Le 28 juillet 2016, sept ministères chinois ont clarifié le statut des « taxis connectés ». Sur la photo, un citadin de Taiyuan (Shanxi), réserve un taxi en ligne.

Au cours de l'année 2016 qui vient de se clôturer, encouragé par l'intérêt croissant pour l'Internet+, Internet a continué de fusionner avec l'agriculture, la fabrication, la distribution, la finance, le tourisme, la restauration, la santé, l'éducation, le transport, la logistique et d'autres secteurs d'activité traditionnels. De plus en plus d'entreprises de fabrication et de distribution recourent aux technologies Internet et au Big Data pour forger des modèles d'affaires innovants et explorent des nouvelles méthodes de production et de commerce pour s'adapter à la transformation des modes de consommation. La communauté internationale parle déjà d'une « révolution numérique » en Chine.

Le 21 novembre 2016, l'Institut de recherche sur l'e-commerce de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique relevant du ministère du Commerce chinois a publié le Rapport 2016 sur les éléments clés de l'économie Internet, qui revient en dix points sur les grandes tendances qui ont marqué l'année 2016 dans ce secteur.

Proposition de la « stratégie de puissance connectée »

En mars 2016, la Chine a fait part dans son XIIIe Plan quinquennal de son intention d'« élargir le potentiel économique des réseaux », de « saisir vigoureusement les opportunités offertes par la dynamique de transformation des technologies de l'information pour mettre en œuvre une stratégie de puissance connectée, d'accélérer la construction d'une Chine numérique, de promouvoir l'intégration plus approfondie des technologies de l'information dans le développement économique et social, ainsi que de favoriser et d'accélérer la croissance et le développement de l'économie de l'information ». Fondamentalement, construire une puissance connectée signifie transformer les industries traditionnelles par le biais des modèles et technologies Internet pour promouvoir et réaliser l'initiative « Internet+industries traditionnelles », en encourageant le développement sain et innovant des divers modèles d'affaires propres à l'économie Internet. Il s'agit également de faire progresser la réforme et la modernisation économique grâce au développement de l'économie Internet pour établir un nouveau modèle de développement économique axé sur l'innovation, de sorte que le pays ne tombe pas dans le « piège du revenu intermédiaire ».

Nouvelle politique relative à l'e-commerce transfrontalier

En avril 2016, le ministère des Finances, l'Administration générale des douanes et l'Administration nationale des affaires fiscales de Chine ont publié conjointement le premier avis d'une série intitulé Avis sur la politique de taxe à l'importation concernant l'e-commerce de détail transfrontalier. Concernant ce secteur, il stipule qu'à compter du 8 avril, l'abattement de 50 yuans prévu par le précédent système de taxe sur les bagages et colis importés est supprimé pour laisser place aux droits de douane (provisoirement fixé à 0 %), à la taxe sur la valeur ajoutée et à la taxe à la consommation (70 % du montant fiscal dû en vertu de la loi). L'importation transfrontalière individuelle est limitée à 2 000 yuans par transaction, ainsi qu'à 20 000 par individu et par an. Au-delà de ces montants, l'imposition sans déduction en vigueur dans le commerce ordinaire s'applique. En outre, il existe des exigences supplémentaires (autorisation, enregistrement, inscription au registre) pour les cosmétiques, le lait en poudre pour la préparation de biberons et d'autres articles achetés à l'étranger.

Extension des zones expérimentales pour l'e-commerce transfrontalier

Suite à l'établissement de la zone expérimentale pour l'e-commerce transfrontalier de Chine à Hangzhou, en janvier 2016, le Conseil des affaires d'État a approuvé la création de zones du même genre dans douze villes. Avec leur nouveau modèle plus pratique et efficace, elles permettent de dynamiser le marché, de rassembler les petites et moyennes entreprises, de promouvoir la croissance de nouvelles activités économiques, le tout afin de soutenir le développement, la modernisation et l'optimisation du commerce extérieur. À l'heure actuelle, les travaux de construction de toutes ces zones expérimentales, chacune se caractérisant par une priorité de développement différente, progressent à un rythme régulier. Elles permettront d'explorer en Chine une nouvelle voie et un nouveau modèle pour les nouveaux grands canaux de communication internationaux de l'e-commerce transfrontalier qui soient à la fois pratiques, honnêtes, efficaces et sécurisés.

