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La coopération sino-africaine sur les capacités de production favorise les relations bilatérales
Au terme de 30 ans de développement rapide, l'économie chinoise accède, ces deux dernières années, à une étape dite de la « nouvelle normalité », caractérisée par une croissance moins rapide de son PIB, la restructuration des industries et la réduction des capacités de production excédentaires. À la veille du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine, des prévisions pessimistes circulaient dans la presse internationale, insinuant que la Chine en situation de ralentissement économique ne serait pas en mesure de financer d'importants projets de coopération avec l'Afrique, et que ceux qui ont été promis seraient désormais compromis.
En réalité, la Chine a présenté lors de ce sommet une édition revue et augmentée du Plan de coopération sino-africaine sur dix projets, d'un montant de 60 milliards de dollars. Le développement de la coopération sino-africaine sous la « nouvelles normalité » montre la détermination chinoise à mettre en orbite l'économie africaine et à surmonter les difficultés temporaires par un effort conjoint. Cela répond aussi aux besoins du développement de relations économiques et commerciales sur un mode de complémentarité entre la Chine et l'Afrique.
La demande chinoise en matières premières et en hydrocarbures n'est plus aussi forte que par le passé. C'est parce que la restructuration économique de l'intérieur du pays fait passer le modèle économique de l'exportation de marchandises vers l'exportation de capitaux, et cela grâce aux savoir-faire accumulés au cours des années d'industrialisation, à des technologies éprouvées et demandées, à des équipements d'excellent rapport qualité/prix, et des réserves de change importantes. Ces dernières années, les entreprises chinoises ont beaucoup investi et racheté des entreprises à l'étranger. En 2014, le montant de ces investissements a dépassé 100 milliards de dollars. Une évolution qui favorise l'amélioration de sa coopération économique et commerciale avec l'Afrique, qui pourra monter en gamme en passant de l'échange des matières premières vers un commerce de produits industriels, l'exploitation de nouvelles énergies, la mise au point de produits plus écologiques et le développement de l'économie maritime.
Le XIIIe Plan quinquennal vise aussi à améliorer la disposition spatiale de l'ouverture de la Chine sur l'extérieur, et à faire progresser en profondeur la coopération internationale dans le domaine des capacités de production et de la fabrication d'équipements. La coopération sino-africaine sur les capacités de production s'inscrit dans les besoins réels de développement tant de la Chine que de l'Afrique, et se fonde sur une base solide. Après trente ans de réforme et d'ouverture, la Chine parvient à l'étape intermédiaire et postérieure d'industrialisation, qui entraîne quantité de capacités de production excédentaires, tandis que la plupart des pays africains se trouvent au début de l'industrialisation et ont un besoin important d'acier et de ciment. Plutôt que d'importer la quasi-totalité de ces produits, l'acquisition de capacités de production et leur exploitation locale permettra d''accélérer leur industrialisation. L'Afrique est riche en ressources humaines et naturelles, et la Chine possède des capitaux, des équipements, des technologies et un savoir-faire de gestion. Toutes les conditions nécessaires sont réunies pour réaliser un relais historique de la Chine vers l'Afrique par la coopération sur les capacités de production.
Le mot « crise » en chinois combine deux caractères : danger et opportunité. La nouvelle normalité et la coopération sino-africaine ont elles aussi su trouver l'opportunité dissimulée dans le danger. Bien que la croissance économique connaisse un ralentissement en Chine comme en Afrique, elle reste très supérieure au niveau moyen mondial et l'Asie et l'Afrique sont toujours des régions de croissance rapide. Le premier ministre Li Keqiang a affirmé que la croissance chinoise se maintiendra à un niveau compris entre 6,5 et 7 % ces cinq prochaines années. Compte tenu de sa taille cumulée depuis trente ans, l'économie chinoise est la seconde au monde, et ce rythme de croissance assez élevé suffira à soutenir un développement rapide des relations économiques et commerciales entre la Chine et l'Afrique.
Le XIIIe Plan quinquennal prévoit que dans les cinq ans à venir la Chine se concentrera sur une restructuration profonde de son économie afin de revigorer son économie réelle, et cela passera par une réforme structurelle de l'offre, la création et le développement de l'économie émergente, la transformation et l'élévation du niveau des secteurs traditionnels, l'accélération de la modernisation de l'agriculture et l'élargissement du cyberespace et de l'économie informatique. Ceci ne pourra qu'apporter des opportunités au développement des régions et des pays africains. Le Plan de coopération sino-africaine sur dix projets, publié à la fin 2015 par le Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine, nous permet de constater que la nouvelle normalité n'a pas entravé l'avancée de la Chine en Afrique. Dans les dix projets de coopération sino-africaine, qui couvrent l'industrialisation, la modernisation agricole, les infrastructures, la finance, le développement durable, la facilitation du commerce et de l'investissement, la réduction de la pauvreté et les programmes sociaux, la santé publique, les sciences humaines, la paix et la sécurité, c'est l'industrialisation qui occupe la place principale. C'est parce qu'il s'agit de faire progresser la coopération sino-africaine dans les capacités de production et l'industrialisation de l'Afrique. Pour en assurer l'accomplissement fructueux, le Plan de coopération sino-africaine sur dix projets a établi d'abord la Fondation de coopération en capacités de production, dotée d'un capital de 10 milliards de dollars, et affecté deux dotations de 5 milliards de dollars à la Fondation du développement sino-africain et au Crédit spécial aux PME d'Afrique. Grâce à ces moyens, la coopération avec l'Afrique visant à créer des parcs industriels et à moderniser l'économie conduira à mettre sur pied des centres régionaux de formation professionnelle et des instituts de formation de compétences qui permettront de qualifier 200 000 travailleurs africains et de fournir 40 000 postes de formateurs en Chine.
Source: La Chine au Présent |
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