabiliser le taux de change.

Zhao Qingming, économiste à China Financial Futures Exchange, estime que les contrôles à court terme peuvent permettre de prévenir les risques financiers sur le marché intérieur à un moment où le pays ne possède pas encore un marché mûr. « Mais le marché ne doit pas trop interpréter ces mesures à court terme », a–t–il souligné. « Il n'y aura pas de retournement quand le gouvernement central mettra l'internationalisation du yuan à son ordre du jour prioritaire. »

Les hauts dirigeants chinois se sont engagés à continuer de promouvoir le processus d'internationalisation du yuan cette année, d'après un communiqué publié après la Conférence centrale sur le travail économique en décembre.

Zhao Xueqing, économiste à l'Institut de recherche international de la Banque de Chine, a fait savoir que la tendance générale était en direction de la libéralisation. Elle estime qu'avec les opportunités croissantes liées à la Ceinture économique de la Route de la Soie et à la Route maritime de la Soie du XXIème siècle dans les pays voisins qui utilisent le yuan pour conclure des contrats, la Chine doit faire davantage d'efforts dans la construction d'infrastructures. Des efforts qui doivent aussi porter sur l'établissement de cadres règlementaires et l'amélioration de la gestion transfrontalière des liquidités, a–t–elle ajouté.