Législation encadrant la réservation de taxi en ligne

En juillet 2016, sept ministères chinois (dons ceux consacrés à la sécurité publique et aux transports) ont conjointement publié un ensemble de mesures provisoires relatives à la gestion des services de taxi et de chauffeur proposés en ligne. Ces mesures clarifient le statut des « taxis connectés » et formulent des dispositions telles que les conditions d'inscription des chauffeurs utilisant leur voiture privée et les attributions en matière de gestion. Ces mesures sont entrées en vigueur le 1er novembre 2016. La Chine est ainsi le premier pays au monde à avoir autorisé officiellement la réservation de taxis en ligne. Cette règlementation aura un impact plutôt positif, puisqu'elle aidera à briser le monopole sur ce marché et favorisera les petites entreprises de service de mobilité à la demande, tout en assurant davantage la sécurité de chaque passager.

Règlementation financière plus stricte sur Internet

Le Rapport 2016 sur le développement de la finance sur Internet en Chine met en avant le fait que l'intégration finance-technologies est en train de devenir un puissant moteur du développement de la finance en ligne. Les entreprises financières sur Internet fonctionnent au moyen de technologies métier avancées (Internet, Big Data ou encore système de vérification de la solvabilité des consommateurs). Elles ont nettement amélioré les services financiers traditionnels et exporté des technologies destinées à la finance. Depuis octobre 2016, la Direction générale du Conseil des affaires d'État, la Commission de régulation bancaire, la Banque centrale de Chine et d'autres autorités ont publié un programme spécifique sur le traitement des risques financiers sur Internet, un programme spécifique sur le traitement des risques associés aux crédits sur les réseaux P2P ainsi qu'un certain nombre de réglementations relatives aux services financiers sur Internet, qui concernent les transactions financières via Internet ou encore les assurances. Le contrôle de la finance en ligne est désormais plus strict, avec pour objectif fondamental de punir la fraude, la collecte illégale de fonds et les actes illicites et criminels dans le domaine des valeurs mobilières et des contrats à terme, afin de maintenir les services financiers sur Internet dans une limite raisonnable pour éviter la survenue de risques systémiques régionaux.

Stricts contrôles qualité d'échantillons d'articles vendus en ligne

En octobre 2016, l'Administration nationale pour l'industrie et le commerce de Chine a publié les résultats de contrôles qualité réalisés sur des échantillons d'articles mis en ligne. Cet organisme a effectué des contrôles aléatoires pour vérifier la qualité des produits proposés à la vente sur les grandes plates-formes de l'e-commerce. Ces contrôles ont concerné des biens de consommation de la vie courante, notamment ventilateurs, téléphones portables, GPS, jouets et articles pour enfants, vêtements pour adulte, bagages… Au total, sur 503 lots de marchandises inspectés, 172 ont été jugés non conformes, le taux de marchandises non conformes dans leur ensemble était de 34 % et 93 % non conformes par nature interne. L'Administration nationale pour l'industrie et le commerce de Chine a chargé les organismes de surveillance du marché et de l'industrie d'échelon provincial et municipal de mener une enquête plus approfondie, conformément à la loi, sur ces marchandises de qualité inférieure détectées lors du contrôle.

Intégration de l'eWTP dans le communiqué du Sommet du G20 de Hangzhou

Au Sommet du G20 de Hangzhou, la priorité visant à promouvoir le développement de l'e-commerce a retenu l'attention de tout le pays. Lors du B20, la proposition de Jack Ma d'établir l'eWTP (plate-forme électronique du commerce mondial) a été inscrite dans le communiqué du Sommet du G20 de Hangzhou. L'eWTP sera une plate-forme axée sur les entreprises, fondée sur une participation large et ouverte au dialogue public-privé. Ses mesures spécifiques incluent l'élaboration de nouveaux règlements et normes industrielles pour l'e-commerce transfrontalier, l'amélioration des infrastructures, le partage des expériences des zones expérimentales en e-commerce transfrontalier. L'eWTP pourrait devenir une référence pour la réglementation internationale de l'e-commerce transfrontalier. Par l'intermédiaire du G20, l'eWTP est monté sur la scène économique mondiale. Il permettra de briser les obstacles au commerce mondial, et de renforcer la participation et la voix de la Chine dans l'établissement de règles internationales pour l'e-commerce transfrontalier, afin de promouvoir un développement ouvert et inclusif, plus libre et plus aisée, de l'e-commerce transfrontalier dans le monde.

