« L'effet est là. Il contrebalance l'impulsion provenant des mesures prises par les autorités pour atteindre leurs objectifs de croissance », a-t-il indiqué mardi lors d'une conférence de presse.

Obstfeld a exprimé ses inquiétudes sur certains déséquilibres dans l'économie chinoise, comme les actifs dépréciés dans le système bancaire et la lenteur des progrès dans la transition d'une économie basée sur un système d'entreprises d'Etat à un système davantage basé sur l'entreprise privée.

Pour lui, ces déséquilibres vont à l'encontre de ce que pense le FMI sur la tendance que prend l'économie chinoise, et de la tendance que veulent les autorités chinoises pour leur économie : « C'est la raison pour laquelle les chiffres pour 2017 sont restés inchangés. »

Lundi, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a appelé davantage d'entreprises privées et semi-publiques à investir dans les projets clés, qui seront lancés au cours de la période du 13e plan quinquennal (2016 - 2020). Il a déclaré, que les intérêts et droits légitimes des investisseurs devraient être protégés.

« Le fait que, malgré les incertitudes causées par le Brexit, les prévisions par le FMI pour la croissance à court-terme de la Chine restent en grande partie inchangées, suggère que les menaces intérieures et extérieures immédiates sur la croissance chinoise se sont estompées. Cependant, il reste encore des défis à plus long terme pour entretenir cette croissance sans créer d'autres risques pour le système financier », estime Eswar Prasad, chercheur au think tank Brookings Institution et professeur d'économie à l'Université Cornell.

Eswar Prasad a également dirigé la division chinoise du FMI. Selon lui, les prévisions mises à jour du FMI aident à récuser les vues excessivement pessimistes sur l'économie chinoise qui se répandaient sur les marchés financiers en début d'année, même s'il reste encore de nombreuses munitions aux pessimistes qui souhaitent garder leurs perspectives négatives.

Le rapport du FMI indique également, que les répercussions du Brexit se ressentiront vraisemblablement au Japon, où un renforcement du yen pourrait limiter la croissance. Le FMI a abaissé de 0,2 point à 0,3 % ses prévisions pour la croissance japonaise en 2016. L'année prochaine, du fait d'un report d'augmentation de la taxe à la consommation, l'économie japonaise - la troisième du monde - devrait augmenter de 0,1 %, soit 0,2 point de plus que ce qui était prévu en avril.

Aux Etats-Unis, une croissance plus faible que prévue au premier trimestre a poussé le FMI à réduire ses prévisions pour 2016 à 2,2 %, soit 0,2 point de moins par rapport aux prévisions d'avril. Les prévisions du FMI pour la croissance américaine en 2017 restent inchangées, à 2,5 %.