Beijing met en place le premier centre du G20 contre la corruption

Par : Laura |  Mots clés : G20 ,corruption,Beijing
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-09-2016

Beijing met en place le premier centre du G20 contre la corruption

La Chine avance rapidement pour appliquer le consensus anti-corruption atteint lors du Sommet du G20, qui s'est terminé lundi à Hangzhou dans la province du Zhejiang. Elle a notamment mis en place à Beijing le premier centre de recherche anti-corruption du G20.

Le centre fournira un soutien en renseignements pour la traque des fugitifs économiques et la saisie de leurs biens mal-acquis. Basé à l'Université normale de Beijing, celui-ci sera officiellement opérationnel d'ici quelques mois.

Des dizaines d'experts et de professionnels spécialisés dans les études sur la corruption provenant de Chine et des autres économies du G20 seront recrutés, selon la Commission centrale d'inspection de la discipline (CCID) du Parti communiste chinois, la plus haute instance du maintien de la discipline du pays.

« La mise en place d'un tel centre posera de solides fondations pour les études sur les délits de corruption transfrontalière et fournira un soutien en renseignements pour lutter contre la corruption au niveau mondial », explique Cai Wei, le directeur adjoint du Bureau de la coopération internationale de la CCID.

Selon lui, le centre conduira des recherches en profondeur parmi les membres du G20 sur les délits de corruption, comparant les lois domestiques et étrangères, les procédures pour la confiscation des avoirs illicites, ainsi que l'extradition et l'assistance judiciaire. La corruption commerciale transnationale sera également étudiée.

Le centre mettra également en place une base de données sur les experts et les avocats des pays membres du G20, spécialisés dans l'application du droit contre la corruption, le droit pénal et le recouvrement de biens. D'après la CCID, ces experts conduiront des recherches et des formations, et partageront leurs expériences dans la lutte contre de tels problèmes.

Pour améliorer la coopération sur l'application du droit international, les membres du G20 ont décidé lors du Sommet de Hangzhou de mettre en place un centre de recherche contre la corruption. Par ailleurs, ils ont également adopté le Plan d'action anti-corruption 2017-18.

Selon Cai Wei, la mise en place du centre anti-corruption à Beijing a reçu le soutien des économies du G20 : « Les pays occidentaux sont prêts à offrir un soutien en renseignements, ainsi qu'une assistance technique, pour traquer les fugitifs. Et les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont impatients d'avoir un tel centre. »

Au cours des dernières années, de nombreuses économies du G20, comme les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, sont devenus des destinations populaires pour les officiels corrompus en fuite, du fait d'un manque de traités bilatéraux d'extradition et des différences dans les législations, indique le ministère de la Sécurité publique.

Depuis 2014 et le lancement par la Chine des opérations Skynet ciblant les fugitifs, 2020 fugitifs économiques - dont 342 officiels corrompus – exilés dans plus de 70 pays et régions ont été ramenés en Chine pour y être jugés. En parallèle, 7,62 milliards de yuans (1,02 milliard d'euros) de fonds illicites ont été saisis, d'après les données de la CCID.

Selon Huang Feng, un professeur en droit pénal international de l'Université normale de Beijing, les différences politiques et juridiques, ainsi que des faiblesses technologiques et d'investigation, ont entravé les progrès dans la capture des fugitifs chinois et la saisie de leurs biens mal-acquis : « La mise en place d'un tel centre est considéré comme une innovation dans le cadre du mécanisme coopératif actuel de lutte contre la corruption. Il servira de plateforme pour communiquer avec les pays occidentaux et permettra à la Chine de participer à la rédaction de lois internationales anti-corruption. »

Evelyn Mantoiu - une analyste politique de l'Université de Sheffield au Royaume-Uni, qui participa samedi dernier au Sommet du Business 20 (B20) à Hangzhou – estime, que la mise en place d'un tel centre de recherche montre la force de l'engagement des dirigeants du monde entier à lutter contre la corruption.

Mais ce centre ne sera utile que si les recherches sont effectuées de manière indépendante et revues par des pairs, afin de minimiser le potentiel des partis pris dans les recherches, ajoute-t-elle.


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