Tenue de la 3e Conférence mondiale sur Internet

Du 16 au 18 novembre 2016 s'est réunie la 3e Conférence mondiale sur Internet à Wuzhen, dans la province du Zhejiang. 1 600 hôtes venus de plus de 110 pays et régions du monde ainsi que des représentants de 16 organisations internationales ont fait la part belle aux questions portant sur l'intelligence artificielle, le cloud computing (informatique en nuage), l'Internet des objets et d'autres innovations informatiques. Le président chinois Xi Jinping a prononcé une allocution par vidéoconférence, dans laquelle il a souligné qu'Internet est, à notre époque, le secteur affichant le développement le plus dynamique. Il est nécessaire d'approfondir la coopération internationale dans le cyberespace pour garantir l'utilisation appropriée, le développement rapide et la gouvernance adéquate d'Internet. En travaillant main dans la main, les pays pourront se construire un destin commun dans le cyberespace. Les sociétés leaders sur le marché chinois de l'Internet ont collectivement présenté les 15 dernières réalisations scientifiques et technologiques mondiales du secteur, parmi lesquelles des percées industrielles dites « perturbatrices » au niveau industriel. La Conférence mondiale sur Internet est devenue un lieu qui rassemble les grandes pontes technologiques de l'Internet mondial. Par ailleurs, elle ouvre une fenêtre permettant de scruter les technologies de pointe qui fleurissent dans le monde.

Nouveaux pics de performance de l'e-commerce le 11 novembre 2016

Le 11 novembre, en raison de sa suite de « 1 » lorsque la date est écrite en chiffres, est considéré en Chine comme la fête des célibataires. Elle est aussi devenue l'équivalent du Black Friday américain : le jour où les gens commandent à gogo sur Internet, car les produits sont soldés. Sur la journée du 11 novembre 2016, par exemple, les commandes en ligne de Suning ont crû de 210 %. Selon les données publiées par le Bureau d'État des postes de Chine, les postes et les sociétés de courriers express ont traité 251 millions de livraisons (+52 % par rapport à 2015). Les spécialistes du secteur estiment que l'économie Internet peut encore favoriser le développement de la logistique, de la finance et d'autres secteurs. Il est possible de parvenir à l'intégration d'Internet avec les industries hors ligne (vente au détail et fabrication par exemple) pour engendrer une vente au détail nouvelle génération proposant un contenu plus riche, qui insufflera finalement un nouvel élan à la croissance économique.

Plein épanouissement de l'e-commerce mobile

Le jour du 11 novembre 2016, 80 % du chiffre d'affaires de TMall, JD.COM et autres groupe ont été réalisés à partir de terminaux sans fil, affichant clairement la tendance en Chine à délaisser le PC au profit des terminaux mobiles pour commander en ligne. Le perfectionnement du paiement sur smartphone est un des facteurs clés expliquant cette conversion. Les nombreuses solutions de paiement tiers qui sont écloses en Chine, tels que Alipay, les solutions par WeChat, Apple Pay et Android Pay, ont alimenté le e-commerce mobile (ou m-commerce). En outre, avec l'engouement pour le visionnement en ligne, les technologies de réalité virtuelle et les influenceurs sur les réseaux, la concurrence au niveau des modèles d'affaires s'est progressivement et globalement transformé en une compétition au niveau de l'interface utilisateur, de l'expérience utilisateur et des marchandises. Le m-commerce a tendance, dans un développement, à être de plus en plus centré sur les données et orienté vers les utilisateurs.

Par ZHANG LI, chercheuse et directrice adjointe de l'Institut de recherche sur l'e-commerce de l'Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique relevant du ministère du Commerce chinois.